Une market place chez ENGIE : le choc des cultures ? Pas pour Sophie Guignard, Market Place Product Manager au sein d’ENGIE Digital. Depuis près d’un an, elle participe en effet au développement d’une plateforme d’échange dédiée aux pièces détachées industrielles au sein du Groupe. Une plateforme qu’elle envisage d’ouvrir aux autres industriels énergéticiens dans le cadre d’un projet intrapreneurial. Elle nous en dit plus sur cette double casquette hyper challengeante.
Pourquoi créer une market place dédiée aux pièces détachées industrielles ?
Notre objectif est de mettre en relation des personnes en charge de la maintenance de centaines d’équipements (centrales thermiques, éoliennes…) qui ont besoin de pièces de rechange, avec des entrepôts qui veulent mettre leurs surplus de stock en visibilité. Les technologies évoluant très vite, ils sont en effet souvent amenés à chercher, à l’échelle du Groupe, des pièces qui ne sont plus fabriquées par nos fournisseurs. Notre solution : monter une market place permettant de trouver la pièce dont on a besoin, de la mettre dans son panier et de se la faire livrer. ENGIE Digital travaille sur cette solution depuis plusieurs mois. Si les transactions ne sont pas encore possibles, la mise en relation et les échanges entre responsables de maintenance et stock managers sont déjà disponibles.
L’intérêt économique de cette market place ?
La construction et la maintenance d’équipements de type centrale thermique requièrent beaucoup de pièces industrielles spécifiques. Les évolutions technologiques ainsi que le besoin de disposer de pièces de rechange en nombre et à proximité des lieux de production pour parer à toutes les éventualités, nous poussent à disposer de stocks importants. Des stocks dont les pièces inutilisées représentent plusieurs dizaines de millions d’euros. Cette market place répond donc à un double enjeu économique : éviter les pertes de production et les pénalités contractuelles éventuelles et ainsi réduire nos coûts de production, mais aussi favoriser les échanges de pièces d’occasion et ainsi mutualiser nos stocks à l’échelle du Groupe. Finalement, chez ENGIE aussi on fait de l’économie circulaire !
Parlez-nous du projet entrepreneurial que vous développez en parallèle
J’ai senti que nous pouvions aller plus loin que cette market place inter-ENGIE en offrant ce service à d’autres industriels de l’énergie. J’ai donc eu envie de développer ce concept en allant vers une market place connectée à d’autres sociétés industrielles et dont ENGIE serait l’opérateur. Un projet qui présente un double avantage pour le Groupe : il ouvre son stock (et donc la potentialité de placement de ses pièces inutilisées) au plus grand nombre et offre des services pour lequel il est rémunéré.
Comment avez-vous eu le déclic pour l’intrapreneuriat ?
Grâce à un alignement parfait des planètes ! J’ai eu le sentiment d’avoir la bonne idée, au bon moment et dans la bonne entreprise. J’ai aussi été boostée par la vision d’Isabelle Kocher. Le digital, la décentralisation, faire partie d’un monde meilleur : ça me parle ! Elle est la preuve que les femmes vont pouvoir prendre leur place dans les transformations que vivent le Groupe et la société en général. Avec elle, on voit qu’il se passe quelque chose… et ça donne envie !
Dites-nous en plus sur le dispositif Willa by Paris Pionnières auquel vous participez
Dans le cadre d’un partenariat visant à promouvoir l’intrapreneuriat au féminin, ENGIE a lancé un appel à projet. 10 candidatures ont été sélectionnées parmi les 50 formulées et trois, dont la mienne, ont été retenues pour être incubées. Depuis mars, je participe tous les mois à des sprints, des sessions de coaching de trois jours mêlant un peu de théorie et beaucoup de pratique. S’assurer que notre solution répond bien à un problème utilisateur, analyse de la concurrence, positionnement, prototypage, design thinking, business model, business plan, pitch… Autant de sujets sur lesquels nous sommes mises à niveau et entraînées. Mon « grand oral » est prévu le 12 juin 2018. A moi de convaincre un public composé des équipes d’ENGIE, de personnalités extérieures et de journalistes pour que je puisse passer de mon idée au développement d’une offre commerciale.
Un incubateur pour les femmes, ça change quoi ? C’est avant tout une différence de mindset. Si un incubateur ne met pas en avant ce critère, le risque c’est qu’il ne rassemble que des projets portés par des hommes. La mixité y est, comme ailleurs, un sujet crucial et il est important d’aider les femmes à y aller. C’est dans cette optique qu’ENGIE accompagne les femmes qui ont envie de se lancer.
Comment ENGIE vous accompagne dans votre projet ?
J’ai un sponsor dans l’entreprise. Un cadre dirigeant avec lequel je débriefe après chaque sprint, qui m’oriente, qui m’ouvre des portes ; qui me permet de challenger mes hypothèses. Le Groupe voit cette expérience comme une formation. Mon poste et mon projet s’alignent et se nourrissent l’un de l’autre. C’est du win win !
Risqué ou challenging l’intrapreneuriat chez ENGIE ?
Moi ça ne me fait pas peur. Je travaille depuis longtemps dans de grandes entreprises et je me suis toujours posée des questions sur leur organisation et leur management, sur la gestion d’équipes et de projets. Ce que je fais à l’incubateur me permet de tester des idées, de les confronter sur le terrain et ainsi d’être sûre que nous répondons à un besoin. Ça va vite mais c’est fait de façon positive, bienveillante et avec beaucoup d’accompagnement. C’est une bonne façon de lancer son idée en gardant une certaine stabilité dans sa vie et dans son travail.
Qu’est-ce qui vous donne le sourire en allant travailler ?
Mes perspectives d’abord. Je me donne toutes les chances pour pouvoir créer cette market place et faire du business, mais aussi fabriquer moins, donner une nouvelle vie à des pièces d’occasion… Bref, participer à un environnement meilleur. Les personnes et les méthodes avec lesquelles je travaille sont aussi très motivantes. Chez ENGIE Digital, nous raisonnons plus en rôles et en responsabilités qu’en hiérarchie. Chacun a des compétences dont l’équipe a besoin pour avancer et obtenir des résultats que nous évaluons tous les trois mois. Dans cette organisation itérative, nous donnons du sens à toutes les personnes qui participent au projet, du chef d’équipe aux prestataires extérieurs.
Pourquoi rejoindre ENGIE quand on veut faire bouger les lignes ?
Parce qu’ENGIE est en pleine transformation. C’est un mouvement profond, une culture qui est en train de changer : c’est très motivant. Et cette transformation digitale est propice à l’émergence des femmes de talent. Alors prenez votre place et osez : c’est le moment pour les femmes !
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