Faire un stage, oui, mais pourquoi ?

L’idée de faire un stage vous ennuie, vous chagrine, vous tracasse ? Voilà cinq bonnes raisons de changer d’avis !

C’est obligatoire !
Inutile de chercher midi à quatorze heures : faire un stage en BTS ou IUT, c’est obligatoire, point barre. A propos des BTS, Maxime Antoni, directeur de la rédaction de www.dimension-bts.com, déclare ainsi : « Le stage en BTS est primordial. Ça fait partie intégrante de la formation, et c’est surtout éliminatoire si l’on n’arrive pas à le trouver. La soutenance représente un pourcentage important et elle est déterminante pour l’obtention du diplôme. »

 

Mieux comprendre les cours
Mais stage obligatoire ne signifie pas stage rasoir ! « Le stage est vraiment en lien direct avec les savoirfaire et les savoir-être enseignés lors de la formation donc il permet une mise en application directe », explique Philippe Schoda, directeur de l’école ESARC Evolution Bordeaux qui propose des BTS privés. Philippe Guerin, en charge des sites www.bacplusdeux.com et www.aidostage.com confirme : « Le stage apporte énormément aux étudiants qui concrétisent ce qu’ils apprennent en cours, il est complémentaire à l’école. » Toujours pas convaincus ? Lisez donc ces témoignages d’étudiants en IUT et BTS : « Parfois les cours peuvent rester très abstraits », Thomas Thierry, IUT Infocom à Lannion (Rennes 1). « Grâce au stage, je m’en sortais mieux en cours parce que j’avais des exemples à apporter », Jessica Weber, BTS Management des Unités Commerciales au Lycée Chopin, à Nancy. « La théorie c’était une chose que j’apprenais en cours, et ce que je voyais au boulot, c’était très différent », Flore Mischel, IUT Techniques de Commercialisation à Sceaux (Université Paris Sud).

 

Découvrir le monde de l’entreprise
« J’ai remarqué que pour certains étudiants, le stage c’est la première découverte du monde professionnel », constate Pascal Zanchi, professeur de Gestion Relation Client en BTS au lycée Chopin à Nancy. Et pour cause, faire un stage, c’est prendre conscience de certaines réalités indispensables pour réussir son intégration professionnelle. Flore Mischel témoigne : « Mon expérience en entreprise, c’était une bonne façon pour moi de me rendre compte de ce qu’était concrètement la vie professionnelle. J’ai l’impression que toute cette expérience m’a permis de m’adapter aux conditions de travail, de comprendre les comportements des uns et des autres. Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de choses auxquelles il fallait faire attention, qu’on ne se comporte pas au travail comme dans la vie privée, qu’il faut mettre des distances. Et puis je me construisais une expérience pour ma vie future. A la fin je connaissais les clients de la banque, ils ne voulaient plus me voir partir. »

 

Préciser ses attentes professionnelles
Que ce soit parce qu’on découvre un métier qui nous passionne, ou, à l’inverse, parce qu’on identifie un secteur dans lequel non, vraiment, on ne souhaite jamais travailler, le stage représente toujours un moyen de faire le point sur ce que l’on aime, et ce que l’on n’aime pas, une occasion « d’affiner son projet professionnel » pour reprendre les termes de Philippe Schoda. Jessica Weber et Flore Mischel l’ont toutes les deux expérimenté. « Ca m’a aidé à comprendre que je ne voulais pas travailler dans le commerce, il y avait des objectifs et des manières de réaliser qui ne me plaisaient pas trop », raconte la première. « Ca me permettait de découvrir un secteur que je connaissais pas du tout, la banque, mais à l’issu de ça, je me suis rendu compte que ce n’était pas du tout fait pour moi », décrit la deuxième. Pour certains enfin, comme Louis Segré, c’est l’occasion de se dire que non, décidément, l’entreprise, ce n’est pas pour tout de suite : « A la fin du stage je me suis dit : je n’ai pas envie de bosser, j’ai envie de continuer mes études ! »

 

Se faire recruter !
Enfin et surtout, comme le dit Pascal Zanchi, « le stage est un moyen de se faire repérer par l’employeur : c’est un moyen de préembauche, un facilitateur pour l’insertion professionnelle. »

 

Les sept commandements pour décrocher LE BON stage

 

1 A l’avance tu t’y prendras
« Les bons stages se trouvent en avance », avertit d’emblée Philippe Guerin, et il est loin d’avoir tort. Maxime Antoni l’appuie sur ce point : « Il faut s’y prendre tôt, dès le premier semestre, notamment parce que le processus de recrutement en entreprise est parfois long. Ça évite de rechercher son stage alors qu’on est dans les partiels parce que dans ce cas ce sera fait vite et l’étudiant risque d’accepter un stage qui ne lui plait pas. »

 

2 Ton réseau et ton culot tu utiliseras
Le bon réflexe, c’est de commencer par mobiliser son réseau, « au sens large », précise Frédérique Perron, professeur de marketing à l’IUT de Roubaix (Lille 2), c’est-à-dire « pas seulement les parents : ça peut être une connaissance, un ancien job, etc. » L’école et les entreprises partenaires représentent également une opportunité de trouver un stage. « Il faut essayer de trouver des anciens élèves de l’IUT ou du BTS », suggère Louis Segré. « Ce sont des personnes qui auront une idée de la formation qu’a eue l’élève et donc de ce qu’il peut faire. » Si les réseaux ne sont d’aucun recours, « Internet reste un bon vecteur pour avoir du choix », rappelle Philippe Guerin, et la candidature spontanée, si elle est bien amenée, peut également fonctionner. A ce sujet, Maxime Antoni donne un petit conseil : « Pour certaines filières de BTS ou d’IUT qui sont des filières de contact, ce qui peut être efficace, c’est d’aller directement démarcher les magasins, plutôt que de passer par le siège social. » Et enfin, il est important de garder en tête que la recherche prend du temps : gardez donc le moral, et « positivez parce que l’échec est formateur », lance avec un sourire Pascal Zanchi.

 

3 La nouveauté tu chercheras
Faire un stage, « c’est une opportunité de découvrir », rappelle Philippe Guerin. « Il faut en profiter pour varier les entreprises. » Soyez hardis et laissez-vous tenter par de nouvelles expériences professionnelles, dans des secteurs d’activité que vous ne connaissez pas. C’est en tout cas ce que conseille de faire Charles Nahant, en BTS Analyse et Conduite de Systèmes d’Exploitation à l’EPL Agro de Bar-le-Duc : « Pour ceux qui, comme moi, sont déjà dans le milieu (mon père est agriculteur), le stage est un moyen d’aller voir ce qui se fait ailleurs, de découvrir autre chose. »

 

4 Attentif à la présentation tu seras
Philippe Guerin met en garde : « Le premier conseil c’est d’éviter de postuler aux offres de stage à une liste de recruteurs et de faire apparaître sur le mail la liste de recruteurs. Ça arrive encore. Ensuite, faire attention à l’orthographe et la grammaire dans les mails, lettres de motivation. Sans oublier de mettre le CV en pièce jointe… »

 

5 Au contenu de la mission attention tu feras
Soyez attentifs à ne pas vous retrouver coincé dans un stage où vous ne connaîtrez qu’ennui et désolation. Philippe Guerin avertit : « En IUT et BTS ce sont des stages de courte durée : je conseille aux élèves de choisir le stage qui leur permet de découvrir l’entreprise tout en remplissant une vraie mission. Pour tout ce qui est assistant produit, étude de marché (…), deux mois c’est un peu court, on ne voit pas vraiment le résultat de son travail. On travaille pour le futur, mais le futur, on ne le verra pas. » Jessica Weber suggère quant à elle de « se rendre dans l’entreprise physiquement pour parler aux employés et aux managers afin de savoir à quelle place et à quelle mission s’attendre. »

 

6 Aux exigences pédagogiques tu t’accorderas
Attention, « il est important de vérifier l’adéquation du stage avec le cursus », rappelle Maxime Antoni aux étourdis. Larbi Aït Hennani, directeur de l’IUT de Roubaix, confirme : « Il faut s’informer sur les missions parce qu’on ne valide pas un stage pour le valider. Il faut qu’il soit en adéquation avec le diplôme. »

 

7 Et l’entreprise aussi tu connaîtras
Enfin, si vous avez bien respecté les points précédents et que vous avez réussi à décrocher un entretien, Emmanuel Gauvry, professeur en licence professionnelle, mais également salarié dans une entreprise, donne un dernier conseil : « Lors de l’entretien, il faut s’être suffisamment renseigné sur l’entreprise, son domaine d’activités, comment elle est structurée. Ma vision de recruteur, c’est que trop souvent on voit des étudiants aborder l’entretien avec nonchalance, sans réaliser qu’ils sont en concurrence avec d’autres étudiants. »

 

Claire Bouleau