Florence Darmon dirige l'ESTP depuis 6 ans
Florence Darmon dirige l'ESTP depuis 6 ans

Innovations pédagogiques, développements immobiliers, partenariats et diversité : les grands chantiers de l’ESTP

L’ESTP est l’école de la construction dans toutes ses dimensions et dans son excellence. Ses diplômés bénéficient d’une rapidité de placement record. Florence Darmon qui dirige l’établissement depuis 6 ans nous livre les clés de ce succès. Tantôt chef d’entreprise, chef de chantier, manager d’une équipe académique, à l’écoute des partenaires entreprises et académiques, en France et à l’international, engagée pour favoriser l’accès à tous à ESTP ; elle est sur tous les fronts.

Florence Darmon dirige l'ESTP depuis 6 ans
Florence Darmon dirige l'ESTP depuis 6 ans

6 ans à la tête de l’ESTP, de la réalisation de quel projet êtes-vous la plus fière ?
Je considère que tous nos projets sont ambitieux. Le plus difficile fut de racheter le terrain bâti afin que l’ESTP soit propriétaire de son campus à Cachan. Cela a pris deux ans. Notre budget annuel se monte à 24 M€ et nous avons emprunté 39 M€ pour cette opération immobilière. Nous avons abandonné le boulevard St Germain à Paris pour consacrer le prix de notre loyer à rembourser une partie de notre emprunt. Nous avons conservé une latitude financière pour engager des rénovations comme la mise aux normes électriques de nos labos, la réparation de toitures, se mettre aux normes d’accessibilité… C’est aussi cela être propriétaire de son campus ! J’ai repris la casquette de chef de chantier. C’est tout l’intérêt d’être patron de son école, telle une entreprise, il faut en gérer tous les aspects.

 

Un autre exemple de réussite en matière de recherche ?
Nous avons monté un Institut de recherche en constructibilité qui fonctionne très bien. Il traite de tout ce qui tourne autour de la construction, depuis la conception jusqu’à la déconstruction de l’ouvrage. Il aborde ainsi les thèmes liés au développement durable dans la construction comme les matériaux recyclés, l’efficacité énergétique, les émissions de CO2…

 

Quel est votre prochain projet pour le développement de l’ESTP ?
Je réfléchis à la construction de nouveaux bâtiments d’enseignement de 3 000 m2. Nous avons besoin de salles de classe, car pour 2 500 élèves nous n’avons que 25 000 m2. Nous ne manquons pas d’idées, il s’agit de les optimiser en fonction de nos ressources, de notre temps pour les mener à bien et dans de bonnes conditions.

 

96 % des sortants ont trouvé un emploi en moins de 4 mois cette année, quelles sont les clés de ce succès ?
Nous sommes pour cela en permanence à l’écoute des entreprises pour faire évoluer nos formations, pour répondre à leurs besoins comme en lançant un programme sur le système BIM (voir encadré ndlr). C’est la clé du bon placement de nos diplômés. 96 % de nos diplômés trouvent un emploi avant Noël (95 % de taux de réponse à notre enquête emploi). Ils se placent à 50 % dans le BTP et 50 % les autres secteurs (20 % maîtrise d’ouvrage, 15 % ingénierie, 7 % audit/conseil, contrôle technique, matériaux, géomètre-expert…). 50 % exercent sur un chantier et 17 % débutent à l’international, le plus souvent envoyés par une entreprise française.

 

Quelle est la valeur ajoutée de vos ingénieurs ?
L’ESTP est l’école de la construction au sens large, au sens du projet : qu’il faut financer, imaginer, pour lequel il faut trouver des fournisseurs, dont il faut mener la construction, vérifier techniquement les matériaux, assurer la livraison, et exploiter. Nos ingénieurs possèdent donc une excellence, une expertise ou une spécialité qui est celle de la construction. Nous leur offrons une formation comprenant de solides bases scientifiques ainsi que 30 % de cours non techniques en finance, juridique, management, gestion…

 

Comment se positionne l’ESTP en tant qu’établissement privé alors que l’enseignement supérieur se restructure au travers des COMUE ?
Notre logique est celle du projet à cultiver intelligemment en collaboration. C’est le cas de notre partenariat fort avec les Arts et Métiers ParisTech depuis 1995, et depuis 2010 avec le PRES Paris-Est (qui va devenir une COMUE) et ses membres comme l’Ecole des Ponts Paris- Tech, l’Ecole d’architecture, l’EIVP, le laboratoire central des Ponts… Nous collaborons sur nos thèmes de prédilection comme le développement durable, la construction, la ville, le territoire ; ce dans plusieurs dimensions : la recherche, le développement du doctorat, la formation. Mon ambition est de faire fructifier nos relations avec ces deux pôles dans une perspective d’ouverture, de complémentarité et de projets partagés et constructifs.

 

Vous avez engagé de nombreux chantiers pour développer la diversité de profils de vos étudiants, où en êtes-vous aujourd’hui ?
Je suis heureuse de constater que nous avons progressé dans toutes les directions : avec 25 % de jeunes filles, 27 % de boursiers et 25 étudiants déclarés handicapés. Des entreprises partenaires contribuent à cet engagement en soutenant des étudiants, en leur proposant des stages voire des emplois. Nous sollicitons aussi nos élèves pour qu’ils témoignent de leur cursus dans 130 lycées en France.

 

Les grands métiers des ESTP en 2013
- Ingénieur des TP
- Ingénieur des travaux du bâtiment
- Ingénieur électricien mécanicien
- Ingénieur géomètre
- Audit, conseil, informatique, R&D dans l’industrie, banque finance
- Ils font aussi du contrôle technique, de l’urbanisme/architecture
- 95 % des sortants ont trouvé un emploi en moins de 4 mois
- Fonctions en hausse: ingénieur travaux et auditeur/conseil
- Grands employeurs : Majors de la construction et du BTP, des grandes infrastructures, BET, sociétés d’ingénierie, cabinets d’audit et de conseil

 

Nouveautés pédagogiques
L’ESTP a lancé en partenariat avec l’Ecole des Ponts ParisTech des enseignements en formation ingénieur et un mastère spécialisé sur le système de maquette numérique, de modélisation 3 D et de travail collectif BIM (Building Information Modeling). « La maîtrise de ce système est très demandée par la communauté de grands projets de bâtiments, d’infrastructures, de grands ouvrages…. Il permet la collaboration en temps réel en réseau. Cet outil collaboratif est l’avenir de la construction en tant que modèle d’information unique du bâtiment utilisé par tous les corps de métiers. »
Après la création en 2008 avec les Arts et Métiers ParisTech d’une licence pro construction TP et bâtiment, l’ESTP lancé un second programme en un an de L3 pro projeteur calculateur ouvert à des étudiants d’université après leur L2. « Elle répond à un besoin en techniciens exprimé par les bureaux d’ingénierie. »
L’école a obtenu l’accréditation du ministère pour l’ouverture en septembre 2014 d’un master international en génie civil nucléaire. Une Chaire sur ce thème existe depuis 2009. « L’ouverture d’un master à des profils internationaux met en lumière une expertise et un savoir-faire historiques français dans ce domaine pour la conception, l’exploitation, le renforcement et le démantèlement. »
Doubles diplômes en management avec l’ESSEC depuis 2013 et cette année avec l’EDHEC. L’ESTP qui diplôme 700 ingénieurs par an leur propose 70 partenariats à l’étranger dont la moitié donnent lieu à un double diplôme et 30 doubles diplômes en France avec notamment l’IAE de Paris, les Arts et Métiers ParisTech, HEC Entrepreneurs, Sciences Po, l’Ecole supérieur du bois, l’ENSAPLV (architecture). 75 élèves ont obtenu un double diplôme en 2014.

 

A. D-F