Les actions en faveur de la mixité et de l’égalité professionnelle ont d’abord été portées par des réseaux féminins. Ils mobilisent aussi des hommes dans leur lutte contre les stéréotypes et le déploiement d’actions pour promouvoir les talents féminins et lutter contre les inégalités professionnelles. Exemples.

Elles bougent, des messages portés par des femmes et des hommes
L’association née il y a 10 ans a pour vocation d’attirer plus de jeunes filles vers les écoles d’ingénieurs et les formations scientifiques et techniques. Elle réunit une centaine d’entreprises et écoles d’ingénieurs et compte 20 % d’hommes membres. « Elle a été créée par des partenaires représentés aussi bien par des hommes que par des femmes car l’enjeu dépasse les clivages féminins/masculin, explique Anne-Marie Patard, sa vice-présidente. La présidente-fondatrice est Marie-Sophie Pawlak, et la présidence d’honneur, qui change chaque année, est assurée par des hommes, PDG ou DRH des groupes partenaires. On a autant besoin des hommes que des femmes pour porter notre action : transmettre la passion, susciter des vocations ; et nos messages sur la mixité et l’égalité professionnelle. Cela favorise l’appropriation du sujet par identification par les filles comme les garçons. »
www.ellesbougent.com
Alanis Hyon, étudiante à l’ESILV, est l’une des 10 lauréates du prix « Etudiantes scientifiques » du Trophée excellencia 2015
Pour la 2e édition du Trophée excellencia, la commission Femmes du Numérique de Syntec Numérique et l’association Pasc@line, ont pu compter sur le soutien de 10 écoles d’ingénieurs. Elles ont offert leur scolarité aux 10 lauréates du prix « Etudiantes scientifiques », dont Alanis pour l’ESILV. Elle vise la majeure Informatique et Sciences du numérique et préparera un double diplôme ingénieur-manager. Lycéenne, elle avait assisté à une journée organisée par Elles bougent « cela m’a beaucoup inspiré dans le choix de mes études. J’ai assisté à plusieurs JPO, et m’étais rendue à une session FabLab et à la journée projets ESILV qui m’ont réellement séduite ! C’est là que l’on m’a parlé du Trophée excellencia. Je ne fais pas encore partie d’un réseau féminin mais je compte bien en rejoindre un ! »
GEF, fait entendre que la mixité est facteur ET levier de performance
Lors de sa création en 2002, Grandes Ecoles au Féminin se centrait sur des échanges entre femmes. « Le besoin de partager en confiance, sans être jugée, est essentiel, raconte Clarisse Reille, sa présidente. S’ouvrir à d’autres femmes permet de réaliser qu’il y a objectivement des stéréotypes et freins à la carrière des femmes, que ce n’est pas un problème individuel. » Depuis, les actions de GEF portent leurs fruits au-delà du cercle des membres. Ainsi, la grande majorité des 30 grands patrons invités à échanger lors des petits déjeuners de GEF ont d’une part pris conscience de la réalité, et d’autre part engagé des actions en faveur de l’égalité professionnelle dans leurs entreprises. « Nous menons aussi des études fouillées de manière à être incontestable. L’une d’elles a montréque la mixité est un facteur de changement : les entreprises qui font place aux femmes ont pensé leurs organisations et leur management différemment. En s’appuyant sur l’intelligence collective, elles s’avèrent plus performantes. » GEF réunit des diplômés de 10 grandes écoles. Ses études sont en libre accès sur
www.grandesecolesaufeminin.fr
Happy Men, des hommes acteurs de l’égalité professionnelle
Antoine de Gabrielli, fondateur de Companieros, a imaginé en 2013 le réseau inter-entreprises, Happy Men, qui réunit 10 groupes. Il est le premier en Europe porté par des hommes et s’adressant à des hommes. « On constate que dans leur majorité les hommes considèrent que l’égalité professionnelle entre les sexes est une question relevant des femmes. En outre, ils perçoivent souvent mal ce qui discrimine les femmes dans l’organisation du travail et sont eux-mêmes soumis à des stéréotypes sur le rôle des hommes dans l’entreprise et la famille. Avec Happy Men nous comptons sur le principe de transmission de pair à pair. Le réseau fonctionne par cercles de membres par entreprise, portant des paroles personnelles vis-à-vis d’autres hommes. Il est essentiel de concerner les hommes sur ces questions qui ont un impact sur la société, la famille et le travail. Ce sont également eux qui sont aux manettes dans les entreprises et peuvent donc faire avancer les choses. »Signe de sa pertinence et de sa complémentarité avec d’autres réseaux, les premières assises du Forum Happy Men en juin se sont tenues au ministère des Droits des femmes.
www.happymen.fr
A.D-F