François Rauch (ENS Fontenay - Saint Cloud 83), DCI de la Mutualité Française © Nathanaël Mergui
François Rauch (ENS Fontenay - Saint Cloud 83), DCI de la Mutualité Française © Nathanaël Mergui

LA MUTUALITÉ FRANÇAISE : LA PROTECTION SOCIALE À L’HEURE DE LA MUTATION DIGITALE

Six Français sur dix sont protégés par une mutuelle de la Mutualité Française, soit près de 38 millions de personnes et quelques 18 millions d’adhérents. La FNMF est une fédération dédiée à la promotion d’un système de santé et de protection sociale solidaire, ainsi qu’à la défense de ses intérêts collectifs auprès des décideurs publics. En pleine transformation digitale, François Rauch (ENS Fontenay – Saint Cloud 83), directeur de la Communication et de l’Information et de (DCI), prend soin de communiquer sur ces nouveaux enjeux.

 

François Rauch (ENS Fontenay - Saint Cloud 83), DCI de la Mutualité Française © Nathanaël Mergui
François Rauch (ENS Fontenay - Saint Cloud 83), DCI de la Mutualité Française © Nathanaël Mergui

 

Quel impact la révolution numérique a-t-elle eu sur vos missions ?
L’impact est double : il concerne à la fois l’image de la Mutualité Française et les outils de communication. Si ces mutations digitales sont résolument positives – meilleure maîtrise et prévention du risque grâce à un flux de données considérable, proximité accrue avec les adhérents grâce aux canaux web, service client amélioré… –, nous avons besoin d’une véritable régulation pour éviter que l’utilisation des données de santé conduise à une sélection des clients, au détriment de la solidarité et de la mutualisation. Par ailleurs, si les techniques toujours plus numérisées améliorent l’accès aux soins proposé par les 2 500 services de soins et d’accompagnement mutualistes (centres de santé, cliniques, établissements pour personnes âgées ou petite enfance, etc…) – opérations à distance, télémédecine, e-dossier patient… –, il faut trouver les moyens de les rendre accessibles au plus grand nombre. Ensuite, les outils de communication évoluent à travers l’usage des réseaux sociaux notamment. Pour la Fédération, le numérique est devenu essentiel pour déployer une communication d’influence. Le digital impose un discours concis établi sur la preuve et l’interaction. Et des preuves de son efficacité, la Mutualité Française n’en manque pas ! Pour finir, la transition numérique est une occasion formidable de repositionner le mutualisme en tant qu’acteur essentiel de l’économie collaborative.

 

« Un haut niveau de décision au sein d’un acteur historique de l’économie sociale et solidaire »

Dans ce contexte, quels challenges vous attendent en termes de communication ?
Les bouleversements sont nombreux : la règlementation française et européenne entraîne la banalisation des offres et une certaine remise en question du mode de gouvernance démocratique des mutuelles, les clients se montrent de plus en plus consuméristes et le système de santé français semble à bout de souffle. Pour témoigner de la capacité des mutuelles à innover en matière d’assurance et de soins, à réguler et à organiser le système de protection sociale en France, en permettant aux adhérents de maîtriser leurs dépenses de santé tout au long de leur vie, la communication joue un rôle crucial. Nous avons donc entrepris de repenser notre organisation et nos outils, pour accroître notre audience et notre influence : démultiplication de nos parutions sur internet et les réseaux sociaux, campagnes web, travail au plus près avec les influenceurs en ligne… Face à ces enjeux, la communication se doit d’être en permanence en effervescence.

 

Quels profils sont susceptibles de vous accompagner dans cette réorganisation ?
Les mutuelles impliquent des compétences littéraires comme scientifiques. Au sein de notre fédération, les collaborateurs sont souvent très diplômés et expérimentés, avec des profils très différents : énarques, médecins, fiscalistes, juristes, statisticiens, économistes, mais aussi spécialistes en affaires publiques et en communication… Les Normaliens ont toute leur place chez nous pour autant qu’ils se spécialisent.

 

CONSEILS aux jeunes diplômés
La formation ENS est une excellente base. On y acquiert des connaissances et surtout une méthode. Il faut en tirer parti… Il faut aussi conserver l’esprit de mixité et d’ouverture entre scientifiques et littéraires qu’offre l’ENS. C’est une réelle richesse pour la suite de votre carrière. Cela étant, chaque parcours est unique, chaque normalien aussi. Lisez et écrivez, c’est ainsi que vous resterez singuliers dans votre parcours. Mais évoluez aussi. J’ai eu la chance de travailler dans plusieurs secteurs. On ne se découvre et on n’offre le meilleur qu’en changeant. Ce qui m’a marqué à l’ENS ce sont des rencontres avec des gens passionnés et tellement différents, comme le metteur en scène Stéphane Braunschweig, aujourd’hui directeur du Théâtre national de la Colline, mais aussi avec des scientifiques qui avaient la tête dans les étoiles et qui travaillent maintenant pour la NASA… L’ENS, c’est l’apprentissage de la passion et de la diversité. Il faut rester toujours cet apprenti.

 

CHIFFRES CLÉS :
1er financeur des dépenses de santé après la Sécurité sociale, les mutuelles sont des organismes à but non lucratif qui ne pratiquent pas la sélection des risques
38 millions de personnes protégées
426 mutuelles affiliées
2 500 établissements et services
Effectifs : 85 000 emplois

 

VC

 

Contact :
François Rauch, directeur de la Communication et de l’Information : francois.rauch@mutualite.fr