« Soyez naturel, mais pas trop ». « Montrez que vous avez un intérêt pour le monde de l’entreprise, mais n’inventez pas un projet professionnel imaginaire »… Les conseils de vos professeurs vous embrouillent ? Voilà huit points qui ne sont pas des règles exclusives, mais simplement des conseils pour arriver serein le jour J… Ou vous désorienter un peu plus !
Avant l’entretien :
- Réfléchir sur son vécu, sa personnalité, ses expériences : le jury attend d’un candidat de faire preuve de maturité, de montrer qu’il a réfléchi sur lui-même. Ce travail de réflexion vous sera utile, car c’est en se connaissant bien soi-même qu’on saura aller à l’essentiel pendant l’entrevue. Inutile de parler de votre fantastique voyage en Afrique du Sud si vous ne pouvez en faire qu’un récit touristique, sans montrer ce que ce voyage vous a apporté et ce que vous y avez appris.
- Savoir pourquoi on se présente aux concours : il est important de ne pas surfaire son discours là-dessus, mais d’avoir une vague idée (curiosité, ouverture d’esprit, intérêt pour un secteur d’activité en particulier) des raisons qui vous ont amenées ici. « Le rôle de l’entretien est d’éliminer les candidats qui n’arrivent pas à convaincre le jury qu’ils ont raison d’être là, qui donnent l’impression de se laisser porter par le flot », confirme M.Berlioz, ancien membre du jury de l’ESSEC.
- Avoir préparé une ou deux phrases de présentation et de conclusion : pression aidant, il n’est jamais très facile de se lancer, et savoir par quoi commencer peut vous éviter une entrée fracassante. A la fin de l’entretien, il est aussi possible qu’on vous demande si vous aimeriez ajouter quelque chose, ou si vous avez une question supplémentaire… Le mieux est bien sûr d’improviser ; mais il est toujours bon d’avoir une « question de rechange », au cas où l’inspiration vous abandonne totalement.
- Avoir fait au moins une simulation d’entretien : si aucun professeur ne peut vous y préparer, (en particulier si vous venez de prépa littéraire) tournez-vous vers un ami, un parent, pour vous entraîner au moins une fois : cela vous permettra d’éviter les « erreurs de débutant » le jour J.
Pendant l’entretien :
- Avoir en tête les quatre ou cinq qualités et points essentiels de votre personnalité que vous souhaitez transmettre au jury : l’entretien passe en effet très vite, et le jury voit défiler un grand nombre de candidats ; il est donc utile d’avoir identifié les quelques éléments forts qui vous caractérisent et vous différencient. Que souhaitez-vous que le jury retienne de vous à l’issue de la journée ? Comment exposer ces points de manière originale et convaincante ?
- Faire preuve d’une certaine fermeté de caractère : montrez que vous êtes capable de dire non, de soutenir vos affirmations et de vous opposer au jury, qui souvent n’attend que ça.
- Sortir du cadre scolaire : on attend du candidat une attitude d’adulte : une fois en entretien, il ne faut plus se positionner comme un élève de prépa qui passe une colle face à ses professeurs, mais comme un futur professionnel qui discute d’égal à égal avec le jury…
- Etre honnête et rester spontané : il ne faut pas apprendre par cœur un discours tout fait, ni simuler une passion viscérale pour le monde de l’entreprise que vous n’avez pas. Mieux vaut paraître curieux, intéressé, et faire preuve de franchise face au jury.
Les deux mots clef de l’entretien : JE et PARCE QUE
« Il s’agit de parler de soi, ce qui n’est pasfacile, et de justifier tout ce qu’on avance », explique M.Berlioz, ancien membre du jury de l’ESSEC. Si vous affirmez être particulièrement curieux, il faudra expliquer pourquoi, donner des exemples. « Contrairement à ce que l’on imagine, il n’est pas nécessaire d’avoir fait des choses extraordinairement intéressantes pour réaliser un bon entretien », précise-t-il : savoir montrer ce qu’on a su tirer d’une expérience quelconque peut être tout aussi valorisant…
Alizée Gau