Une nouvelle étude de la Chaire en Gouvernance d’Entreprise suite aux nominations des AG de 2015, disponible sur le Baromètre de la Diversité dans les Conseils d’Administration.
La Chaire en Gouvernance d’Entreprise du Groupe ESC Dijon-Bourgogne, en partenariat avec le Conseil Régional de Bourgogne et le Crédit Agricole de Franche-Comté, publie une nouvelle étude sur la féminisation des conseils d’administration (CA) après les AG 2015 des sociétés cotées de plus de 150 millions d’euros de capitalisation boursière (compartiments A et B). Après la première échéance de 2014 fixée par la loi Copé-Zimmermann, la féminisation s’est poursuivie sans faiblir en 2015 en vue de l’objectif de 40% imposé pour 2017.
45 des 261 entreprises de l’échantillon ont même déjà atteint ce seuil. Nouveauté : une évolution à la baisse des critères de sélection des administratrices se ressent sur deux points : l’expérience de dirigeant et comme administrateur.
L’étude porte sur l’ensemble des administrateurs en fonction après les assemblées générales (AG) de 2015 dans les sociétés cotées de plus de 150 millions d’euros de capitalisation boursière, soit 261 entreprises et 2791 administrateurs, dont 866 femmes.
La féminisation des CA ne faiblit pas et l’influence des femmes augmente
La féminisation des CA a de nouveau progressé en 2015, avec une augmentation moyenne de 13% des femmes en leur sein pour l’échantillon étudié. La progression est similaire pour les grandes capitalisations (+ 11,6% par rapport à 2014) et les moyennes capitalisations (+ 13,3%). Le seuil de 40% prévu pour 2017 est même déjà atteint pour 45 entreprises de l’échantillon. À l’inverse, 11 sociétés n’ont pas encore franchi le premier seuil de 20%.En 2015, les nominations ont concerné de manière quasiment égale les hommes et les femmes. Dans les plus grandes sociétés, les femmes sont au moins 3 dans 86% des CA : elles représentent aujourd’hui un sous-groupe pouvant avoir de l’influence.
Une évolution des critères de sélection habituels pour être administratrice
Première caractéristique commune à tous les administratrices en poste en 2015, dans les grandes comme dans les moyennes capitalisations : elles sont moins nombreuses que précédemment à avoir une expérience de haut dirigeant et à posséder déjà un mandat dans un autre conseil (70% contre 76% en 2014).
Dans le compartiment A, la baisse enregistrée en 2015 de la part de femmes ayant une expérience de haut dirigeant parmi les administratrices est sans doute liée à la place des femmes dans les équipes dirigeantes. Leur faible représentation aux postes exécutifs les plus élevés restreint les viviers de candidates et les limites sont peut-être déjà atteintes.
Certains autres critères traditionnels (internationalisation, poste en ministère) ayant également diminué, cette évolution pourrait traduire la volonté des CA de réellement se diversifier à travers leur féminisation, d’aller vers d’autres compétences et expériences que celles dont ils disposent déjà. Dans le compartiment B, la baisse du pourcentage d’administratrices ayant une expérience de haut dirigeant s’explique par le départ de femmes expérimentées qui n’a pu être comblé par le recrutement.
La féminisation des CA semble donc bien entrée dans les mœurs, même si jusqu’à cette année ces femmes avaient les mêmes profils que les hommes. L’évolution des critères constatée en 2015 devrait progressivement amener une diversité encore plus riche.