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La culture à toute allure !

Les écoles de management, de par leur cursus, choix de modules et mastères spécialisés, ont mis depuis plusieurs années la culture à l’honneur. Leurs associations artistiques, très dynamiques, viennent compléter cette offre et proposer aux étudiants une incontestable ouverture culturelle. Résultat : certains d’entre eux empruntent des chemins de traverse et se distinguent rapidement  dans le domaine de l’écriture, du théâtre ou de la peinture.

 

Indéniablement, la culture occupe une place grandissante dans l’éducation des managers de demain. Elle est même devenue une partie intégrante des cursus. Des cours et programmes dédiés aux thématiques de l’art et de la culture sont ainsi proposés aux élèves des grandes écoles de management. « Les enseignements culturels constituent un des piliers fondamentaux de notre stratégie internationale ABCDE (Art, Business, Culture, Diplomacy, Engineering) » confirme ainsi le professeur Léon Laulusa, DGA et directeur académique et international d’ESCP Europe.

De fait, de par leur rayonnement international, les Parisiennes ont été parmi les moteurs de cette avancée de la culture dans les programmes. HEC propose ainsi un Mastère spécialisé Medias, Art et Création, ainsi qu’une majeure au sein de son programme grande école. Des électifs (management des industries culturelles, machine learning au service de la culture…) viennent compléter le dispositif. De son côté, l’ESSEC possède un centre d’excellence Luxury, Arts & Culture qui propose des cours mêlant, par exemple, anthropologie, culture de consommation et stratégie de marque. L’école a également signé un accord de partenariat avec le Château de Versailles pour créer la chaire ESSEC Savoir-Faire d’Exception, avec le soutien de Chanel, LVMH et Van Cleef & Arpels. Quant à ESCP Europe, afin de permettre à ses étudiants du programme Master in Management (MiM) de développer des doubles compétences, notamment dans les secteurs artistiques et culturels, l’école a signé en 2019 deux nouveaux accords de doubles diplômes. Un avec l’Institut français de la Mode, l’autre avec l’Ecole Ferrandi. En parallèle, l’école a lancé en septembre dernier un Executive PhD en Art et Management, avec l’école d’Art et de Design de la prestigieuse université de Tsinghua en Chine.

Des associations très investies

En marge des cours académiques liés à la culture, les écoles sont également très attentives au développement des soft skills et allouent chaque année des moyens importants aux activités de leurs associations culturelles, dont les étudiants sont friands. L’association Double Jeu d’HEC permet ainsi aux étudiants de pratiquer et de s’immerger dans l’art théâtral, supervisés par des directeurs professionnels. En parallèle, le BDA encourage les étudiants à s’impliquer dans des activités artistiques et collabore avec des lycées d’éducation prioritaire de la région pour sensibiliser les lycéens à l’art, en organisant des visites d’expositions et des concerts.

De son côté, ESCP Europe encourage également le développement personnel des étudiants, qui fait partie intégrante de leurs études. On y dénombre pas moins de 100 associations étudiantes sur l’ensemble de ses campus, parmi lesquelles certaines sont dédiées spécifiquement aux arts. Ainsi, la troupe de théâtre Art Maniac prépare et joue chaque année une pièce de théâtre au Passage vers les Etoiles (Paris 11ème) et la CoMu rassemble des acteurs-chanteurs, des musiciens et des danseurs qui produisent ensemble un spectacle musical présenté au Théâtre Déjazet. En parallèle, le Bureau des Arts d’ESCP Europe dispose de nombreux partenariats avec les différents acteurs culturels pour permettre aux étudiants un accès à prix réduit à des pièces de théâtre, des opéras, des ballets, des concerts, des films et des expositions…


Des vocations assumées

Forts de cette offre académique et associative, certains diplômés se révèlent particulièrement attirés ou doués dans un domaine et choisissent de suivre des parcours atypiques. Certains vivent leur passion pour l’écriture, le dessin ou le théâtre en menant de front leur carrière professionnelle, cultivant leur jardin secret sur leur temps libre, durant les week-ends, les congés et parfois jusqu’à la retraite. C’est le cas de Vincent Melacca (voir encadré). D’autres décident de concilier passion et carrière, comme Pauline Chrystal en Australie (voir encadré). D’autres encore ressentent le déclic, comme un appel, après plusieurs années de vie professionnelle intense, et lâchent tout pour prendre un nouveau départ et se consacrer à l’art. C’est le cas de Marie Vareille et Claire Hazart (voir encadrés). Enfin, certains comme Gautier Boxebeld (encadré) sortent diplômés et ne se lancent pas du tout dans la carrière à laquelle les a préparés leur cursus, optant directement pour une vie plus aventureuse et totalement artistique.

Vincent Melacca, peintre-sculpteur et spécialiste en gestion des risques construction
Ancien étudiant du Cycle ESSEC IMD Management des Risques, ce juriste urbaniste a mené l’essentiel de son activité professionnelle dans l’assurance construction, d’abord au GAN puis à la SMABTP.« J’ai toujours eu une activité artistique parallèle de peintre et illustrateur. J’ai  notamment réalisé plusieurs expositions et coréalisé deux livres pour enfants: « Architecture : de la hutte au gratte-ciel » chez Milan Jeunesse et « Une grande ville marché vers 1860, Djenné » chez Albin Michel ». Aujourd’hui à la retraite, il partage son temps entre Paris et Saint-Malo et s’adonne à la peinture et à la sculpture à plein temps.

 

Pauline Chrystal, pâtissière et gérante de portefeuille obligataire

Sortie diplômée du Msc in Business d’HEC en 2006, Pauline Chrystal s’est tout de suite orientée dans le secteur de la banque privée et de l’analyse d’obligations convertibles. D’abord chez Exane à Singapour, puis Standard Chartered à Hong Kong et enfin Scotiabank à Singapour, avant de rejoindre Kapstream Capital à Sidney en tant que gérante de portefeuille obligataire. En 2016, elle décide de faire un break et de créer son activité de traiteur pâtissier, en marge de sa carrière professionnelle. Son entreprise By Pauline se fait alors connaître dans la capitale australienne pour accompagner les fêtes de famille et les événements corporate. « La finance et la pâtisserie sont mes deux passions. La finance laisse moins de place à la créativité mais est plus stimulante intellectuellement ».

 

Marie Vareille, romancière et marketeuse
Diplômée en management d’ESCP Europe et de l’Université de Cornell aux Etats-Unis, Marie Vareille a commencé à travailler dans le secteur du marketing en faisant de la communication sur le web pour des startups. Pour autant, elle n’a jamais oublié son goût pour les histoires. « J’ai longtemps écrit tous les matins avant d’aller travailler. À force de rassembler les récits rocambolesques que j’avais en tête, je me suis retrouvée à écrire des livres ! Il m’a fallu affronter de nombreux rebondissements avant de les voir publiés, mais je me consacre désormais entièrement à l’écriture ». Auteure de quatre romans ainsi que d’une trilogie qui a remporté cinq prix en littérature jeunesse « Elia, la Passeuse d’âmes » (Pocket Jeunesse 2016), Marie Vareille a été présidente du jury pour le Prix du livre romantique 2018. Son dernier roman « La vie rêvée des chaussettes orphelines » est sorti en juin aux éditions Charleston.

 

Claire Hazart, directrice financière et administrative de F93
Diplômée d’HEC en 1990, Claire Hazart a commencé sa carrière dans le conseil et l’audit. En 2011, elle effectue un virage complet et devient DAF de F93, une association de culture située à Montreuil qui ouvre les portes de l’art contemporain et de la science aux collégiens du département. « La majeure MAC donne un souffle d’originalité dans le cursus traditionnel d’HEC. Pourtant, force est de constater que ce secteur attire moins les candidats, face aux défis de la globalisation numérique et à la baisse de soutien public. Les revenus à la sortie sont aussi moins importants, mais c’est la passion qui est le moteur et fait rêver, ce qui compense les défis matériels !» explique celle qui co-préside le Club Culture d’HEC Alumni.

 

Gautier Boxebeld, comédien
Passionné très tôt par le jeu dramatique, Gautier Boxebeld a choisi dès l’obtention de son master en management à ESCP Europe de se consacrer au théâtre. « J’avais besoin de me reconnecter à l’enfant que j’avais été, d’intégrer du sensible dans ma construction personnelle jusque-là très cérébrale ». Depuis bientôt 10 ans, il vit de sa passion sur scène (à venir « Le Royaume des animaux » mise en scène par Marcial Di Fonzo Bo et Elise Vigier) mais aussi au cinéma, où il a tourné récemment pour Cyprien Vial dans « Embrasse-moi! »