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L’ATTRACTIVITÉ DU PROFIL DOUBLE INGÉNIEUR-MANAGER

La révolution numérique actuelle est comparable à la révolution industrielle du 19e siècle. Cette transformation du marché de travail est associée à un besoin de flexibilité et d’adaptation technique et managériale aux métiers de demain dans un contexte très volatil. Il devient nécessaire pour les écoles de commerce et écoles d’ingénieurs françaises de se rapprocher et de proposer des cursus communs. S’il est courant depuis longtemps que les étudiants ingénieurs complètent leur formation par un Master ou diplôme de Management et inversement pour les étudiants en Management, la formalisation des rapprochements entre institutions constitue une nouveauté dans le secteur de l’éducation supérieure qui voit naitre des cursus communs/couplés pour former les ingénieurs-managers de demain. Mais quel est l’intérêt pour les entreprises d’embaucher des diplômés à double compétence ingénieur-manager ?

 

LES DIPLÔMÉS AU PROFIL INGÉNIEUR-MANAGER S’ADAPTENT MIEUX.

Aujourd’hui, la composante « technique » de tous les métiers à forte valeur ajoutée évolue très rapidement. Les nouvelles compétences se situent souvent à l’intersection de plusieurs disciplines et, par conséquent, les métiers traditionnels se transforment ou même disparaissent au profit de nouveaux. L’innovation dans l’entreprise combine de nos jours l’excellence de la solution proposée avec la vision et le leadership qui permettent d’anticiper l’évolution à venir des métiers et de l’environnement.

Le double profil ingénieur-manager est la bonne réponse à ce besoin. L’appropriation des compétences scientifiques et managériales apporte la capacité non seulement de gérer cette diversité mais aussi de s’y insérer et d’en tirer le meilleur profit. Outre leur ouverture d’esprit, de tels diplômés montrent ainsi leur capacité à interagir et travailler avec des collaborateurs ayant des modes de pensée différents.

Dans le cadre des grandes écoles françaises, ces compétences hybrides ne s’arrêtent pas simplement à un développement de la culture générale. Cette dernière est le socle de l’éducation dispensée dans les meilleures universités américaines, les fameux Liberal Arts Colleges et universités Ivy League de la Nouvelle Angleterre. L’une des spécificités de notre modèle national repose sur une base de formation technique à la fois étendue (les classes préparatoires vont bien au-delà d’une préparation disciplinaire et offrent une culture scientifique et managériale générale), avancée (le cursus de grandes écoles offre un riche choix de spécialisation) et associée à une bonne connaissance des besoins des entreprises. Il s’agit pour les formations hybrides de donner aux étudiants une compétence réelle et approfondie dans des disciplines différentes. C’est ainsi que l’étudiant pourra acquérir une double culture d’ingénieur et manager.

LE NUMÉRIQUE : NOUVEL ENVIRONNEMENT, NOUVELLES COMPÉTENCES

Rappelons qu’« Airbnb » ne possède aucun hôtel et « Uber » aucune voiture. Il s’agit d’une question de survie pour toutes les entreprises et institutions de savoir s’adapter au nouvel environnement numérique. Nombreuses sont les entreprises qu’on a vu vaciller par manque d’adaptation face à de nouveaux entrants ou des concurrents développant un business model plus adapté. Si les entreprises savent bien qu’elles doivent élaborer une stratégie « Big Data », il leur est souvent difficile de la définir car les besoins, capacités et possibilités scientifiques et technologiques évoluent très rapidement.

La double compétence ingénieur-manager est essentielle ici : les managers doivent comprendre les développements scientifiques et les outils technologiques afin d’en maîtriser l’usage et les possibilités ; il s’agit d’un véritable alphabétisation, d’un nouveau langage à posséder, tout aussi incontournable que l’est l’anglais aujourd’hui. Les ingénieurs, quant à eux, ne peuvent se contenter d’une compétence scientifique, ce serait comme connaître un langage mais n’avoir pas de contenu pour l’utiliser, n’avoir rien à dire. La vraie valeur ajoutée tient en l’association entre la compréhension technique et scientifique et la capacité à percevoir les nouveaux besoins, les sources d’innovation et d’application.

Entre l’ESSEC et CentraleSupélec, nous encourageons les parcours hybrides à tous les niveaux. Outre les doubles-diplômes Grande Ecole, nous avons développé un MS ESSEC-Centrale Entrepreneurs, ainsi qu’un MSc in Data Sciences & Business Analytics qui permet de fusionner et développer pleinement les compétences apportées par les étudiants ingénieurs et manageurs.

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Par Guillaume Chevillon
et Nikos Paragios,
Co-directeurs ESSEC-CentraleSupélec MSc in Data Sciences and Business Analytics