Didier Georgieff
Didier Georgieff

L’agilité des SI : un remède à la complexification de nos organisations ?

Fiche métier : le DSI

 

Des organisations face à un environnement en perpétuelle évolution.

Didier Georgieff
Didier Georgieff

L’environnement des organisations est de plus en plus complexe et les changements auxquels les directions doivent faire face sont rapides et en augmentation.Le Système d’Information (SI) de l’ENA se doit également d’offrir des prestations de plus en plus tournées vers ses élèves/participants/étudiants des diverses filières, qui sont eux mêmes confrontés dans leurs pratiques personnelles à des plate-formes de plus en plus évoluées technologiquement, les nouveaux usages se succédant à un rythme effréné. Dans ce contexte le DSI se doit de mettre en place un SI offrant de la valeur : allier contraintes budgétaires, besoins fonctionnels en évolution rapide et souvent peu prévisibles, nécessité de développer rapidement des nouveaux services et à moindre coût, le tout dans un souci d’urbanisation et de maintien en condition opérationnelle du SI. Ce SI doit également accompagner la stratégie de l’école sur la voie d’une « école numérique » et faire en sorte que les spécificités et les « avantages concurrentiels » soient conservés voire renforcés. Il y a quelques années, pour le DSI c’était la quadrature du cercle, l’usage des outils « classiques » pour l’éducation induisant plutôt standardisation etuniformisation de l’offre de services.Vouloir offrir un accès même partiel au SI aux intervenants et aux élèves avait également un impact financier certain (licences payantes et de facturation à l’usage). Le DSI se retrouvait à minimiser les services offerts et les publics habilités afin de respecter son  budget.

 

 

Valoriser, transformer, innover : planifier « macro » et piloter « micro »
Aujourd’hui, face à cette accélération, l’évolution des modes de pilotage (projets agiles), des techniques et des framework (logiciels libres, ERP objet), la définition de normes et de standards ouverts (OpenOffice, Oasis, …) ainsi que l’évolution du rôle des DSI au sein des organisations, permettent d’inscrire la création de valeur (adaptabilité, service rendu, contenu spécifique au client) dans les « gènes du SI » en s’attachant plus à la flexibilité qu’à la simple efficacité sur le long terme. Les « projets agiles » permettent de fonctionner en mode « commando » (penser et agir en même temps), d’adapter la méthode aux divers contextes des organisations et des métiers, d’adapter finement la réponse aux besoins, tout en offrant aux MOA le droit à l’erreur et en les incitant à l’imagination « hors contraintes techniques ». Tout en pouvant intégrer les questions de management et d’organisation lors de l’adaptation des processus et de l’évolution de nos SI. Cela induit une gouvernance du SI et des rapports avec les MOA différentes ainsi qu’une évolution de la structure des budgets (ratio investissement / fonctionnement, suppression des coûts de licence récurrents…) qui doit tenir compte des règles actuelles des marchés publics encore peu adaptées à ce mode de fonctionnement agile pourtant respectueux de la mise en concurrence et de la diminution et de la bonne utilisation des deniers publics.Un effet positif induit est plus de « service local » et moins d’investissement dans des licences « boîtes » (en  2010, 70 % du budget de la mise en place de l’ERP à irrigué le tissus industriel régional).

 

 

Et concrètement ?
Grâce au modèle objet mis en place en mode de projet agile dans OpenERP, le même « objet cours » par exemple, est vu de nombreuses manières différentes (selon le contexte et le média : écran de travail, éditions papier, écran d’information, terminal numérique…) et les publics (conseiller pédagogique, assistant de formation, gestionnaire, budgétaire, élève, intervenant, directeurs, etc…) sansdéveloppements complexes ni couteux.Par exemple la simple création d’un cours déclenche classiquement aussi bien la génération automatique par l’ERP des plannings et emplois du temps, la génération des documents Bureautique (plus de 120 au format standard OpenOffice) associés, la mise en paiement des interventions, l’affichage dynamique des cours sur les écrans d’information, les tableaux de bord dynamique de pilotage et de gestion, la préparation des reports de crédits, la génération des flux XML/RSS,… Et bientôt par exemple l’usage des QRCodes, et l’envoi automatique de SMS et tweet aux élèves et intervenants pour des changements de dernière minute pour un cours (salle, retard….)

Cette refonte du SI de l’ENA à été pilotée et mise en place rapidement, à moindre coût, grâce aux logiciels libres, aux standards ouverts et aux méthodes agiles, faisant de ce nouveau SI un véritable actif de l’école.

 

Didier Georgieff
DSI de l’ENA – Strasbourg

 

Contact :
didier.georgieff@ena.fr