Enseignement supérieur et entreprises, comment développer L’EXCELLENCE ?

Que veut dire l’excellence pour un établissement d’enseignement supérieur et de recherche ? Doit-elle être un objectif ? Quels sont les leviers pour l’atteindre dans la pédagogie, la formation, la recherche, pour l’insertion des diplômés, dans les interactions avec les entreprises ? Les réponses de trois responsables du supérieur.

 

« L’excellence est indissociable du monde universitaire »
Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d’université
« L’excellence est un mode de pensée, de travailler au quotidien. Elle est aussi toujours le résultat de travaux d’équipes. C’est vers ce collectif que tendent les universitaires. »
Les leviers de l’excellence sont connus. Ils sont codifiés pour la recherche, plus complexes en matière de formation. « Les indicateurs d’insertion professionnelle de nos diplômés sont importants à considérer. Il nous faut aussi nous benchmarker en France et à l’international. » Le président Salzmann souligne l’innovation pédagogique comme facteur essentiel d’excellence, complémentaire à la qualité intrinsèque des enseignants-chercheurs. « Le développement de nos coopérations avec le monde économique est un autre levier de notre excellence et de notre capacité à répondre aux évolutions du monde. » « La volonté d’évoluer dans l’université est très forte. Le défi réside dans la vitesse de progrès et le financement de nos ambitions d’excellence. Mieux valoriser notre enseignement et notre recherche est crucial pour préparer nos étudiants à être compétitifs à l’échelle internationale. Il faut continuer à investir dans notre avenir malgré les difficultés budgétaires. »

 

« L’excellence est une démarche irréversible de progrès »
Loïck Roche, président du Chapitre des écoles de management de la Conférence des grandes écoles
A l’excellence, Loïck Roche préfère la notion de progrès. « L’excellence n’appelle pas une fin en soi. Elle est un devenir, un processus de progrès afin d’offrir les formations les plus abouties et de produire de la recherche du plus niveau. » Le président ajoute que les écoles de management ont un rôle sociétal à jouer, notamment en développant leur capacité d’accueil en réponse « au phénomène dramatique d’échec en licence. »
L’excellence pour les écoles en tant qu’organisations passe par la recherche de réponses toujours plus fines et adaptées aux besoins des entreprises. « En se préparant à répondre à ce que seront leurs demandes demain, en anticipant des problématiques qui n’existent pas encore. En termes de compétences pour nos étudiants cela veut dire les préparer à être créatifs, capables d’innover, critiques, adaptables et communicants. Qu’ils soient aptes à décrypter le monde qu’ils vont contribuer à construire. Qu’ils tendent vers l’excellence en recherchant en permanence comment améliorer les choses. »

 

« L’excellence, c’est que nos activités aient une empreinte sur le développement des entreprises »
Philippe Jamet, directeur de l’Institut Mines-Télécom
L’Institut Mines-Télécom a pour objectif de « développer l’excellence en direction des entreprises. Qu’elles s’approprient nos productions en termes d’innovation, de prospective. »
L’enjeu pour l’Institut est plus précisément que ses actions se traduisent via les commandes publiques dans le développement économique des territoires et des entreprises. « Les pouvoirs publics expriment la volonté de voir l’enseignement supérieur et la recherche se mobiliser sur les enjeux économiques et sociétaux. L’atout de l’Institut pour répondre à la commande publique est la transdisciplinarité de ses écoles. » L’Institut se positionne ainsi sur les transitions numérique et énergétique, l’industrie du futur, la santé et l’autonomie, la cité du futur. L’institut apporte également l’excellence au plus près des entreprises au travers d’actions propres. Comme les bourses aux technologies pour les PME qui permettent la rencontre avec ceux qui produisent la technologie et les savoirs dans les écoles. « L’Institut est par ailleurs le premier acteur de l’alternance en France avec 15 % d’ingénieurs diplômés par cette voie (600/an). C’est une manière d’apporter l’excellence dans les entreprises. » Les écoles ouvrent aussi aux entreprises leurs plateformes de développement technologique et d’essais, leurs FabLab…

 

A. D-F