« On arrive dans le logement social par hasard et on y reste par vocation. » Tel pourrait être le mantra de Franck Porier (EDHEC BS 20), président de directoire du bailleur social des Hauts-de-France, Habitat du Nord, qui fêtera ses 70 ans en 2026. La raison ? Du sens apportée à chaque mission dans un secteur du logement social bien plus innovant qu’il n’y parait. Interview.
La mission d’Habitat du Nord ?
En tant que bailleur social, notre mission est de fournir un logement abordable et de qualité à nos locataires. Nous avons également comme axe de développement de favoriser l’inclusion sociale qui inclut la mixité sociale et le bien-vivre ensemble, mais aussi de fournir des services au-delà du simple logement en accompagnant nos locataires dans leurs parcours de vie parfois difficiles. C’est d’ailleurs pour cela que nous nous sommes dotés d’un pôle Cohésion sociale.
Votre feuille de route en 2024 ?
Elle est multiple car la conjoncture actuelle est assez exceptionnelle et implique de nouveaux enjeux et tournants (inflation, crise de l’énergie, précarité grandissante…). Concernant Habitat du Nord, nous avons plusieurs enjeux : la construction et la rénovation de bâtiments durables et écologiques, la digitalisation de nos données, qui nous permettra d’avoir une meilleure connaissance de notre parc pour la décarbonation notamment et la cohésion sociale en travaillant le vivre-ensemble.
Vous avez une expérience de plus de 20 ans dans le milieu de l’immobilier et du logement social. Quels aspects du secteur voulez-vous dépoussiérer ?
Je dirais plutôt « upgrader » ! Le logement social a été précurseur. Les HLM dans les années 1960 étaient les premiers logements à fournir des conditions sanitaires élevées avec des salles de bain etc. Aujourd’hui encore, on construit avec une réflexion à 40 ou 50 ans. Plus on construit de manière qualitative, plus on s’affranchit de coûts ou d’entretien élevés. Comme je le disais, la digitalisation, l’inclusion sociale (accompagnement sur les quartiers prioritaires, personnes vieillissantes, handicap, jeunesse…) et les questions de durabilité seront un axe majeur des innovations de demain.
Le logement social, un secteur attirant pour les jeunes dip’ ?
On arrive souvent dans le logement social par hasard et c’est ce qu’il faut changer. C’est un secteur porteur de sens avec de multiples métiers. J’y suis moi-même entré par hasard. J’étais bénéficiaire d’un logement social et si on m’avait dit que je travaillerai un jour dans toutes les strates de ce secteur je ne l’aurais pas cru ! Mais une fois qu’on y est, on ne le quitte plus. C’est le cas de beaucoup de personnes pour qui nait une véritable vocation.
Comment se traduit la quête de sens au quotidien dans ce secteur ?
Être logé est un besoin fondamental de l’être humain. Nous participons à cet enjeu, tout en accompagnant nos locataires au quotidien. Cela donne tous les jours la satisfaction du travail accompli. D’ailleurs, la question du sens est abordée par tous les jeunes dans les recrutements. On sent que les exigences ont évolué, que les jeunes réfléchissent à leur bilan carbone, aux questions de mobilité, au sens qu’ils veulent donner à leur métier… Venez voir notre modèle, venez y travailler et vous vous y plairez.
Je suis un jeune dip’ et je souhaite faire carrière dans l’immobilier : je commence par quoi ?
Il n’y a pas de parcours type. J’ai commencé dans la gestion locative chez un important bailleur social de la région et j’ai découvert cet environnement. Comme j’étais ingénieur de formation, j’ai bifurqué au bout de neuf mois en maîtrise d’ouvrage, où je me suis épanoui pendant presque sept ans. Puis je suis parti en aménagement avant de prendre la tête de plusieurs directions. Quand on est jeune, on cherche un job puis on esquisse progressivement les contours de sa carrière. Le secteur de l’immobilier est plein d’opportunités pour qui veut apprendre, se remettre en question et s’adapter.
Combien de jeunes diplômés allez-vous recruter à moyen terme ?
Habitat du Nord recherche des jeunes diplômés et des alternants sur de nombreux postes : numérique, maîtrise d’ouvrage avec une expertise sur des dynamiques nouvelles comme l’écologie et l’économie circulaire, RH, communication, qualité, gestion de la clientèle de proximité.
Chiffres clés : 54 millions € de CA / 150 salariés / environ 10 800 logements gérés ou équivalent logements / 4 agences dans les Hauts-de-France
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