Directeur des systèmes d’information du CEA depuis 2010, Louis Arrivet, ESIEA 87, développe un mode de gouvernance basé sur une logique de collaboration constructive.
Qu’est-ce qui vous a attiré au CEA ?
Après l’ESIEA, je suis entré à la Sagem, puis à la Cisi (rachetée par CS) où je suis resté 17 ans. J’ai ensuite monté une petite structure de conseil qui a eu l’opportunité de travailler avec le CEA, organisme que j’ai rejoint ensuite. Pour moi qui suis technophile, le CEA est une entreprise fascinante, porte étendard de la science et de la haute technologie française.
Pouvez-vous vous expliquer sur le fonctionnement de la DSI ?
La DSI est une structure transverse qui exerce une autorité fonctionnelle au plan national sur le Système d’Information de gestion, sur les Systèmes de gestion et de partage des connaissances, sur les archives définitives et sur l’infrastructure informatique composée des réseaux, des télécommunications, des serveurs et des postes de travail. Nous sommes là pour servir les opérationnels et les scientifiques de l’entreprise – dont une des préoccupations est de communiquer en toute sécurité –, pour leur apporter de la valeur au meilleur coût, et les faire profiter de manière très réactive des nouvelles technologies. Un exercice compliqué dans un organisme où les projets s’inscrivent dans la durée (une, voire plusieurs décennies) et où l’exercice budgétaire est très annualisé. J’ai un rôle d’animation de tous les responsables informatiques des centres. J’aimerais ne leur apporter que des solutions et une assistance à leurs projets, mais je suis malheureusement aussi obligé de parfois contraindre leurs actions pour des raisons de sécurité ou de rationalisation.
Quelles compétences développer pour être un bon DSI ?
Pour ma part, j’ai la volonté de travailler dans la transparence, d’inciter à la gouvernance, de beaucoup communiquer, d’arriver à convaincre les gens, de leur montrer l’utilité des projets pour les amener à prendre eux-mêmes les décisions. Un DSI doit être proactif face aux besoins des utilisateurs. Nous avons la chance d’être dans une entreprise de technophiles, extrêmement pointus sur les dernières technologies.
La gouvernance est un sujet très important pour le CEA
qui a mis en place le comité des SI, présidé par l’Administrateur Général Adjoint. Cette instance fonctionne très bien. Il est important d’associer les opérationnels et les fonctionnels aux décisions d’investissement et aux choix technologiques, de les faire adhérer au schéma directeur informatique triennal, mis à jour tous les ans, et de les faire acteurs de l’arbitrage entre les différents projets. C’est la nécessaire gouvernance si on veut avoir un SI qui corresponde aux besoins des utilisateurs, qui fonctionne bien et apporte le service que les gens en attendent au juste prix.
Les sections « réalisation des projets » et « Assistance à Maîtrise d’Ouvrage » jouent un rôle crucial…
Notre démarche de communication et de collaboration passe par un contact avec les unités que nous servons. Chaque pôle dispose, au sein de la section AMO, d’un interlocuteur métier identifié, à l’écoute, qui a une bonne connaissance des protocoles qui font un projet informatique et qui joue le rôle d’interface tout au long du projet, dont il transmet le dossier à un chef de projet. Ce dernier est le garant de l’engagement que doit prendre la DSI face à nos interlocuteurs métier. C’est l’association réussie de ces deux rôles qui assure la performance de la DSI.
Quels types de profils recherchez-vous ?
Il est fondamental pour une entreprise qui sous-traite ses développements, de s’assurer qu’elle conserve la maîtrise de l’objet sous-traité. Cela implique que les équipes de la DSI, à tous les niveaux, disposent d’une vraie compétence technique. Nous recrutons des jeunes diplômés BAC +5, avec quelques années d’expérience et des profils plus expérimentés, pour des postes d’architecte. Cette fonction est déterminante pour conserver la maîtrise de nos ressources IT, j’y attache une importance particulière. Notre activité est très orientée vers le développement d’applications informatiques, la sécurité, tout ce qui concerne les infrastructures, les machines, les postes de travail et les couches basses du système.
Acteur majeur de la recherche, du développement et de l’innovation en Europe,
le CEA, intervient dans 4 grands domaines – énergies bas carbone, défense et sécurité, technologies pour l’information et technologies pour la santé. L’organisme public de recherche est bien caractérisé par sa devise « de la recherche à l’industrie » et a développé un savoir-faire reconnu dans la réalisation des grandes infrastructures de recherche, comme le calculateur Curie, le Laser Méga Joule, le Réacteur Jules Horowitz, le Grand Collisionneur de Hadrons, etc.
Chiffres clés :
• 16 000 salariés
• 10 centres
• Budget annuel : 4,3 Md€
A.M.O.
Contact : louis.arrivet@cea.fr