Le choix du secteur public est souvent lié à un choix de vie, à une vocation. Il s’avère aussi que le public a besoin de personnes qualifiées dans des domaines où sont bien formés les Bac +5 ; traditionnels comme l’enseignement ou nouveaux comme l’informatique ou l’immobilier.
L’enquête jeunes diplômés 2014 de l’APEC indique que parmi les 63 % en emploi, 18 % exercent dans le public. « On observe une augmentation de 3 points par rapport à la promotion précédente, note Pierre Lamblin, directeur études et recherche. Mais sur une longue période, la tendance est à la baisse. »
Les universitaires sont les plus nombreux dans le public
Parmi ces 18 %, 29 % sont diplômés d’un master universitaire, 9 % d’une école d’ingénieurs, 5 % d’une école de commerce et 43 % sont docteurs. On apprend également que la rémunération moyenne en euros bruts annuels s’élève à 23 400 € contre 29 900 € dans le privé ; ingénieurs et docteurs tirant leur épingle du jeu avec une rémunération moyenne de 28 500 et 28 800 € Concernant les diplômés de master en université, la dernière enquête du ministère publiée fin 2013 comptabilise 6 % de fonctionnaires, pour 20 % leur employeur est l’une des trois fonctions publiques (d’Etat, territoriale ou hospitalière) et 4 % une entreprise publique.
Les ingénieurs plus attirés par le public que les managers
L’enquête premier emploi de la CGE indique que parmi les diplômés 2014 en poste (hors ceux ayant un statut d’élève fonctionnaire à l’entrée à l’école), 2,5 % sont salariés de l’Etat et 4,7 % de collectivités territoriales/entreprises publiques/ Association. Les ingénieurs sont plus nombreux à choisir la fonction publique : 3,3 % contre 0,9 % pour les diplômés de commerce en tant que salariés de l’Etat et 5,6 % contre 2,8 % pour la fonction publique territoriale.
L’enseignement toujours en tête
« L’enseignement reste le premier poste de recrutement » rappelle Pierre Lamblin. Dans un contexte de professionnalisation, la fonction publique s’est aussi ouverte à des experts dans des fonctions comme les achats, la logistique, l’informatique… L’observation de la répartition par fonction offre ainsi peu de surprise : sur 100 % des diplômés exerçant dans le public ils sont 30 % les RH/enseignement ; 24 % dans la fonction Etudes/recherche/développement ou encore 13 % la Gestion/finance/administration.
3 questions à Albane Ancelin, directrice du secteur public/parapublic chez Page Personnel
Pourquoi la fonction publique recrute-elle sous contrat ?
La raison principale est le manque de visibilité sur les emplois pérennes compte tenu des restrictions budgétaires. Recruter sous contrat permet aussi de trouver des ressources dont l’administration ne dispose pas. Pour quels postes contractuels
recherche t-elle des Bac+5 ?
Des informaticiens au fait des dernières technologies et usages ; des spécialistes du numérique, de la big data, de l’infrastructure et des réseaux. Des adjoints ou responsables de service. Des spécialistes de l’immobilier pour la gestion du patrimoine, de la construction, de la maintenance des bâtiments.
Quels sont les attraits du public pour un diplômé qualifié ?
Les candidats ne se tournent pas vers ces postes car ils ne savent pas que le secteur recrute sous contrat des cadres, il y a donc de réelles opportunités. Mais le point le plus mis en avant par les cadres est l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, surtout chez ceux qui ont exercé dans le privé. Pour les jeunes diplômés c’est une opportunité de trouver un poste pour se faire une première expérience à ne pas négliger. D’autant que le public confie volontiers des responsabilités à de jeunes cadres. Autre avantage : si tout se passe bien sous contrat, l’employeur public incite souvent à passer le concours et libère des heures pour sa préparation. Il faut néanmoins savoir que le salaire net est de 10 à 25 % inférieur à celui du privé et que les contrats sont précaires (1 à 3 ans).
A. D-F