Développement d’un atelier de couture dans le quartier d’Avedji grâce au microcrédit ©Credit’s Mines
Développement d’un atelier de couture dans le quartier d’Avedji grâce au microcrédit ©Credit’s Mines

L’Afrique, c’est maintenant qu’il faut y aller 1 !

Au travers du prisme des clichés qui nous sont trop souvent donnés, peu de jeunes français distinguent encore le kaléidoscope des possibilités qu’offre l’Afrique, en particulier sub-saharienne. Les jeunes français ne peuvent pourtant plus ignorer ce continent en plein essor économique.

Développement d’un atelier de couture dans le quartier d’Avedji grâce au microcrédit ©Credit’s Mines
Développement d’un atelier de couture dans le quartier d’Avedji grâce au microcrédit ©Credit’s Mines

 » L’heure des Lions 2″
Cette dernière décennie les pays africains ont connu une croissance moyenne de l’ordre de 5 % par an soutenue par une meilleure stabilité politique, des réformes économiques, la bancassurance, des télécoms, de la distribution et de la construction connaissent une rapide expansion. Remarquablement résilientes pendant la crise de 2009, les économies africaines, peu corrélées3 aux autres car plus idiosyncratiques, accélèrent (avec, certes, de grandes disparités au travers des 54 pays). population active. Le continent attire… et plus seulement pour ses ressources naturelles – les chiffres parlent déjà d’eux-mêmes : de 9 Md en 2000, les investissements directs étrangers sont attendus en 2014 à ça 80 Md$.

 

Un retard français ?
La France s’est désengagée depuis les années 90. Sa part de marché dans les échanges commerciaux a été divisée par 2 en Afrique francophone au profit des émergents et reste très faible dans les pays subsahariens à gros PIBs (Nigéria, Ghana, Kenya, Ethiopie…). Toutefois, certaines entreprises françaises ont pris de longue date, la mesure du potentiel du continent, à l’instar de Bolloré (#1 acteur logistique) qui a su recruter et former une majorité de cadres locaux. Plus récemment, d’autres entreprises (Canal+…), des start-ups (Afrimarket…), des cabinets de conseil (Okan…), des fonds de Private Equity (Meridiam, Amethis…) se sont tournés vers l’Afrique. Nos écoles, présentes historiquement indirectement en Afrique (ex : un ICM E76 est président du Niger), s’y implantent, HEC Paris en tête. L’hexagone semble enfin gagné par l’afro-optimisme !

 

Agir autrement
L’engagement altruiste peut prendre diverses formes et il n’y a pas de dichotomie irréconciliable entre engagement et secteur privé pour peu que des politiques ESG adéquates soient en place. Les  » social businesses  » ont évidemment un rôle à jouer (microfinance, commerce équitable, solutions d’accès à l’énergie…). Mais, l’ensemble du secteur privé a et aura une place cruciale. Evoquons le domaine des infrastructures, colonne vertébrale de l’économie et catalyseur d’améliorations des conditions de vie : l’Afrique souffre d’un déficit massif d’investissement4, déficit que des opérateurs privés et des fonds infra, capables d’une logique de long terme, peuvent pallier.

 

Découvrir, s’exposer
Il semble pertinent pour les étudiants et jeunes diplômés de  » sortir des paradigmes de la supériorité ou de la mauvaise conscience 5 « , de s’extraire des stéréotypes6 et de gagner une exposition réelle à l’Afrique, dépassant le simple assistanat. C’est aussi ce que Credit’s Mines tente d’offrir dans sa communication et ses envois de volontaires ou stagiaires : les IMFs, ces  » banques des pauvres  » se gèrent comme des entreprises – ce qui nécessite de se confronter évidemment aux différences culturelles mais aussi à des réalités de terrain parfois rudes (standards peu élevés de gouvernance, fraudes, risques réglementaires, etc.) et in fine formatrices… Une de nos volontaires en a même tiré l’envie d’entreprendre au Togo et s’est installée à Lomé !

 

1L. Zinsou, 2014, HEC – 2McKinsey, 2010 – 3Moss et Thuotte, 2013 – 4PIDA, AfDB – 5Institut Montaigne, juin 2010 – 6 africafornorway.no

 

Aurélien Roelens
Cofondateur et VP de Credit’s Mines

 

Contact : www.credits-mines.fr