Le colloque annuel des jeunes ingénieurs et scientifiques s’est tenu le vendredi 22 juin au CESE (Conseil Économique Social et Environnemental). Il était organisé par IESF (Ingénieurs Et Scientifiques de France) et le BNEI (Bureau National des Élèves Ingénieurs). Les grands témoins ont rappelé que le métier d’ingénieur n’est pas une métier comme les autres ; et que par là-même son rôle dans la société, l’économie, la connaissance et le progrès ne sont pas communs. Engagez-vous, mettez vos compétences et vos qualités au service des autres et de votre pays, ont été en substance les messages prononcés par Jean-Paul Delevoye, Claudie Haigneré ou encore Ambroise Favrie et Anne Lauvergeon.


Écrivez l’avenir !

Jean-Paul Delevoye, président du CESE

« Dans un monde qui change rapidement, il y a deux types d’hommes : ceux qui subiront l’avenir, et ceux qui l’écriront. Les ingénieurs ont la faculté à proposer des écritures de l’avenir, à valoriser les sciences comme apport du futur. Ce moment où toutes les équations doivent être revisitées est exaltant pour les scientifiques. L’avenir appartient à ceux qui inventeront, innoveront, accepteront le risque. Je vous souhaite d’être les jardiniers de l’espérance ! »

Table ronde : ingénieurs et scientifiques à la barre

 

Ouvrez-vous !

Claudie Haigneré, présidente d’UNIVERSCIENCES, ancien ministre, première femme astronaute française

« Nos métiers ont ceci de spécifique que si chacun est centré sur son action, c’est dommageable au plan collectif. Il faut donc s’ouvrir, être créateur et ingénieux, être plus riche en allant trouver les ressources et l’inspiration dans d’autres domaines.

S’ouvrir c’est aussi aller vers les autres. Nous avons un rôle dans le fait qu’une certaine défiance se soit installée à l’égard des sciences, du progrès, de la parole de l’expert. Rétablir la confiance se tisse au travers d’échanges, en écoutant, en traduisant la science, en expliquant la démarche de la recherche, avec les mots et les valeurs qu’elles portent : indépendance de la véracité, intégrité scientifique, responsabilité du contrôle de nos actions. Regardons haut et loin, efforçons-nous d’être visionnaires ! »


Engagez-vous !

Ambroise Favrie, président du BNEI

« Nos professeurs nous disent d’être acteurs de notre formation. J’irais plus loin : élèves-ingénieurs soyez acteurs de vos études, de la vie sociale et associative de votre école et engagez-vous dans la Cité. 63 % sont impliqués dans des associations, mais aussi le pilotage de leurs établissements au sein des conseils, et dans la promotion du métier et des formations d’ingénieurs sur les salons.

Forts de nos formations, nous avons vocation à devenir des passeurs entre la technologie et la société. Car nous avons le potentiel pour gérer des problèmes, apporter des solutions de manière éclairée et engagée. »


Soyez des ambassadeurs de la science !

Anne Lauvergeon, présidente du directoire du Groupe AREVA jusqu’en juin 2011

Julien Roitman, président des Ingénieurs et Scientifiques de France et Anne Lauvergeon, présidente du directoire du Groupe AREVA jusqu'en juin 2011

« Il présidait depuis 10-15 ans une sorte de prêt-à-penser considérant l’industrie comme un stade de développement, quelque chose de sale dont n’a pas besoin une société avancée. Nous avons vu les conséquences de ce modèle. L’idée qu’il n’existe pas de France sans industrie est entrée dans les têtes, reste à l’incarner et à soutenir la « vraie » économie.

Le lien entre compétitivité et compétences est crucial dans notre capacité d’innovation, notre manière collective de monter en gamme. Avec sous-jacente la question de l’attractivité des métiers scientifiques et techniques auprès des plus jeunes.

Notre plus grand enjeu est de ne pas rester dans notre bastion, de nous emparer des sujets, de débattre et faire entendre notre voix. De montrer aux plus jeunes que la vie de scientifique ou d’ingénieur est une vie heureuse, formidable. »

A. D-F