LE métier de Vice-président
La gestion du régime de retraite additionnelle de la Fonction Publique a été confiée, en 2003, à un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle de l’Etat. Son viceprésident, Philippe Soubirous, Maîtrise de Droit Public, Paris-Sud (2006) en détaille l’activité.
Quelles sont les caractéristiques de l’ERAFP ?
L’Établissement de retraite additionnelle de la fonction publique gère un régime obligatoire (le RAFP), créé par la loi du 21 août 2003 (Loi Fillon), portant réforme des retraites. Il est ouvert aux fonctionnaires dont les primes et indemnités ne comptaient pas jusque-là dans le calcul de leur pension. Le RAFP est réellement novateur. Il est le seul régime de retraite obligatoire par capitalisation en France. Provisionné à 100 %, son autre originalité réside dans sa politique de placements : 100 % ISR (Investissement Socialement Responsable). Pour cela, nos investissements en actions, obligations, ainsi qu’immobiliers passent au crible de critères respectant l’environnement, la dimension sociale, et la bonne gouvernance des entreprises. Notre établissement s’adresse à environ à 4,6 millions de bénéficiaires et aux 40 500 employeurs cotisants. Les droits acquis nécessitent la gestion financière de 13,5 milliards d’euros d’actifs sachant que nous recevons chaque année 1,7 milliards d’euros de cotisations.
Quel rôle tient le vice-président ?
Le président et le vice-président de notre établissement sont nommés par décret du Président de la République. Les autres administrateurs sont désignés pour un mandat de trois ans, renouvelable une seule fois, par les organisations d’employeurs ou de salariés qu’ils représentent. S’y adjoignent trois personnalités qualifiées. Je suis administrateur à l’ERAFP depuis 2009, et j’ai été nommé à mes fonctions actuelles en mars dernier. Mon rôle consiste, en collaboration avec le président, à établir des liens entre les administrateurs, les comités spécialisés et la direction opérationnelle de l’établissement. Cela se traduit par un travail de proximité et d’équipe notamment pour préparer les instances décisionnelles. Composé de sensibilités très diverses le CA doit, pour être efficace, se dérouler dans un climat de confiance mutuelle. Tel est le cas, me semble-t-il aujourd’hui. Je n’oublie pas la représentation extérieure. Elle compte beaucoup pourfaire avancer les dossiers et pour incarner notre régime.
Comment s’est organisé votre parcours professionnel ?
Si j’ai commencé ma carrière dans l’enseignement comme directeur d’école (Ecole normale 1979-83), par la suite, j’ai entrepris desétudes de droit public, à Paris sud ; notamment pour préparer ma reconversion en tant qu’attaché principal au ministère de la Défense.J’ai découvert dans l’exercice de différents mandats syndicaux des problématiques juridiques, économiques et sociales qui m’ont aiguillé vers le domaine des retraites : à l’ERAFP où je siège au nom de la Fédération générale des Fonctionnaires Force Ouvrière pour laquelle je suis en charge des dossiers retraite et du droit de la fonction publique. Parce que le syndicalisme m’a permis d’assumer des responsabilités comme la présidence de la Préfon entre 2008 et 2012 (régime facultatif de prévoyance des agents publics par capitalisation) ou la participation aux travaux du Conseil d’orientation des retraites, je me considère comme un fonctionnaire valorisé à la fois par son parcours professionnel mais aussi par l’engagement et l’expérience acquise au sein d’une organisation syndicale.
A.B.
Contact :
www.erafp.fr