Au mur du bureau de Jean-Pierre Talamoni (ESME Sudria 80, ESSEC 82), une gigantesque mapemonde est accrochée faisant écho à son travail de Directeur International du Groupe EADS. Passionné par son métier qui le pousse quotidiennement à se réinventer, il s‘oppose à l’idée préconçue selon laquelle les activités d’EADS ne seraient pas ouvertes aux femmes.
Une personnalité singulière
De son enfance au Maroc, Jean-Pierre Talamoni a hérité d’un goût prononcé pour la diversité. Après s’être orienté vers des études d’ingénieur à l’ESME Sudria, c’est justement pour se confronter à ce qu’il ne connaissait pas qu’il intègre l’ESSE C. « Un vrai choc » précise l’intéressé impressionné alors par l’ouverture d’esprit des étudiants. De retour d’une coopération de deux ans au Brésil après ses études, Jean-Pierre Talamoni intègre Matra Défense. Lorsque, durant son entretien d’embauche, on lui demande si vendre des armes lui pose un problème éthique, il répond : « Oui ça me gêne, mais je préfère que ce soit moi plutôt qu’un autre. » Cet aplomb signait le début de vingt quatre années passées au sein de cette PME devenue au fil du temps une entreprise leader dans la vente de missiles dans le monde et une filiale d’EADS .
« Pour les décideurs étrangers, nous sommes un peu la Samaritaine de la haute technologie. »
L’activité tentaculaire d’EADS
C’est en 2008, que Jean-Pierre Talamoni intègre EADS et devient Directeur International, un travail qui répond aussi bien à son appétence pour les voyages et les rencontres qu’à ses ambitions commerciales. « La puissance d’EADS, explique-t-il, est inimaginable. Aujourd’hui c’est un groupe qui fait plus de 56 milliards d’€ de CA. C’est un univers pluriel qui regroupe quatre grands types de métiers : l’aviation civile, la défense, les satellites et les hélicoptères. Mon travail, c’est de jouer sur les différents paramètres de chaque entité du groupe pour être le plus performant en termes de ventes et d’exportations. » En pratique, il gère trente quatre bureaux disséminés partout sur la planète qui servent de supports aux différents secteurs opérationnels d’EADS en matière de connaissance des réseaux et des circuits de décisions ; des outils fondamentaux dans un marché où, selon lui : « Il n’y a pas de recette et [où] il faut savoir s’adapter à chaque situation. »
EADS se conjugue aussi au féminin
« J’aimerais casser l’image qu’EADS est une boîte d’ingénieurs masculins. L’équilibre du groupe tient à la qualité de ses ingénieurs, de ses process, de ses vendeurs… C ‘est un ensemble. Dans chacun de ces secteurs, il y a de la place pour les femmes. Je trouve qu’elles ont une façon de penser différente de celle des hommes qui permet une lecture stéréoscopique des évènements. C’est justement la confrontation de différents points de vue qui permet de faire avancer les choses. »
Esprit d’équipe et humilité
Pour Jean-Pierre Talamoni, la principale compétence requise pour exercer son métier est l’humilité car : « Quelle que soit l’ampleur de l’affaire à traiter, elle se termine bien souvent entre deux individus ». Il développe : « Si l’on n’est pas la bonne personne pour mener à bien les discussions, il faut savoir passer le relais. » L’esprit d’équipe est ainsi primordial. Cela s’exprime en terme de management : « Il faut donner aux collaborateurs la confiance et l’autonomie nécessaires pour qu’ils travaillent sans empiéter sur le territoire de l’autre ». Mais cela passe aussi par les RH : « Plus que l’expérience, ce que je recherche c’est l’état d’esprit. »
Chiffres clés :
40 000 employés, 56 milliards de CA, 170 sites à travers le monde
A.F.
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