Le mondial 2014 qui va se dérouler au Brésil, constitue avec les Jeux Olympiques d’Hiver de Sotchi, l’un des deux rendez-vous sportifs majeurs de l’année. Au-delà du plaisir que vont éprouver les amoureux du football de voir s’affronter les meilleurs joueurs et les meilleures équipes du monde, les entreprises et les établissements d’enseignement supérieur mettent déjà à profit cet événement pour développer l’esprit d’équipe, de performance et managérial.
Tous ensemble !
Dans les établissements scolaires, le sport d’équipe le plus pratiqué étant le football, la Coupe du monde 2014 impacte les écoles de commerce et d’ingénieurs comme un carburant qui permet de faire avancer les choses dans la mesure où il s’agit d’un phénomène de société que les élèves ressentent et dont les résultats vont certainement contribuer à améliorer la pédagogie des écoles. Roger Ceschi Directeur Général de l’ESME Sudria, constate que « dans l’entreprise, l’esprit d’équipe naît et se nourrit de l’expérience acquise au sein des grandes écoles car les élèves effectuent souvent des travaux de groupe pour lesquels on attribue des notes globales. Implicitement, lorsqu’ils regardent la Coupe du monde, l’esprit d’équipe est déjà sous-jacent. » De même, Jérôme Caby, directeur d’ICN Business School, considère que l’esprit d’équipe des étudiants se trouve dopé par le mondial 2014. « L’esprit d’équipe existe déjà dans le sport puisque chaque année, nous organisons pour chaque niveau de diplôme un séminaire d’une semaine qualifié ‘‘d’esprit d’équipe’’ avec une base sportive dont le lien avec la Coupe du monde de football a été valorisé en 2013-2014. » Bruno Neil, directeur général de l’ESB, note l’impact du Mondial sur l’esprit d’équipe de son école. « Les valeurs d’EBS, intégrées aux synopsis des cours, font ressortir l’esprit d’équipe, les professeurs utilisant des travaux de groupe en s’inspirant de tous les faits d’actualité. Cette année, la Coupe du monde de football qui recèle une dimension internationale constituant la dimension génétique de l’école, a servi de support à de nombreux cours. »
Le bloc équipe
En capitalisant sur un événement d’une telle ampleur, les entreprises peuvent créer un environnement propice aux échanges et à la cohésion de leurs équipes de salariés. « Il y a généralement une ferveur positive qui se dégage lors de toute grande manifestation sportive, et regarder ensemble un match au bureau peut être une expérience formidable pour redonner un coup de boost au moral de ses employés, notamment lorsque l’équipe nationale se porte bien. » constate Bruno Brémond, Directeur Général de Monster France et Europe du Sud.
Le but en or ?
Alors que le Brésil s’apprête à accueillir, en juin 2014, la Coupe du monde de football, de plus en plus d’établissements d’enseignement supérieur français envisagent d’ouvrir des représentations permanentes sur les grands sites universitaires brésiliens comme la Sorbonne Paris Cité à São Paulo ou l’université de Toulouse à Recife.
Carton plein
Symbole de la performance et de l’innovation des entreprises, le coup d’envoi du premier match opposant le Brésil à la Croatie sera donné par un jeune handicapé paralysé des jambes qui, placé dans un exosquelette, le contrôlera par sa seule pensée. L’esprit de performance comme porte-drapeau, nombre d’entreprises vont surfer sur l’événement afin de faire du profit. Divers domaines d’activité sont concernés : médias (télévisions, radios, journaux, web), sociétés de de communication, sociétés de paris, fabricants de téléviseurs, de boissons et de nourriture. Selon Les Echos, « Le français GL Events, spécialiste de l’événementiel, implanté au Brésil depuis 2006, vise un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros en 2014… L’allemand Siemens a profité des chantiers du mondial pour faire du Brésil une vitrine. » Pour adidas commercial est de taille comme l’évalue Nicolas Favre, le directeur de la communication d’adidas France. « Nous en avons vendu plus de 13 millions lors de la dernière Coupe du monde et allons dépasser les 15 millions pour l’édition brésilienne. Nous en vendons plus d’un million en France. »
Des petites bulles aux ballons ronds
Le football, moteur essentiel de la croissance de Pepsi Co, se trouve placé au centre de sa stratégie 2014. Selon Kristin Patrick, directrice marketing monde de Pepsi Co : « Pepsi entretient un lien très fort avec le football depuis près de 15 ans. C’est la raison pour laquelle nous avons réuni les joueurs de football Pepsi les plus impressionnants, et notamment des joueurs qui incarnent réellement l’esprit de la marque, car ils nous passionnent et nous électrifient littéralement lors de chacun de leurs déplacements sur le terrain. »
Ça classe et ça passe
Même si dans les grandes écoles et les universités, la notion de classement est moins présente qu’auparavant, elle demeure dans les esprits. Les élèves essayent toujours de faire mieux et d’être plus performant, de la même façon qu’une équipe de football, notamment lors des grands rendez-vous comme la Coupe du monde. Pour Roger Ceschi. « Dans une promo, les élèves conservent cette volonté de performance avec un esprit de compétition relativement sain. »
Coaching entreprenant
L’impact de la Coupe du monde sur l’esprit de management des élèves peut prendre une dimension entrepreneuriale au travers de leurs associations. Philippe Mathieu, directeur de la vie étudiante de l’ESCE, explique : « en quatrième année, nous proposons une filière IBM (International People Management) qui forme nos étudiants à la gestion des ressources humaines à l’international. Ces derniers conduisent des projets complets « Manage Your Dream » en équipe multiculturelle dans le cadre d’associations. Cette année, amplifiée par la Coupe du monde de football, ils ont monté une journée entière consacrée à ce sport en présence de 120 collégiens issus de zones sensibles et d’intervenants sportifs. »
Mercato in Brraaagil …
Le mondial constitue l’occasion pour les entreprises de mettre en oeuvre des stratégies de croissance. CrossKnowledge annonce l’acquisition du leader brésilien du e-learning, Digital SK, confortant sa position d’acteur mondial des solutions de formation à distance, notamment dans le cadre de la formation d’agents pour la coupe du monde 2014. « Rejoindre Cross Knowledge est pour tous nos collaborateurs une fantastique opportunité de répondre aux problématiques des organisations brésiliennes avec ce qui se fait de mieux au niveau mondial en termes de solutions d’apprentissage », se félicitent Paulo Weigert et Romain Mallard, co-fondateurs de Digital SK et désormais dirigeants de CrossKnowledge do Brasil.
Le Mundial 2014 est mort , vive le Mundial 2022 !
Pour Yves-Thibault de Silguy viceprésident de Vinci, qui accompagnait François Hollande lors de sa visite dans l’émirat du Golfe, la Coupe du monde 2022 au Qatar se joue maintenant : « Les appels d’offres des stades et des infrastructures nécessaires à l’organisation de la Coupe du monde de football en 2022 au Qatar constituent un enjeu majeur pour Vinci… car la Coupe du monde 2022 va commander toute une série d’aménagements et de développements d’infrastructures routières, ferroviaires ou portuaires. »
Patrick Simon