Témoignage de six étudiants français partis faire leur stage Outre-Manche.

 


Solène (ESCP Europe), développement de projet, Fashionnette
« Pour moi, c’était très positif, d’abord pour mon anglais, ensuite pour l’expérience dans une petite entreprise où tu n’as pas de rôle en particulier. »

Alexandre (ESIGELEC), chef de projet dans une université
« Les gens sont cool là-bas, il y a tout ce que tu as à Paris, avec en plus des personnes qui sourient. Tu peux monter très vite en compétences, et te faire des contacts très facilement. »

Tiphaine (ESCP Europe), assistante marketing et logistique, Nicholas Kirkwood
« J’étais étonnée de voir le nombre de nationalités différentes, et j’étais contente de travailler en anglais. Par contre, pour tout ce qui est relationnel, c’est plus dur, parce que cela demande un effort de concentration. Par exemple, les jours où j’étais fatiguée, j’avais l’impression d’être à côté de la plaque, et d’être plus isolée des autres. En tout cas, c’est vraiment très sympa de vivre à Londres, il y a plein de choses à faire, tous les musées sont gratuits, etc. »


Juliette (ESCP Europe), audit, Ernst&Young
« Je suis super contente, j’ai gardé plein de contacts, j’ai rencontré plein de gens !»

 

Nicolas (ENSAE), finance de marché, UBS
« J’étais hyper content de l’expérience et j’y retourne dans un an ! Les Anglais sont très accueillants. Je préfère mille fois Londres à Paris : ils se prennent beaucoup moins la tête, tu peux prendre le métro en costume sans qu’on te regarde bizarrement, quand tu vas dans un bar, tu parles avec des personnes que tu ne connais pas, etc. »

Hélène (ESCP Europe), assistante programmation média, Euro RSCG
« C’était une façon de travailler très différente. Par exemple, les Anglais aiment bien organiser des petites réunions assez souvent pour faire le point. Ou encore, ils ne prennent pas de pause le midi, ils mangent leur sandwich devant l’écran. C’est plus enrichissant qu’un stage en France. Et puis Londres, c’est super ! »


9 infos et conseils aux futurs stagiaires londoniens

  • Avoir un minimum de bases en anglais est préférable.
  • Essayer de se faire aider par son école. « ESCP Europe nous a beaucoup aidés. Tous les jours, on recevait une ou deux offres de stages. Et j’ai fait corriger les différentes versions de ma lettre de motivation par le service carrière », témoigne Tiphaine, qui a étudié un an sur le campus de Londres d’ESCP Europe.
  • Envoyer de nombreuses candidatures. « J’ai eu très peu de réponses sur tous les mails que j’ai envoyés. J’ai dû envoyer une centaine de candidatures, et trois ont voulu me voir en entretien. Je ne pensais pas que c’était aussi dur», raconte Tiphaine. Solène, une camarade à elle, confirme :« C’est difficile de trouver un stage à Londres, certains ont même abandonné. » Alexandre conseille donc de s’y prendre « bien à l’avance » parce que la recherche est « vraiment longue. »
  • Mobiliser son réseau. Il faut « se renseigner auprès de personnes qui sont déjà parties à Londres », suggère Juliette et « utiliser le réseau des expatriés », ajoute Solène.
  • Ne pas compter sur son diplôme. Alexandre avertit d’emblée : « A Londres, ce n’est pas au diplôme que tu es jugé. Il faut savoir te vendre, montrer que tu en veux. A part Polytechnique, ils ne connaissent pas les écoles d’ingénieurs.  Il faut juste prouver de quoi tu es capable, c’est la seule chose qu’ils demandent. » Hélène approuve : « Le diplôme d’ESCP Europe en tant que tel n’est pas connu. Ce qu’il faut mettre en valeur, ce sont les expériences professionnelles passées. »
  • Les opportunités de stages pour les étudiants français varient d’un secteur à l’autre. «  En finance, c’est à Londres qu’il y a le plus d’opportunités », considère Nicolas. « Il y a énormément de Français. Les entreprises anglaises connaissent le principe de la césure donc elles créent des postes sur lesquelles elles font tourner des stagiaires, ce qui ne veut pas dire qu’elles n’embauchent pas après ! » En dehors de la finance, en revanche, c’est souvent plus compliqué. Des opportunités de stages pour les élèves français d’écoles de commerce, Juliette considère qu’il n’y en a « pas beaucoup » et « qu’il faut vraiment s’accrocher pour les trouver ».
  • Tous les stages ne sont pas rémunérés. Tiphaine avertit : « Pour les salaires, c’est très inégal. J’avais des amis qui étaient payés 4000 livres en finance, alors que d’autres comme moi n’étaient même pas payés.»
  • Il n’y a pas de convention de stage, pas de contrat. « Il n’y a rien qui prouve que tu travailles dans l’entreprise », informe Alexandre. « Il n’y a aucune preuve de ta présence, donc ils peuvent te demander à n’importe quel moment de rentrer chez toi. »
  • Le logement et les transports à Londres coûtent très cher.

 

Claire Bouleau
Twitter @ClaireBouleau