Forte de son modèle d’école privée et de sa réussite académique dans la finance, l’EDHEC s’engage plus largement dans la bataille internationale et souhaite se renforcer dans le marketing.
Reçus dans les locaux parisiens de l’EDHEC, nous avons pu considérer in situ sa montée en gamme pour atteindre les standards internationaux des campus. « Nous venons d’achever le programme immobilier annoncé en 2005, a annoncé Olivier Oger, directeur général du groupe. Avec un campus doté de tous les équipements à Lille inauguré en 2010, une extension à Nice avec désormais à 17 000m2, notre site parisien ouvert il y a 18 mois, et nos sites de Londres et Singapour. »
La réussite d’un modèle financier d’école privée
L’EDHEC a investi 100 millions d’euros, autofinancés à 60 % et complétés par 20 % de subventions et 40 % d’emprunt. L’importance de cet investissement est l’occasion pour Olivier Oger de dire sa fierté en tant « qu’école privée qui trop souvent rime avec privée de moyens, d’avoir su trouver un modèle financer pertinent et efficace. » C’est en se tournant vers les entreprises (taxe d’apprentissage, sponsoring de recherche, formation continue), que l’établissement a fait passer son budget de 27 millions d’euros en 2003 à 80 millions en 2013. « Nous nous développons sans fusion et sans subvention » a tenu à souligner le directeur, taclant au passage ses concurrentes prises dans la frénésie des regroupements et annonçant que l’Etat avait baissé sa subvention d’un tiers en un an.
Apprendre à faire autrement
La branche formation continue dirigée par Benoît Arnaud se développe aussi. Le directeur de EDHEC Management a partagé son « heureuse surprise d’avoir dépassé nos objectifs cette rentrée en France dans les programmes MBA. Cela me fait dire que la formation diplômante est une formidable arme anti-crise. Les managers et dirigeants expriment leurs attentes de se doter de nouvelles armes, de sortir de leur cadre grâce à nos pédagogies innovantes et parfois décalées. Ils ressentent le besoin de sortir de l’entreprise pour apprendre à faire autrement. »
Après la finance, l’EDHEC s’attaque au marketing
La seconde fierté de l’EDHEC est sa réussite en finance, discipline où sa notoriété a dépassé nos frontières. Par exemple, chaque année trois enseignants-chercheurs animent avec trois de leurs confrères de Princeton, un colloque devant le gratin de Wall Street à New-York. Cette percée est le fruit du travail du professeur René Garcia. Nommé directeur des programmes grande école et MsC, sa mission sera de développer la notoriété mondiale de l’EDHEC et de forger une équipe de choc en marketing. L’offensive est lancée : l’école a recruté 10 nouveaux professeurs cet été. Là aussi un investissement important quand on sait que la côte mondiale des meilleurs oscille entre 150 et 200 000 euros annuels de rémunération…
Ouverture du cursus double diplôme EDHEC/Ecole Centrale Lille
Des liens toujours plus forts avec l’entreprise
Le directeur Oger a aussi annoncé une évolution de l’approche pédagogique. « Elle sera plus pluridisciplinaire pour répondre aux nouveaux enjeux des entreprises comme l’impact de la digitalisation sur la stratégie de distribution. Elle vise aussi à développer l’interaction entre étudiants, professeurs et entreprises. cela en cohérence avec notre stratégie « EDHEC for business » dont les outils sont des enseignements et une recherche reliés au monde économique. »
A. D-F