Raid Centrale Paris
Chaque année, environ 5 millions de touristes visitent le Brésil (dont 200 000 français). Et pourtant, le pays reste méconnu pour la plupart d’entre eux. Au-delà des plages de Rio ou des forêts de l’Amazonie, les 8 500 000 km² du territoire brésilien (12 fois la surface de la France) présentent des paysages extrêmement variés.
Et il y a de quoi satisfaire tous les goûts ! Le voyageur passionné par la montagne peut se régaler à 3h de route de Rio (le plus haut sommet culmine à 2 787 m). Il peut même y neiger, certains jours d’hiver. La culture de la randonnée est autant diffusée au Brésil qu’en France : et si le nombre de sentiers balisés est très réduit et les cartes difficiles à trouver, la nature reste quant à elle peu marquée par la présence humaine.
On continue sur les hauteurs : les chapadas !
Les chapadas (mot portugais pour designer une forme plane) sont un type de relief trouvé au centre du pays et caractérisé par des larges élévations planes qui se terminent de façon abrupte par une falaise ou une forte pente creusées par l’érosion. La plus grande, la Chapada Diamantina, doit son nom aux diamants trouvés dans la région. Aussi connue comme le « Grand Canyon brésilien », elle couvre 1 520 km², à une altitude qui varie entre 800 et 1 000 m, certains sommets culminant à 2 000 m.
De la montagne vers la plaine !
En se déplaçant vers le centre-ouest, on trouvera le Pantanal, une vaste plaine qui s’étale sur environ 230 000 km², embrassant le fleuve Paraguay et ses affluents. Il s’agit d’un des plus importants écosystèmes de zone humide d’eau douce de la planète, classé Patrimoine Naturel Mondial de l’Unesco. Même si 80 % du territoire est noyé pendant les 4 mois de saison humide, la biodiversité du Pantanal est une des plus riches au monde.
Quand la forêt cède sa place à l’aridité…
Le littoral nord-est du Brésil est une mince zone humide, couvert originalement par la forêt tropicale atlantique. Pourtant, dès qu’on s’enfonce vers l’intérieur, le relief et l’influence des masses d’air donnent lieu à un climat semi-aride, où les précipitations irrégulières et concentrées entre les mois de décembre et avril n’atteignent que 750 mm en moyenne. La sècheresse qui frappe la région le reste de l’année fait de l’intérieur du nord-est brésilien une des régions les plus pauvres du pays, caractérisée par l’émigration, une partie de la population cherchant de meilleures conditions de vie dans les grandes villes comme Rio ou São Paulo (c’est le cas de Lula, dernier Président du Brésil : sa famille est partie pour la région de São Paulo lorsqu’il avait 7 ans). Malgré tout, les patrimoines culturel et naturel de la région, connue sous le nom de Sertão, sont parmi les plus importants du Brésil.
Et oui, de la neige ! Le voyageur qui arrive au sud du Brésil pourrait même se croire en Europe : une population majoritairement blanche aux yeux bleus, des maisons à colombage, des noms de famille allemands et italiens et même du froid ! Arrivés en masse entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, immigrants européens (surtout allemands et italiens) s’y sont installés cherchant un climat plus semblable à celui du Vieux Continent et des terres désoccupées. En effet, la ville de São Joaquim, située à 1 353 m d’altitude est reconnue comme la plus froide du pays, attire à chaque hiver une grande quantité de touristes de tout le Brésil qui cherchent à voir de la neige, en général pour la première fois. Malgré tout, les conditions défavorables font qu’aucune station de ski n’existe au Brésil. Les cultures italiennes et allemandes sont encore aujourd’hui très présentes dans la région. A Blumenau a lieu en octobre la deuxième plus grosse fête allemande au monde : la version brésilienne de la Fête de la Bière qui attire plus de 700 000 personnes chaque année : on y peut commander une Maßkrug tout en étant sûr de se faire comprendre ! Pourquoi attendre ? Le Brésil n’est ni plus ni moins beau que la France (que me pardonnent les chauvins des deux côtés). L’intérêt de traverser l’Atlantique réside pourtant dans la découverte d’un pays très différent de celui auquel on est habitué. On apprendra à voir sa propre vie et son propre pays tout autrement. Donc n’hésitez plus ! Le Brésil vous attend les bras ouverts pour un très beau voyage !
Pedro Henrique Affonso Nobrega