Vincent Chaperon (Montpellier SupAgro 99), œnologue chez Dom Pérignon savoure sa chance de porter haut les valeurs d’un Champagne ancestral qui continue d’écrire son Histoire. Fanny Bijaoui
Comment vous êtes-vous intéressé au monde viticole ?
Je suis de Bordeaux et j’ai baigné dans le milieu du vin, mais plus culturellement que directement, même si le père de ma grand-mère était gérant d’une propriété à Pomerol. Après avoir suivi la formation généraliste d’AgroParisTech à Rennes, j’ai fait ma spécialisation viticulture/œnologie à Montpellier, ce qui m’a permis d’avoir le double diplôme d’ingénieur agro et d’œnologue. Durant ma formation, j’ai participé à des vendanges et j’ai fait un stage au Chili pour le plus grand acteur de la filière viticole. Ce qui m’a toujours intéressé c’est de contribuer à la vision, au façonnage, à tous les principes de créativité qui mène à la réalisation d’un grand vin.
Qu’est-ce qui fait la singularité de Dom Pérignon ?
Ce vin, qui porte le nom du père de la catégorie Champagne, est une saga puisque des générations d’Œnologues se sont succédées et ont apporté leur personnalité afin de réinterpréter cet héritage. Dom Pérignon porte une ambition créatrice, celle d’une quête sans cesse renouvelée, la quête d’une harmonie qui soit source d’émotion. Certes la réalisation de ce vin nécessite un savoir-faire et une maîtrise technique, mais la vraie ambition créative s’appuie sur une contrainte centrale qui est le millésime puisque nous n’utilisons que les raisins d’une seule année. Dans un contexte champenois très variable, c’est une réelle prise de risque qui suppose une réinvention perpétuelle. Quand nous décidons de déclarer le millésime, c’est un engagement pour 30 ou 40 ans. Dom Pérignon prend ses racines dans l’histoire de la Champagne et en même temps, il est singulier dans sa catégorie. Nous privilégions le principe de maturation en bouteille qui sublime le vin et nous révélons chaque millésime de Dom Pérignon à trois stades de maturation différents, trois plénitudes.
Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier ?
La beauté du métier d’œnologue est cette possibilité d’être transverse sur l’ensemble du processus d’élaboration, de la terre jusqu’à la table du consommateur. Le vin est un support qui permet d’explorer des multiples émotions et qui porte des valeurs universelles. Être œnologue, c’est à la fois un don et un long apprentissage. Au début, on arrive avec ses propres références sensorielles. Le chemin est long avant de pouvoir mettre en relation une expression, un vécu, des mots et de parvenir à un idéal esthétique.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes souhaitant découvrir la filière du vin ?
N’hésitez pas à entrer dans cet univers. C’est un métier qui nourrit car il est complet. Il y a de la technique, de l’humain, de la créativité et de la place pour l’innovation. Bien sûr, il faut aimer le produit vin, mais aussi la nature, les relations humaines et la vie en générale. Pour démarrer dans le métier, il faut multiplier les expériences, donc faire des stages sur le terrain via des vendanges, des vinifications et rencontrer des gens passionnés. Pour des agronomes généralistes, c’est très stimulant de vivre l’expérience au sein de grands domaines, mais également chez des petits vignerons pleinement investis. En France et à l’étranger. Prenez un risque et choisissez cette filière car il y a de grandes chances que vous soyez séduits.
« Dom Pérignon est la somme de ses millésimes passés et à venir. C’est un projet permanent »
Contact : vchaperon@domperigon.fr