Colonne vertébrale du secteur de l’assurance, l’actuaire est aussi de plus en plus prisé par les banques du fait de sa forte technicité et sa capacité à évaluer les risques, autrement dit à prédire l’avenir.
Élément indispensable et pluridisciplinaire pour les assurances…
Si l’on a déjà entendu parler de courtier, d’auditeur ou d’analyste financier, le terme d’actuaire paraît bien plus flou pour nombre d’entre nous. Pourtant, ce métier est la clef de voûte de toute compagnie d’assurance qui se respecte. Le rôle de l’actuaire consiste à créer des produits d’assurance et à en calculer les risques. Il mesure donc les coûts du produit pour les assurés et les assureurs et décide des tarifs de cotisation qui optimisent la rentabilité de l’entreprise. Il surveille en outre le résultat d’exploitation et les réserves financières de l’entreprise, c’est-à-dire l’argent nécessaire pour payer les engagements de la compagnie auprès des assurés si le risque se produit. Audelà de ces aspects techniques, un actuaire expérimenté exerce un travail d’encadrement puisqu’il gère une équipe d’actuaires juniors. La pluridisciplinarité est le maître mot de ce métier passionnant. L’actuaire suit en effet le produit de A à Z : il le conçoit, l’adapte s’appuyant sur le service financier et enfin forme les commerciaux en leur expliquant le fonctionnement du produit. C’est pourquoi ce métier est très courtisé par les assurances, mais pas seulement.
… et de plus en plus pour le secteur bancaire
L’assurance n’est pas le seul domaine d’action de l’actuaire, qui peut travailler dans n’importe quel métier dont l’objet est d’évaluer des risques. Ce profil est particulièrement affectionné par les banques, qui veulent s’adapter au surcroît de prudence exigé par les institutions financières internationales. En effet, la problématique pour un actuaire est de générer un résultat moyen dans un contexte de risque maximal, alors que le financier cherchera plutôt un résultat maximal en tablant sur un risque moyen. La maîtrise du risque est de plus en plus recherchée par les banques du fait de la crise et ses conséquences en termes de réglementation, et avec elle les profils d’actuaires. Ces derniers disposent en outre d’autres avantages vis-à-vis des financiers, notamment leur grande technicité, leur polyvalence et une vision plus globale. Ils peuvent prendre en compte un grand nombre de paramètres pour modéliser le risque et le rendement d’un produit financier, ce qu’un banquier inexpérimenté aurait du mal à faire. Les compétences actuariales ont de nombreuses applications dans le secteur financier comme par exemple l’élaboration d’un produit dérivé complexe, le pricing d’une option ou encore la création de scénarios d’investissement dans une région donnée. Le métier d’actuaire a donc de beaux jours devant lui dans un monde de la finance qui ne peut plus ignorer la gestion du risque, en particulier dans les banques qui regroupent seulement 15 % des actuaires et où la marge de progression est donc forte.
Quelles qualités requises et formations ?
Si ce métier vous intéresse, sachez que pour exercer dans l’actuariat il faut bien sûr aimer les chiffres mais aussi avoir un esprit de synthèse et d’analyse, être rigoureux, autonome et bilingue anglais. Les centres de formations délivrant le titre d’actuaire sont peu nombreux, les plus connus étant l’IFSA, rattaché à l’université de Lyon-I, l’ISUP dépendant de l’université Pierreet- Marie-Curie et l’Institut des actuaires en partenariat avec certaines universités.
Franck Adell, Rédacteur pour le Délit
d’Initié, journal de Transaction EDHEC