Le Directeur du Centre Spatial de Toulouse, Marc Pircher (Docteur SupAéro, 80), évoque avec enthousiasme les grandes missions du Centre national d’études spatiales très impliqué dans les coopérations internationales.
Agence spatiale et Centre technique
Créé en 1961, le Centre national d’études spatiales a en charge la politique spatiale de la France. Il assure, dans le même temps, sa participation à l’Agence spatiale européenne, née en 1974. L’activité du CNES s’articule autour de deux axes majeurs. Le premier est celui du rôle d’agence spatiale. Le second s’abrite dans la mise en place d’un centre technique. « Cette organisation est assezoriginale en Europe, convient Marc Pircher. Les autres pays se contentent d’avoir des agences spatiales. Nous disposons en France de centres techniques résolument orientés vers la réalisation de projets, qu’ils s’agissent des lanceurs de type Ariane ou de projets techniques, comme ceux avec l’ESA (European Spatial Agency). Cela concerne une soixantaine de projets réalisés en coopération avec une trentaine de pays », ajoute-t-il.
« L’ingénieur
SupAéro est un très
bon ingénieur-système dans les domaines
de thermicien, mécanicien, opticien, électronicien…
Cela est fort utile
dans le spatial »
Toulouse, cité de l’innovation
Le Centre Spatial de Toulouse a en charge les programmes décidés en amont, ou ceux à monter dans le futur, avec des chefs de projets chargés de piloter les projets jusqu’à leur terme, soit en les réalisant, soit en les faisant faire, dans le cadre de coopérations avec le secteur industriel, des laboratoires ou des partenaires scientifiques, présents dans le monde entier. Marc Pircher précise : « Dans un centre technique comme Toulouse, on retrouve des métiers de tous types : des responsables de radiofréquences, des opticiens, des électroniciens, des personnes qui font de l’architecture- système globale. Ils agissent comme des patrons, dirigeant une équipe, avec un budget et des objectifs déterminés à atteindre. » Le Centre spatial de Toulouse emploie 1700 collaborateurs sur les 2400 que compte au total le CNES. « Nous sommes centrés sur les infrastructures hors lanceurs, avec une grosse majorité de nos effectifs concernés par les systèmes orbitaux. Le secteur spatial concerne 12 000 personnes sur Toulouse. Nous sommes 1700, donc il existe un bras de levier évident entre la politique de recherche, de projet, et d’application vers l’industrie spatiale », se félicite Marc Pircher. La Terre, l’environnement, la science de l’univers, la sécurité, la Défense, les Télécom, la navigation et, surtout la météorologie, constituent autant d’applications de la vie quotidienne pour lesquelles le CNES oeuvre.
Le SupAéro, très bon ingénieur-système
Entré au CNES en 1980, Marc Pircher est devenu chef de projet avant de prendre des responsabilités dans le management, puis d’occuper la direction des lanceurs Ariane, pendant une année, d’aller dans l’industrie (Alcatel) avant de revenir au CNES, à Toulouse. Il admet : « Ma formation d’ingénieur SupAéro a été très importante, en début de carrière, mais toujours pour la suite, car il faut toujours conserver une hauteur de vue et surtout une curiosité nécessaire qui fait admettre que l’on ne sait pas tout. Il y a tout un tas d’idées qui peuvent vous être suggérées et il est très gratifiant d ‘aider les autres à les faire fructifier. Pour savoir bien faire faire, il faut avoir fait un petit peu auparavant. Dans le spatial, les ingénieurs SupAéro ont toute leur place, même s’ils ne sont pas les seuls, car notre secteur n’est pas mono-culturel, au niveau ingénieur. Cela constitue un plus évident, car on peut s’épanouir avec des collègues issus de Supélec, Centrale… qui opèrent dans des métiers différents servant néanmoins le spatial. L’ingénieur SupAéro est un très bon ingénieur-système, dans les domaines de thermicien, mécanicien, opticien, électronicien. Cette notion d’approche système est fort utile dans le spatial. Nous travaillons en équipes dans des métiers différents. »
Le budget à la disposition du CNES est
de 1,4 milliards d’euros, entièrement voué à l’innovation et à la recherche et développement,
sur un budget total de 2,2 milliards d’euros consacré au spatial en France.
A.B.
Contact
marc.pircher@cnes.fr