L’innovation au coeur de l’Institut Mines-Télécom
Formé à Navale puis à l’ENST (90), actuaire, Pierre Trouillet a le service de l’Etat chevillé au corps. Directeur général de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris depuis 2008, il met à profit un parcours bâti dans la cohérence pour piloter cet établissement public qui a vocation à apporter aide et conseils aux entreprises.

Quel a été le fil conducteur de votre parcours ?
J’avais besoin de m’engager au service de l’Etat et je suis entré à l’Ecole Navale, avec le secret espoir de mener de front le triptyque formation militaire, d’officier de marine et d’ingénieur. J’ai navigué quelques années, puis je suis entré à Télécom Paris. Après 2 ans et demi à la DGA, j’ai entamé une carrière en cabinet militaire, puis bien que reçu à l’Ecole de Guerre, j’ai effectué un virage complet en entrant à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Après 4 ans de « tournée », je suis devenu conseiller du ministre de l’Emploi du Maroc. A mon retour en France, j’ai entamé une carrière en cabinet ministériel jusqu’à fin 2007.
Que vous a apporté l’ENST ?
Cette école qui m’est chère, constitue aussi une forme d’aboutissement au sens de la formation scientifique. A l’ENST, on est dans le coeur du réacteur des formations scientifiques. Par goût et par plaisir, j’ai choisi la filière réseaux, filière d’avant-garde qui m’a permis ensuite d’aller travailler à la DGA sur les systèmes de combat. Un des enjeux de cette école pionnière est de garder son avance, de travailler sur l’innovation, sur l’économie numérique, de s’ouvrir plus aux sciences dites molles. L’ENST a depuis des décennies formé des ingénieurs à la pointe de la science en tant que telle, à la pointe des sciences qui servent l’économie, à la pointe de la recherche.
“ Bien Diriger c’est
être sur l’avant, devant, apprendre à oser, être lucide, confiant, ne pas avoir peur, insuffler, innover, transmettre, éviter l’arrogance,
être humble. ”
Vous dirigez la CCIP depuis 2008. Quelle est votre conception du management ?
C’est un poste hors norme, enrichissant, enthousiasmant, également très formateur. Un apprentissage quotidien. Le management est un étrange cocktail qui repose sur une capacité d’écoute, donc d’analyse, sur l’audace, la capacité à décider et entraîner. Diriger c’est être sur l’avant, devant, apprendre à oser, être lucide, confiant, ne pas avoir peur, insuffler, innover, transmettre, éviter l’arrogance, être humble. Manager au fond c’est sentir, anticiper, deviner, scénariser, trancher. Le quotidien d’un manager, c’est au-delà des 80 % de tâches imposées, essayer de distraire plus de temps pour réfléchir aux évolutions non pas des structures mais des services à rendre. Je crois en des services publics actifs qui d’une certaine manière ont vocation aussi à être de véritables entreprises de services.
Le 1er janvier 2013 verra le jour la Chambre de Commerce et d’Industrie de la région capitale
dans laquelle se fondra la CCIP. Forte de 5 500 collaborateurs, elle mobilisera des compétences fortes et diversifiées pour apporter aide et conseils aux entreprises. Ses missions recouvriront l’appui et le conseil aux entreprises, un des métiers phares des CCI, a fortiori en temps de crise, l’information collective, la formation des collaborateurs et futurs dirigeants dont les entreprises ont besoin, à travers 25 écoles, parmi lesquelles quelques fleurons comme les 3 majeures en management, HEC Paris, ESCP Europe, l’ESSEC, Gobelins-Ecole de l’image, etc., ce qui représentera 26 000 élèves dont 11 000 apprentis et 50 000 salariés en formation continue. La Chambre mettra à la disposition des entreprises tout un ensemble de réseaux et les accompagnera dans leurs premiers pas à l’international. Elle continuera à oeuvrer également au développement d’une filière d’excellence dans le domaine de l’événementiel, congrès, salons et expositions. A l’image de ses clients, elle restera confrontée à une remise en cause de ses propres modèles économiques. Sur des marchés de compétition, avec des horizons d’arbitrage de plus en plus courts, elle poursuivra ses efforts d’investissement. « Nous devons gérer de manière plus rationnelle, trouver les moyens de nos ambitions en interne pour développer nos services aux entreprises. »
A.M.O.
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ptrouillet@ccip.fr
lharrault@ccip.fr