DSI DU GROUPE LAGARDÈRE DEPUIS 2009, EMMANUEL GAUDIN (CENTRALE NANTES 93) SE DÉFINIT PLUTÔT SOUS SON TITRE EN ANGLAIS, CIO (CHIEF INFORMATION OFFICER), DÉCLINANT LE I EN INNOVATION TOUT AUTANT QU’EN INFORMATION. IL ENTEND EN EFFET FAIRE DE LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE UN LEVIER D’INNOVATIONS POUR LE GROUPE LAGARDÈRE QUI VIENT D’ANNONCER LA CRÉATION D’UN LAB.
COMMENT ENVISAGEZ-VOUS LE RÔLE DE LA DSI AU SERVICE DU GROUPE ET DE SES BRANCHES ?
La DSI a de plus en plus un rôle d’accompagnateur de la transformation numérique afin de tirer profit de la révolution des usages en cours. Celle-ci a en effet un impact profond sur nos modèles d’organisation et d’affaire et nous impose d’aborder autrement la relation que nous avions avec nos clients internes ou externes.
VOUS AVEZ CRÉÉ UNE CELLULE INNOVATION EN 2009, QUE VA-T-ELLE APPORTER AU FUTUR LAB ?
Elle a accompagné les branches et filiales qui le souhaitaient en leur apportant deux choses. Une veille sur les usages et innovations, et des solutions pour développer des offres en réponse aux opportunités offertes par les outils numériques. Pour cela, la cellule a animé une démarche d’open innovation en lien avec d’autres grands groupes et de jeunes entreprises innovantes. Le Groupe a ainsi investi dans deux fonds de capital risque (IDInvest et Magma). Notre visibilité vis-à-vis de l’écosystème de l’innovation sera essentielle pour opérer des mises en relation ciblées entre nos activités et les start-ups au sein du Lagardère LAB.
POURQUOI LA PROBLÉMATIQUE NUMÉRIQUE EST-ELLE TRÈS AIGÜE DANS LA BRANCHE MÉDIA ?
Les usages et les modèles de monétisation sont bouleversés dans l’univers des médias. Cela implique d’adapter les modèles d’organisation pour opérer un virage vers le numérique. Il s’agit de développer une relation plus précise avec le consommateur final en utilisant de nouvelles plateformes informatiques où la donnée client caractérisée va générer de la valeur auprès des annonceurs. Au final, cela favorise donc une organisation et une relation client par univers au-delà d’une marque toute seule.
CES ENJEUX ONT-ILS UN IMPACT EN TERMES DE COMPÉTENCES ?
Ils soulignent de nouveaux besoins dans les domaines du marketing et de la gestion de données massives. Nous avons aussi besoin de nouveaux profils d’informaticiens maîtrisant l’univers plutôt open source et pour participer au développement de ces plateformes et sélectionner les meilleurs partenaires.
LA BRANCHE ÉDITION A L’OPTIMISATION NUMÉRIQUE LA PLUS ABOUTIE, POURQUOI ?
Lagardère Publishing a parfaitement géré le virage du numérique en ouvrant ses contenus à de nouveaux canaux de distribution, sans pour autant bouleverser la chaîne de valeur car le rôle de l’éditeur reste essentiel. Le Groupe est implanté aux Etats-Unis et a bénéficié de ses connections avec les grandes plateformes de distribution en ligne pour se positionner très tôt. Au niveau SI, de nouveaux systèmes ont été mis en place permettant à nos éditeurs de collaborer efficacement avec ces distributeurs.
QU’EN EST-IL POUR LES ACTIVITÉS SPORT ET TRAVEL RETAIL ?
Dans les branches Lagardère Unlimited et Lagardère Services, l’arrivée du numérique nous offre de nouvelles opportunités de développement mais sans bouleverser les chaines de valeur en place. Par exemple, nous expérimentons de nouvelles interactions avec nos clients comme un site de commerce en ligne, l’usage de capteurs (beacon) connectés en Bluetooth ou étudions des services connectés dans les stades que nous gérons.
« Si j’étais jeune diplômé, je débuterais dans la silicon valley ! »
Emmanuel Gaudin mène un parcours atypique pour un centralien formé en mécanique et robotique. Il a exercé plusieurs fonctions opérationnelles dans des environnements industriels avant de rejoindre Lagardère dans un rôle de directeur organisation. « Aujourd’hui, je suis à la fois responsable d’une partie des systèmes d’information du groupe et en charge de l’accompagnement des fonctions I.T des quatre branches avec une mission spécifique sur l’animation d’une logique d’open innovation avec le monde des start-ups. » Il faut savoir saisir les opportunités et ne pas craindre des expériences variées. « Je suis partisan d’un développement via des parcours riches et internationaux, faisant la part belle à l’initiative, comme ceux proposés chez Lagardère. Si j’étais jeune diplômé je débuterais dans la silicon valley, puis je reviendrais en France avec une longueur d’avance et imprégné de l’énergie incroyable qui y règne ! »
A. D-F
Contact : www.lagardere.com