Maison des étudiants aux Chênes © UCP
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Double diplôme : quelle valeur-ajoutée sur le CV d’un universitaire ?

L’offre de double cursus à l’université se développe. Elle vient en réponse à deux attentes. Celle des étudiants, qui ne souhaitent pas se spécialiser trop tôt afin d’ouvrir leurs cursus. Celle des recruteurs, qui pour répondre à des enjeux complexes et transversaux, recherchent une approche pluridisciplinaire.

Maison des étudiants aux Chênes © UCP
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Mieux comprendre et gérer la complexité
Double diplôme avec des IAE, des écoles de management et d’ingénieurs, des IEP, avec une université française ou internationale, un double cursus au sein de son établissement ; les profils formés à l’université s’enrichissent d’une vision ouverte sur le monde et sur les disciplines. L’UPMC est l’un des pionniers de la création de bi-cursus dès la licence « afin d’éviter une spécialisation trop précoce, rappelle son président Jean Chambaz. C’est un choix d’ouverture vers des masters polyvalents et pluridisciplinaires. Nous dotons ainsi nos étudiants d’une approche nécessaire pour aborder et résoudre les problèmes complexes du monde contemporain. » Un constat partagé par Philippe Boutry, président de Panthéon- Sorbonne qui propose 17 doubles licences. « Elles sont très prisées et offrent une alternative universitaire aux CPGE. Ce sont des cursus d’excellence qui permettent de se construire des profils singuliers dans des domaines divers. »

 

Se différencier aux yeux des recruteurs
A Panthéon-Assas, selon le secteur du droit où il souhaite exercer, le pays, le choix d’une double formation est stratégique pour le futur juriste. « Nos étudiants sont très déterminés quant à leur orientation professionnelle, confirme le président Guillaume Leyte. Ils optent pour une spécialité de M2 et préparent parallèlement le Barreau. Il est important de se différencier car les bâtonniers nous disent que le Barreau de Paris recèle d’avocats en droit des affaires. Nous une formation à Singapour pour avoir une coloration en droit anglo-saxon ; de développer une expertise en droit fiscal ou en droit social où des besoins existent. » Panthéon-Assas propose depuis peu un triple diplôme européen en 3 ans. « L’étudiant passe un an par pays et obtient notre diplôme et ceux de deux partenaires selon son cursus à Londres, Berlin, Rome ou Amsterdam. Autre atout pour leur CV : ils en sortent trilingues. »

 

Développer des compétences professionnelles et humaines à l’étranger
L’ouverture internationale est réputée très féconde. Les objectifs d’un double diplôme dans ce cadre sont multiples. « L’étudiant peut réaliser un cursus de même nature que sa formation chez un partenaire étranger, et dans ce cas la compatibilité de niveau et une approche culturelle complémentaire de sa discipline doivent primer, analyse Hung T. Diep, VP relations internationales de l’UCP. Ce peut aussi être l’opportunité d’un approfondissement pour développer sa maîtrise disciplinaire, et découvrir d’autres approches pédagogiques. » Le double diplôme est alors un levier pour enrichir son point de vue, découvrir d’autres manières de travailler ; développer sa capacité d’adaptation, sa maîtrise d’une langue étrangère et sa maturité. Autant de compétences recherchées par les recruteurs. « A l’étranger, l’étudiant se crée aussi des réseaux, il ne faut pas négliger cet aspect. » Le double diplôme à l’étranger peut aussi être l’occasion de se doter d’une double compétence. « Dans ce cas, l’étudiant choisit une nouvelle discipline, complémentaire et valorisante en regard de sa formation initiale, explique Hung T. Diep. Il acquiert deux diplômes, deux spécialités et toujours les qualités intrinsèques à celui qui a vécu à l’étranger. Le séjour à l’international est devenu la norme, il faut donc en retirer le maximum pour se différencier. »

 

A. D-F