© Fotolia
© Fotolia

Enseigner la finance internationale : des concepts à la pratique

© Fotolia
© Fotolia

Si la plupart des grandes écoles se veulent avant tout généralistes, nombreuses sont celles à avoir développé des spécialisations afin de former des managers performants et accomplis dans des domaines précis. On a vu ainsi émerger des formations pointues dans des branches directement liées à l’ancrage territorial des Business Schools (le management du vin à l’ESC Dijon Bourgogne, la logistique à l’EM Normandie, l’économie du tourisme à l’ESC La Rochelle) et se systématiser des cursus dans les secteurs les plus convoités par les étudiants. La finance internationale n’échappe bien sûr pas à la règle : elle est aujourd’hui omniprésente dans les cursus. Dans une économie en perpétuel mouvement, comment apprendre aux futures recrues à conduire des stratégies financières élaborées et efficaces ? Quels savoirs transmettre et par quels biais ? Focus sur les méthodes adoptées.

 

Savoir…
La sophistication du secteur de la finance internationale impose l’acquisition d’un socle de connaissances extrêmement complet et sans cesse réactualisé. Il porte sur les véhicules d’investissement boursier mais aussi sur les marchés des changes, des taux, des matières premières, ainsi que sur les instruments financiers de gestion des risques (options, produits dérivés), la gouvernance, le diagnostic des performances ou encore la finance d’entreprise (création, développement). L’interface avec l’économie est également présente sous forme d’économie sociale et solidaire, de RSE et d’éthique. Les matières s’enchaînent et s’imbriquent dans un ordre qui permet de « prendre les étudiants par la main » pour les mener dans le labyrinthe des connaissances nécessaires et susciter un mécanisme de réflexion propre à appréhender des contextes variés et toutes crises potentielles. Le volet académique est généralement aligné sur les exigences du Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion (DSCG) – d’où la délivrance d’équivalences d’UV du DSCG – ainsi que sur un mémoire de fin d’études ; le volet terrain permet une application concrète des savoirs théoriques en entreprise par le biais de stages.

 

… et sa voir agir !
Outre les concepts économiques et les connaissances purement techniques, le défi des grandes écoles est de former des recrues opérationnelles, capables d’agir dans n’importe quelle situation. Et pour cela, elles multiplient les moyens : études dirigées par des chaires, économie expérimentale, mise à disposition de salles de marché, réalisation de missions pour le compte d’entreprises variées (l’EM Normandie en a d’ailleurs fait l’un de ses fers de lance !) et bien plus encore ! L’objectif est de leur permettre de prendre de la hauteur, de développer leur curiosité et leur sens de l’analyse. Ces compétences sont indispensables pour évoluer dans des fonctions variées : opérateurs de marché, crédit manager, risk manager, analyste financier, gestionnaire de patrimoine, DA F, trésorier d’entreprise, fiscaliste, contrôleur de gestion, expert-comptable… A l’issue d’une formation grandes écoles enspécialité finance internationale, les étudiants sont ainsi capables de maîtriser les mécanismes de création de valeur dans l’entreprise, d’évaluer la rentabilité, de comprendre les différents modes de couverture du risque de l’entreprise, de mettre en place des investissements et des financements adaptés à la nature de l’activité, d’appréhender les états financiers et de faire une analyse pertinente de la situation. Qu’il s’agisse d’une start-up ou d’une multinationale, les futures recrues sont in fine à la pointe du savoir et suffisamment agiles pour appréhender l’univers de la finance dans un contexte économique en mutation permanente et on ne peut plus brûlant.

 

Par Odile Bernard, enseignant-chercheur en finance – responsable pédagogique du M2 Finance des groupes – EM Normandie