Du nord au sud, le tiercé gagnant des états du Wyoming, Utah & Arizona rassemble les plus beaux paysages américains ; les plus célèbres aussi, et pour cause : ils sont uniques ! Autant dire qu’un road movie mené du Yellowstone au Grand Canyon constitue un must absolu. Et savez-vous quoi ? Même l’aventure peut encore s’y trouver au rendez-vous. Apéritif…
Le Yellowstone
Imaginez un endroit si beau qu’il inspirerait aux hommes l’idée même de parc naturel. Créé en 1872, le Yellowstone est, de fait, le premier de tous. Quand, arrivant de Salt Lake City, au sud, vous l’abordez par Jackson et l’antichambre enneigée (même en août) des cimes du parc du Grand Teton, vous vous dites : waah ! c’est beau, ça ressemble aux Alpes (on est dans les Rocheuses). Très vite cependant, une fois croisés vos premiers geysers, vos premiers lacs volcaniques d’eau bouillante turquoise, jaune souffre, vert pale… vous ne cherchez plus à comparer, vous numéritraillez. Et lorsque vous parvenez au canyon et cascades nichés au coeur du parc, vous avez compris que vous étiez en Amérique et nulle part ailleurs. Surtout lorsque vous vous retrouvez coincés sur la route par un troupeau de bisons ayant décidé de la traverser (génial ! sans oublier cerfs, élans ni coyotes…). Aux E-U, vous y êtes à coup sûr le soir, face à votre assiette où vous avez intérêt à aimer la nourriture riche. Et le cheddar ! Puis quittant le parc par Cody (Wyoming), vous assistez à votre premier rodéo et découvrez que les hommes, ici, portent le Stetson sur la tête toute la journée, pour de vrai !!
Vertiges de l’Utah
Sur les plaques américaines, l’Utah est symbolisé par une arche de pierre. « Arches » est en effet l’un des parcs naturels de cet état, le plus riche sans doute en paysages minéraux impossibles. Depuis Moab, capitale de l’outdoor, vous rayonnez dans Canyonland, autre parc, grimpez à Island in the sky, la falaise du Roi Lion, celle de Telma et Louise aussi, au lever ou coucher du soleil, vous restez scotché par ce parterre de canyons dans des canyons dans des canyons… à l’infini. Petit détour par Mesa Verde et ses fameuses mesa abritant sous d’immenses porches de pierre les villages des premiers Indiens, les Anasazi, puis voici Bryce Canyon, le chouchou des Frenchies, pépinière de cheminées de fée rouges et ocres, merveille absolue où déambuler et qui n’est rien encore, pourtant, côté graphique, comparé au cheminement dans le désormais célèbre boyau d’Antelope Canyon (préférez le Lower Canyon, Upper, c’est vraiment l’usine à touristes) : 2 m de large entre deux falaises qui en font vingt de haut, sculptées par le vent, la lumière verticale jouant en haut et vous-même qui l’arpentez, en bas. Et puis taille la route (votre périple étant un road-moovie, of course) jusqu’au Grand Canyon (Arizona). Et ce sont encore des oh ! et des ah ! sans compter qu’en route, vous serez passé par Monument Valley et les célèbres décors western de John Ford (en fin d’après-midi pour le coup). Alors vous comprenez pourquoi vous avez fait tout ce chemin…
Cherry on the cake !
jamais. On voulait l’immersion into the wild, dans les grands espaces (mais avec une fin plus heureuse, désolé Sean). On s’est renseigné, on a trouvé LE plan et choisi les meilleurs : Tag A Long (voir encadré) : 4 jours de descente du Colorado sauvage, entre Moab et le lac Powel, dans les paysages incroyables, les sinuosités sans fin de Canyonland. Sur un raft : deux gros boudins de caoutchouc, une plate-forme centrale, des sacs étanches et vous. Le soir, vous bivouaquez sur une plage de sable blanc, face aux falaises du Colorado qui rougeoient, à 50km de la première route goudronnée, 70 du premier village. Joe, votre guide perso (car vous êtes seuls sur votre raft, entre vous ; même si nous, on avait Carl en plus, un Vet’, un vrai, qui nous racontait le Vietnam autour du feu et de quelques Bud), Joe donc a préparé l’apéro et s’apprête à lancer les grillades (ça, les steaks, rien à dire : champions du monde !). Un aigle survole le camp tandis que Carl vous parle de l’intelligence étonnante des corbeaux (« raven ») qui guettent votre absence pour venir piller vos réserves. La journée, vous vous êtes baignés, avez randonné vers des ruines, des troncs pétrifiés, des paysages lunaires… Et vous êtes incroyablement bien ; ce que vous vivez est unique (on n’a croisé que deux autres radeaux et trois kayaks en 4 jours : au mois d’août ! alors même que les chambres du Yellowstone se réservent un an à l’avance !). Bien sûr, tout ce que vous avez vu avant était magnifique, somptueux, mais là, vous êtes définitivement Ailleurs. Surtout quand, au milieu de la nuit, un orage comme dans les films illumine le ciel et secoue les tentes ; frisson garanti. Nouveau frisson lorsque la rencontre attendue une semaine durant au Yellowstone (partout, des panneaux y conseillent de demeurer « bear aware » ; un ou deux touristes finissant chaque année dans l’estomac des grizzlis), se produit enfin, totalement inattendue : l’ours est là ! Qui vous regarde passer et se met à nager dans votre direction, total friendly, apparemment, mais quoi, dans le doute, vous démarrez quand même le moteur du radeau…
Vegas pour finir
Puis le dernier jour, après avoir franchi les rapides (en août, vous serez juste trempés comme des soupes, c’est le but de ce « big fun », les enfants étant bienvenus dès 4 ans, c’est dire), vous arrivez au fameux Lac Powell et il est bientôt l’heure de rentrer. L’avion du retour, vous l’avez programmé depuis Vegas, pour voir. Et ça, pour voir, vous voyez : l’endroit est unique au monde, surréaliste, une BD de Jodorowsky/Moebius : l’Amérique y fait relâche et expérimente un univers d’hyper-entertainment : le spectacle est partout, l’argent itou : kaléidoscope incroyable de décors de cinéma où grande pyramide en taille réelle et Tour Eiffel se côtoient. Et comme vous aviez scellé votre stratégie de jeu avant d’entrer dans le casino (chaque hôtel en est un), vous n’y laissez même pas vos derniers cents. Dans l’avion qui survole les immenses plaines du Middle West, vous nourrissez même un petit regret, une bonne raison de revenir : en dépit des trois semaines et quelques 4500 km parcourus, vous n’avez pas vu de sequoia. Yosemite Park se trouve quand même nettement plus à l’Ouest encore, en Californie. Next time, maybe…
Des pros à la rescousse
Trois semaines aux Etats-Unis à visiter les grands parcs, ça coûte quand même une blinde. Aussi ne voulions-nous pas nous planter et avons-nous fait appel à des pros. Equinoxiales le spécialiste des voyages sur mesure aux Amériques propose des itinéraires en voiture de toutes durées, avec inclusion d’activités, type expédition sur le Colorado au départ de Moab avec Tag a Long. For exempeul : leur programme « De Parcs Nationaux en canyons » de 15 jours/13 nuits, revient à 1705 € each, vol inclus. Pour bouger, vous pouvez choisir entre mobil-home ou voiture+ motels, ce qu’on a retenu nous, car on savait qu’on adorerait découvrir un motel différent, son ambiance et son accueil chaque soir. Up to you…
Equinoxiales : 01 77 48 81 00
www.equinoxiales.fr
Tag A Long !
Un amoureux des grands espaces a inventé le genre il y a 50 ans tout rond et créé Tag A Long. Depuis, TAL propose toutes les excursions possibles et imaginables dans les parcs de l’Utah et sur le Colorado : 1 jour, 2, 3, rien que les rapides (en avril-mai, c’est du vrai sport !), avec des guides top et le service à l’américaine : même au milieu de nulle-part, vous avez tentes, matelas gonflables, fourneaux, wc portables ! (au coeur d’un paysage de rêve désert, c’est juste surréaliste), bacon & eggs au breakfast, glacière pour vos apports perso de l’apéro… l’exact point d’équilibre entre expé roots et cool. Et puis Joe : bon captain, super guide et, de plus, excellent cook !
www.tagalong.com
JB