Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du commerce et du tourisme
Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du commerce et du tourisme

Le pacte pour l’artisanat de Sylvia Pinel

De nombreux débouchés pour les Bac +2/3. Les Bac+2/3 ont de multiples débouchés autant dans les TPE, les Pme, les ETI ou les grandes entreprises. De nombreuses entreprises dusecteur de l’artisanat offrent des débouchés comme nous l’explique Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du commerce et du tourisme qui vient de mettre en oeuvre un pacte pour l’artisanat.

 

Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du commerce et du tourisme
Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du commerce et du tourisme

Quel est le poids économique de l’artisanat en France ?
L’artisanat a un poids économique très important en France, souvent méconnu. On en parle peu et on identifie mal ce secteur qui est vaste et diversifié. Il recouvre 250 métiers différents et plus de 500 activités. Il concerne 3 millions d’actifs et plus d’un million d’entreprises, soit une entreprise française sur trois. Ce secteur génère 10 % du PIB du pays. Il contribue, avec 4 milliards d’euros d’exportations annuelles et grâce à l’excellence de ses savoir-faire, à l’attractivité et à l’image de la France.

 

Pour quelles raisons avez-vous décidé de créer un Pacte pour l’artisanat ?
J’ai souhaité soutenir ce secteur qui est une source de croissance et de création d’emplois essentielle à la vitalité économique française. L’artisanat est en pleine évolution, avec de nombreux départs à la retraite et des besoins spécifiques en matière d’accompagnement des entreprises, liés à leur petite taille et à l’arrivée de nouvelles techniques. Les jeunes doivent assurer la relève, apprendre à connaître ces métiers, maîtriser les savoir-faire et s’initier à l’entrepreneuriat. Le ‘‘ Pacte pour l’artisanat ‘‘, que j’ai présenté en Conseil des Ministres le 23 janvier dernier, a été élaboré en concertation avec les organisations professionnelles, en partant des réalités et des enjeux particuliers de ces entreprises. Il mobilise 33 leviers pour assurer le renouvellement des générations, valoriser les savoir-faire d’excellence et développer l’emploi.

 

« Orientez-vous vers
un métier de votre choix, que vous avez envie de faire, au-delà des idées reçues, car être passionné par son travail est essentiel dans la vie ! »

Pour assurer l’avenir de l’artisanat, vous souhaitez le rendre attractif pour les jeunes. Comment parvenir à faire des filières de l’apprentissage des « filières de choix »?
Il faut en finir avec l’orientation par défaut et redonner envie aux jeunes d’aller vers ces filières. Nous souhaitons mieux faire connaître ces métiers et les opportunités professionnelles qu’offre ce secteur notamment par la liberté de s’installer à son compte. Pour cela, nous allons moderniser les formations en intégrant des modules nouvelles technologies. En matière d’apprentissage, nous renforcerons l’accompagnement des artisans et le tutorat des apprentis, ainsi que les possibilités d’évolution diplômante au sein de ces cursus. Nous développerons aussi les programmes d’échanges internationaux entre les jeunes apprentis pour enrichir la formation. Pour permettre la découverte de ces métiers d’excellence et peut-être faire naître des vocations, nous encouragerons les visites d’entreprises artisanales et les témoignages d’artisans dans les établissements scolaires. Nous réaliserons aussi des campagnes de communication ciblées et innovantes, en plus de la semaine de l’artisanat organisée par l’APCMA à laquelle j’ai participé. De plus, nous étudions, avec le ministre de l’Education nationale, des pistes pour encourager les stages de découverte dans des entreprises artisanales, afin que les jeunes puissent s’y orienter par choix et envie.

 

La transmission d’entreprise artisanale est l’une de vos priorités. Pour quelles raisons et comment entendez-vous la faciliter ?
Aujourd’hui, 30 000 entreprises artisanales en France cherchent un repreneur chaque année et de nombreux secteurs sont en tension. Il est puissent être transmises. Pour cela, le Pacte prévoit plusieurs mesures, dont la création d’un système de mise en relation des chefs d’entreprise avec des repreneurs, ou encore la diffusion d’un « kit d’informations sur la transmission » à tous les artisans dès 57 ans. Dans le cadre du contrat de génération, nous avons mis en place un dispositif spécifique pour la reprise-transmission aux très petites entreprises. Concrètement, le chef d’entreprise « senior » qui va partir à la retraite pourra, s’il le souhaite, recevoir une aide de l’Etat durant trois ans avant son départ, pour former un jeune et lui transmettre ses savoir-faire, son entreprise et sa clientèle. Ce nouveau dispositif permettra que le passage de témoin se fasse dans les meilleures conditions.

 

Qu’avez-vous envie de dire aux jeunes en voie d’orientation ?
Je leur dis : « Orientez-vous vers un métier de votre choix, que vous avez envie de faire, au-delà des idées reçues, car être passionné par son travail est essentiel dans la vie ! ». L’artisanat est un vivier de métiers d’excellence, riches et diversifiés et je les incite à les découvrir dans les entreprises, à rencontrer des artisans et à échanger avec eux. Les jeunes doivent savoir aussi qu’il y a de belles opportunités dans ce secteur pour devenir chef d’entreprise ou avoir une carrière épanouissante.

 

Focus Commerce et tourisme : les politiques à venir
En matière touristique, la Ministre annonce également une politique d’investissement plus structurée et une meilleure mise en valeur des destinations et de leur identité. Des propositions sont à l’étude. Dans le secteur du commerce, la Ministre fera très prochainement des annonces qui intéressent les diplômés à Bac+2/3. Vous pourrez retrouver ces éléments sur le site du ministère : www.artisanat-commerce-tourisme.gouv.fr

 

Patrick Simon