Énergie, secteur d’avenir pour les Jeunes Diplômés
Avec bientôt 9 milliards d’habitants sur Terre et les enjeux liés aux ressources naturelles et à la pollution, c’est un pléonasme de dire que l’énergie est un secteur d’avenir. Plus que cela, il est foisonnant de questionnements, d’inconnues, et un terreau extraordinaire de progrès. Nous vivons des bouleversements synonymes d’opportunités : conséquences géopolitiques et économiques de l’exploitation des gaz de schistes aux États-Unis, catastrophe de Fukushima, débat sur la transition énergétique.
10,2 % des ingénieurs et 3,1 % des managers diplômés en 2011 ont débuté dans l’énergie ( enquête premier emploi 2012 – CGE ). Les acteurs de l’énergie ont fait figure de recruteurs dynamiques au début de la crise. « Ils continuent à proposer Laurent Hürstel, directeur associé du cabinet Robert Walters. Les grands groupes sont attractifs à plusieurs titres : leur expertise, leurs activités mondiales, des projets d’ampleur et liés à de forts enjeux, le renouvellement d’une génération de cadres en cours, des parcours variés. Ils sont aussi en pointe sur des domaines d’avenir, et cherchent des nouvelles compétences pour leurs services R&D. Les développements les plus en pointe sont néanmoins menés dans des laboratoires par des chercheurs, et concernent donc des docteurs ou thésards.
Ne pas négliger le nucléaire
Depuis Fukushima, les jeunes ont tendance à se détourner du nucléaire. C’est une erreur pour Franck Enguehard, co-responsable de l’option commune Centrale-Supélec. « Il y a des opportunités dans le démantèlement des centrales, un métier encore inédit. Il faut aussi exploiter les centrales en activité et honorer les contrats internationaux noués ces dernières années. Enfin, les réacteurs du futur restent d’actualité (EPR, ITER). Il y a de très belles questions scientifiques et technologiques à explorer. »
Opportunités internationales
La combustion est un autre domaine d’avenir, notamment dans la R&D sur la capture et la séquestration de CO2. « L’amélioration, l’optimisation des procédés de combustion est un enjeu majeur, confirme Franck Enguehard. L’entreprise en a pris la mesure, qui est aussi financière avec l’impôt carbone. » Si la France a une position unique avec 85 % de son électricité nucléaire, dans le monde, elle est produite à 85 % à partir de combustion. Les opportunités internationales existent aussi dans les groupes qui recherchent des experts ou ingénieurs pour leurs projets export. « Ces profils sont très prisés car rares, souligne Laurent Hürstel. Les barrages ou exploitations pétrolières sont installés dans des zones reculées, et demandent des personnels très qualifiés. Ce sont presque des profils de ‘‘ mercenaires’’. »
L’économie d’énergie, une problématique attractive et porteuse
L’énergie la moins chère et la moins polluante est celle qu’on ne consomme pas. Les enjeux d’optimisation, de gestion et d’économie d’énergie sont passés au premier plan des préoccupations économiques et environnementales. Cela vaut pour de nombreux secteurs : industrie, bâtiment, automobile, production d’énergie …. « Depetites structures de conseil sont très attractives pour nos diplômés, constate Franck Enguehard. Ce sont des lieux d’anticipation. Des groupes leur demandent de réfléchir à l’avenir, de proposer dessolutions. Cela concerne surtout les réseaux intelligents, les véhicules électriques, la distribution et le stockage d’électricité. » D’autres structures travaillent en relation tels des bureaux d’études surtout sur les problématiques d’isolation des bâtiments, d’optimisation thermique. Autre piste : les sous-traitants auxquels font appel les groupes sur des thématiques très pointues. « Ces sociétés cherchent des profils qualifiés en mathématiques, en informatique, des géologues, illustre Laurent Hürstel. Ce sont par exemple des ingénieurs maîtrisant des systèmes de calculs complexes utilisés pour la recherche de nappes pétrolifères. »
A. D-F