La CGE monte au créneau pour défendre l’enseignement supérieur

 

Pascal Codron, Alain Storck et Pierre Tapie de la Conférence des Grandes Ecoles

Les récentes orientations prises par le gouvernement pour le lycée, l’apprentissage et l’emploi des jeunes diplômés étrangers formés en France, ne sont pas du goût de la Conférence des Grandes Écoles. Cette dernière qui a déjà engagé des discussions avec les autorités, a fait le 18 octobre 2011 des propositions pour permettre à l’enseignement supérieur d’excellence de le rester et ainsi d’accompagner le pays dans son développement, son attractivité et sa compétitivité.

 

 

Réforme du lycée

 

Alain Storck, co-animateur du groupe de travail sur la réforme du lycée, a regretté que la CGE n’ait pas été associée à la genèse de la réforme. « Si nous ne pouvons que souscrire aux grandes orientations de mieux accompagner les élèves, de mieux les orienter et de mieux les préparer aux études supérieures, nous soulignons que la baisse des exigences aurait un impact négatif sur le niveau général des élèves et plus grave leur capacité d’abstraction et de rigueur. Or, si nous voulons des ingénieurs et managers opérationnels, ils doivent aussi comprendre le sens des connaissances dont ils usent. Et c’est bien cette capacité qui les distinguent à l’échelle internationale et est clé de leur capacité d’innovation. »

« La CGE ainsi que la CPU et la CDEFI ont engagé le dialogue avec le gouvernement. Nous espérons que des engagements soient pris sur ce sujet essentiel pour la France. »

 

Et Pierre Tapie, président de la CGE de renchérir que les responsables de classes préparatoires les alertent sur la baisse de niveau des bacheliers depuis déjà 10 ans. La latitude accordée aux proviseurs dans l’organisation des parcours induirait en outre des disparités entre lycées. « Renforçant encore l’hétérogénéité entre des lycées qui misent sur l’élitisme et d’autres en contact avec des publics connaissant des difficultés », insiste A. Storck. « Nous proposons que la volonté de mieux accompagner les élèves bénéficie à la fois à ceux en difficulté et ceux qui veulent aller plus loin en créant des groupes explicites d’excellence scolaire, a ajouté P. Tapie. En outre, nous proposons que les enseignants puissent s’ouvrir à d’autres milieux afin de découvrir les filières, attentes de l’enseignement supérieur, et métiers et ainsi mieux conseiller leurs élèves. »

 
Difficile financement de l’apprentissage

 

Avec 10 000 étudiants sous statut d’apprentis dans les grandes écoles et un développement continu de ces filières, la CGE s’inquiète de l’impact des nouvelles répartitions de la taxe d’apprentissage. Globalement, l’attribution de près de 10 % du montant des taxes d’apprentissage n’est plus entre les mains des entreprises. En outre, un nombre croisant de conseils régionaux réorientent leur soutien au profit des formations de CAP, BEP ou Bac professionnel.

 

Le risque d’une baisse de l’attractivité de la France 

Alors que la demande mondiale de formation explose, les récentes dispositions sur les conditions d’attribution de visas de travail aux étudiants étrangers diplômés en France, « n’ont pas mesuré l’impact très négatif sur l’attractivité de notre enseignement supérieur, a dénoncé Pascal Codron, président de la commission relations internationales. Il est déjà évident que des entreprises éprouvent des difficultés à recruter des talents étrangers si nécessaires à leur développement hors de nos frontières.» La CGE est montée au créneau pour défendre les dossiers de 150 diplômés étrangers et ayant signé un contrat de travail. Quelques dizaines de situations ont été débloquées à ce jour. « La CGE a exprimé ses réserves avec le soutien de l’Association Française des Entreprises Privées auprès du premier ministre, a annoncé P. Tapie. Par ailleurs, la CGE ainsi que la CPU et la CDEFI ont engagé le dialogue avec le gouvernement. Nous espérons que des engagements soient pris sur ce sujet essentiel pour la France. »

A. D-F