Je revendique une université de masse et une université d’élite. Georges Molinié, Président de
l’université Paris-Sorbonne
« Dans les secteurs fondamentaux, avec 41 équipes dont une quinzaine associée au CNRS, la recherche compte plus de 300 thèses par an. »
Certaines recherches comme la musicologie ou l’urbanisme sont très en pointe. Nous réfléchissons sur la question des fonctionnements sociaux. Lorsque nous signons des conventions à l’international avec des établissements, nous nous apercevons que la Sorbonne est très recherchée. De même, des professeurs étrangers de grande qualité viennent enseigner à la Sorbonne, attirés par son renom et l’excellence de sa recherche qui constitue un secteur phare que nous remodelons dans le cadre du PRES. Nous avons réfléchi entre vice-présidents des conseils scientifiques et responsables de la recherche des 3 universités (Paris-Sorbonne, Panthéon-Assas, UPMC) à prendre des positions pour accompagner les changements liés aux transformations à la fois technologiques, sociales et morales induites par les évolutions actuelles de la société.
« Pour des universités comme la nôtre, la question importante, c’est la formation des étudiants. »
J’estime qu’on ne compte jamais trop d’étudiants et qu’il faut les prendre tels qu’ils sont. Nous essayons de réformer le 1er cycle en nous orientant vers deux types de modèle. D’une part, nous mettons en place des licences générales, car je considère qu’en 1ère année, il faut réduire la spécialisation et dispenser des enseignements de culture générale. D’autre part, nous proposons des cursus très exigeants comme les licences renforcées, et les bi-licences interuniversitaires, que nous avons créées en partenariat avec Panthéon-Assas, l’UPMC ou encore Sciences Po.
De l’évolution pédagogique
En licence, notre travail consiste à accueillir les lycéens tels qu’ils sont et à leur faire partager la haute culture pour les rendre plus forts et plus libres. Même si dans le cursus L3 nous obtenons des résultats de passage supérieurs à la moyenne nationale, nous devons inventer des formes plus performantes et plus imaginatives comme des tutorats et des enseignements en petits groupes.
« Depuis les années 70, il y avait une sorte de sous-administration atavique des grandes universités parisiennes. »
L’évolution européenne générale et l’évolution budgétaire française entraînent une réelle complexification du fonctionnement universitaire. De fait, nous envisageons des projections sur 3 ou 4 ans concernant l’administration et la gestion de l’université. Il s’agit d’une véritable révolution, même si on n’en parle peu, car depuis un an nous avons recruté des gestionnaires de haut niveau.
Vie étudiante
« Nous sommes situés dans le quartier Latin, le plus grand rassemblement d’étudiants au monde, et nous n’avons pas de campus en tant que tel ! »
D’ici 3 ans, nous allons réaliser un passage « Vie étudiante Paris-Sorbonne » entre la rue Champollion et la rue de la Sorbonne. Il y aura enfin une grande cafeteria à vocation inter-universitaire, ouverte à tous les étudiants. Seront également présentes les associations d’étudiants (culturelles, sportives, syndicales…) Nous allons créer des centres de documentation pédagogique et des Learning centers par grands secteurs d’études, qui font travailler ensemble informaticiens, pédagogues et documentalistes.
« Nous réfléchissons à améliorer l’insertion professionnelle »
L’université Paris-Sorbonne possède déjà deux écoles supérieures professionnelles, le CELSA et l’IUFM. Si nous proposons essentiellement des formations de haute culture et à la recherche, il faut savoir que seulement 10 % des diplômés occupent des postes d’enseignants. Nous travaillons à améliorer l’insertion des diplômés, notamment avec un groupe d’entrepreneurs parisiens, dont PriceWaterHouseCoopers qui, chaque année, recrute sur dossier entre 30 et 50 étudiants de niveau master 2 recherche. En liaison avec le MEDEF, nous souhaitons également ouvrir dès la licence des modules complémentaires d’initiation et d’ouverture à la vie économique.
Patrick Simon