Mais le Raid, ce n’est pas que les itinéraires, les dénivelés, l’originalité des actis-funs, les panoramas, ou la météo. C’est aussi tout ce qu’il y a derrière, tout ce qu’on ne mentionne pas forcément, tout ce qui fait de cet évènement une incroyable aventure humaine, qui reste dans la mémoire de tous.
Parmi toutes les personnes présentes cette semaine, il y a ainsi aussi les kinés, qui soulagent par leurs massages les douloureuses jambes de ceux qui ont couru toute la journée, et les médecins, qui ont une technique imparable pour guérir les ampoules en une nuit, et qui maîtrisent l’application du straps comme personne. Le tout donne parfois des scènes improbables, comme dans la nuit du J4 au J5, où les staffeurs attendant leurs fiches planning du lendemain, un médecin et son ukulélé, se sont retrouvés sous la tente des kinés, alors que ceux-ci finissaient de masser des concurrents, et ont ensemble chanté « La tribu de Dana », le fameux tube de la fin des années 1990.
Il se passe des choses dans les coulisses du Raid, cette surprenante machine humaine. Des choses qu’un simple compte-rendu ne pourrait décrire. Il y a une ambiance. Et il y a cette même envie de se surpasser au sein du staff, cette envie que cette année encore, tout se passe bien, encore mieux que l’année précédente. Ainsi, alors que certains partent à leur poste de signaleur dès 5h du matin, ou préparent le petit-déjeuner avant même le réveil des concurrents, d’autres s’activent au transfert de camp, démontent des marabouts dans un camping déjà déserté entre 8h et midi, les remontent sur le camp suivant, au doux son de la compil’ du Raid, spécialement réalisée pour l’occasion, et qui équipe chacun des 26 véhicules de notre flotte (en outre, je pense qu’il est bon de noter que même après la trentième écoute, on ne se lasse jamais vraiment de la chanson 7, « Dernière danse » de Kyo). Il y le montage des 40 tentes 2’’ du staff (et des 5 autres tentes qui ne sont malheureusement pas si simples à monter), les douches stratégiques (s’il y a un petit créneau dans le planning, on se douche « comme si c’était la dernière », sans savoir quand sera la prochaine), les rires autour d’un sandwich au brie, le chargement nocturne de la camionnette pour le check-point du lendemain… Tout va vite, tout le monde sait ce qu’il doit faire, et le fait bien. Et voilà, moi-même, en tant que membre depuis deux ans de l’association, je suis toujours fascinée par l’efficacité de cette équipe de 90 étudiants, et ce que je garde à l’esprit, au-delà du cadre exceptionnel dans lequel nous vivons pendant une semaine, ce sont ces petites choses que je n’imaginais jamais faire, ces rencontres, des amis, des sourires, des remerciements, et le sentiment du devoir accompli à la fin de la semaine. Le jeu en valait la chandelle. Aujourd’hui, il y a aussi un peu de tristesse, que l’aventure soit déjà finie… Mais c’est ainsi, c’est aux « jeunes » et à leur nouvelle équipe de prendre le relai ! Et l’an prochain, le Raid Centrale Paris fêtera ses 15 ans, dans une nouvelle région, préparera aux concurrents de nouvelles surprises, les fera encore rêver, qu’il neige, qu’il vente, ou que le soleil soit au rendezvous.
A l’année prochaine !
Anne-Sophie Krieger
Alexandre Tobie
Adrien Cousin