En 2013-2014, les flux de mobilité étudiante en France représentaient près de 9 % des échanges académiques mondiaux. 75 % des élèves internationaux désignENT notre pays comme destination favorite pour vivre une expérience universitaire FORTE . quelles politiques les établissements français développent-ils pour attirer de nouveaux profils ?
4 acteurs de l’enseignement supérieur
présentent leur stratégie pour accroÎtre la renommée internationale de leurs universités.
Instaurer un accueil et un accompagnement personnalisé
Ariane Bliek – directrice des relations internationales d’Aix-Marseille Université (AMU) – souligne qu’une politique d’accueil de qualité est le point de départ d’une expérience réussie pour un étudiant étranger. « La mobilité étudiante suppose de découvrir un autre système d’enseignement, de gagner en autonomie et de construire un parcours académique. C’est une étape majeure dans la vie d’un élève qui ne doit pas être prise à la légère ! » Le corps administratif et l’équipe pédagogique d’AMU travaillent donc main dans la main et informent en amont les étudiants internationaux quant aux critères d’admissibilité, niveau de langue requis, infrastructures de l’établissement… « Notre objectif : les accompagner pendant leur cursus académique comme au cours de leur recherche de stage. » Et si l’accueil des élèves est au coeur de la réflexion de l’université, les enseignants ne sont pas en reste ! « Notre programme « Étoiles montantes » – développé au sein de la fondation universitaire A*MIDEX (label Initiative d’excellence) – suppose l’allocation de fonds pour accueillir les travaux de doctorants et d’enseignantschercheurs internationaux. » Ariane Bliek l’affirme : « développer le volet « mondial » des universités françaises s’avère bénéfique à l’épanouissement des étudiants comme des professeurs. C’est une stratégie fondamentale pour attirer les meilleurs talents ! »
Cultiver des partenariats académiques internationaux
Dans un contexte de mondialisation et de multiplication des flux de mobilité étudiante, Jean-Marc Bonnisseau – vice-président chargé des relations internationales à l’université Paris 1 – Panthéon Sorbonne – insiste sur l’importance de créer un courant d’échange permanent entre des élèves et des professeurs de très haut niveau. « Nous accueillons plus de 8 000 étudiants étrangers dont plus de 600 à Paris grâce à nos partenariats internationaux. L’ambition de notre établissement ? Cultiver une émulation permanente dans la production et la transmission du savoir. » Une stratégie qui passe par l’entretien de partenariats avec d’autres universités dans le monde entier. « Les formations dispensées par notre corps professoral sur des campus partenaires nous distinguent de nos concurrents. 1 400 étudiants sont actuellement inscrits dans l’un de nos programmes à Bucarest, au Caire ou encore à Buenos Aires. Ils suivent un parcours d’excellence reconnu dans le pays hôte et clôturé par un diplôme français tout en atteignant l’objectif européen de 20 % de diplômés ayant vécu au moins une expérience à l’étranger pendant leur cursus universitaire. Nous ne pouvons concevoir la circulation du savoir uniquement à travers une vision locale. L’attractivité et le rayonnement académique de la France en dépendent. »
Développer des programmes pédagogiques attractifs
Les programmes universitaires « made in France » constituent un facteur clé pour attirer des étudiants internationaux. Bruno Sire – président de l’université Toulouse Capitole -, précise que la maitrise de disciplines techniques « à la française » est plébiscitée par des jeunes soucieux d’intégrer le marché de l’emploi mondial. « Nous proposons par exemple des doubles diplômes en droit de l’entreprise ou de la propriété intellectuelle. » Grâce à ces formations d’excellence, les étudiants renforcent leur connaissance du droit français. « Nous formons ainsi des juristes européens aptes à comprendre les problématiques et multiples formes du droit à l’échelle mondiale. » Au-delà de la formation académique, l’avancée dans la Recherche scientifique ne doit pas être négligée pour sortir du lot face à la concurrence. À travers l’implication d’un corps professoral d’exception incluant le Prix Nobel d’économie Jean Tirole, « l’université Toulouse Capitole place les progrès de la science au coeur de sa stratégie. » En atteste la renommée de sa chaire d’excellence « Jean Monnet », dédiée à l’amélioration des pratiques pédagogiques et à l’avancée de la Recherche universitaire. « Une université est mondialement reconnue par la qualité de son corps enseignant et de ses travaux de recherche. Ces deux volets font partie intégrante de notre politique de développement. »
L’entretien d’une stratégie internationale, facteur clé de survie
Une université peut-elle faire l’économie du développement de son « étiquette internationale » ? Jacques Comby – président de l’université Lyon 3 Jean Moulin et de la CORIE*1 à la CPU*2 – est catégorique : « un établissement qui ne place pas l’international au coeur de sa politique d’expansion sera distancé par ses concurrents. » Une telle dynamique octroie de nouvelles opportunités dans la construction de parcours des étudiants français comme étrangers. « Ils vivent des expériences internationales, académiques et linguistiques qu’ils sauront valoriser lors de futurs entretiens de recrutement. » Dans ce contexte, la CPU accompagne les établissements d’enseignement supérieur et émet des recommandations dans la conduite de leur développement international. « Nous n’imposons rien aux universités. Nous leur proposons notre aide dans la mise en place d’un service international au sein de leur structure par exemple. » Jacques Comby ajoute que la création de liens avec des institutions mondialement reconnues est fondamentale. « L’internationalisation d’une université va bien au-delà de la mobilité étudiante ! Nous travaillons à l’avancée scientifique aux côtés d’organismes de recherche comme le CNRS ou l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement). Ainsi, nous renforçons le lien étroit qui unit l’économie mondiale, la Recherche scientifique et l’enseignement supérieur. »
In Fine
Aujourd’hui, 4 millions d’élèves vivent une expérience de mobilité internationale. Dans un contexte de compétitivité académique accrue, ce chiffre devrait doubler d’ici 2020. Mais à l’heure de la transformation digitale, une question reste entière : comment les universités doivent-elles adapter leurs politiques internationales au développement de l’enseignement numérique « à distance » ?
*1 Commission des Relations Internationales et Européennes – *2 Conférence des Présidents d’Université
JBN.
Contacts :
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne : relinter@univ-paris1.fr
Conférence des Présidents d’Université : cpu.fr
Université Toulouse Capitole : echanges@ut-capitole.fr
Université d’Aix-Marseille : marie.tortel@univ-amu.fr
Sources :
univ-paris1.fr / cpu.fr
ut-capitole.fr / univ-amu.fr