Suite au décès brutal de Richard Descoings, directeur de Sciences Po, une cérémonie de recueillement était organisée dans le jardin de l’école ce matin à 9 heures .
Le Journal des Grandes Écoles a interviewé quelques étudiants, qui, s’ils n’approuvaient pas tous ses idées, reconnaissent cependant unanimement la grandeur de cet homme.
Guillemette, master Communication
Quelles sont tes impressions ?
« J’ai appris la nouvelle ce matin par texto, ce sont mes amis qui m’ont prévenue. Ils pensaient au début à un canular mais l’information a été tellement vite relayée par les grandes chaînes de télé et de radio qu’ils ont compris que c’était vrai.
Le jardin est habituellement le lieu de vie de l’école, c’était très « touchant » de voir tout ce monde réuni dans le plus grand silence. Certains de mes amis pleuraient… tout le monde a une opinion sur ce sujet. Le drapeau de l’école est en berne aujourd’hui. Un autel a aussi été installé dans le hall avec sa photo, chacun peut venir y déposer des fleurs, des lettres etc. »
Surprise par la présence de TF1, France 2, M6… lors de ce moment presque « intime », elle confie : « Ce n’était pas un ministre ou un chef d’État mais il a reçu des témoignages du monde entier, de l’ONU, des médias… Tout ça a une portée qui nous dépasse un peu en tant qu’étudiants ».
Si tu devais le décrire en quelques mots ?
« Volontaire, courageux : il s’est battu contre l’administration de l’école pour rendre la 3ème année à l’étranger obligatoire.
Ouvert : je ne lui ai jamais parlé, mais je le croisais souvent dans les couloirs de l’école. Il était très proche des élèves.
Et médiatique : c’est vrai qu’il était très visible dans les médias. Il a aussi beaucoup contribué à la notoriété de l’école en France et à l’étranger ».
Colin Bridier, master Finance et Stratégie
Quelles sont tes impressions face à cette cérémonie de recueillement ?
« Il y a énormément de monde. C’est assez silencieux. Les gens amènent des fleurs. C’est un peu l’incompréhension. C’est vraiment un choc parce que personne ne s’attendait à ça. Il n’y avait aucun signe qui pouvait laisser présager ça. C’est quelqu’un que j’appréciais beaucoup parce que je le trouvais vraiment courageux de faire autant de réformes. J’ai allumé mon ordinateur, j’ai vu ça, et je me suis dit « ce n’est pas possible ». Il y a encore 3-4 jours il était à Sciences Po, il me disait bonjour. Il était vraiment proche des élèves. Sur son Facebook il écrivait toujours des choses marrantes sur sa vie. On avait l’impression de le connaître. On se demande un peu qui va prendre la suite, comment cela va se passer. »
Et comment le décrirais-tu en quelques mots ?
« C’était tout simplement un grand monsieur. »
Une étudiante du master Environmental Policy
Quelles sont tes impressions ?
« A peine je me suis levée, j’ai reçu un message d’une amie qui me l’annonçait. J’ai tremblé, je ne l’ai pas crue, je l’ai appelée tout de suite. Cela m’attriste, parce que quand je le croisais dans les couloirs, il me disait toujours bonjour en premier. Il m’avait remis mon diplôme en mains propres parce que j’avais eu de bons résultats, en me disant « Je suis très fier de vous ». Il a changé Sciences Po, un peu trop vite à mon goût mais quoiqu’on puisse lui reprocher, il m’est très sympathique. Je me suis toujours dit que si j’avais un problème au cours de ma scolarité, c’est à lui que j’écrirais. »
Si tu devais le décrire en trois adjectifs ?
« Sympathique, ouvert, souriant. »
Simon Gaillard, président du Bureau Des Elèves
Quelles sont tes impressions ?
« Je pense que tous les élèves ont été personnellement concernés. C’est vraiment un grand choc pour tous. C’est lui qui a fait le discours d’introduction quand il nous a accueillis, qui a créé la troisième année à l’étranger, qui a rythmé notre vie à Sciences Po. Donc oui, on est tous concernés. Personnellement j’ai été très touché. Même si d’autres élèves et moi n’étions pas d’accord avec beaucoup de points, il reste quelqu’un de marquant.
Ce qu’on retiendra de lui, c’est la troisième année à l’étranger qu’il a menée contre tout comme une énorme réussite, les campus délocalisés, l’ouverture internationale plus largement… »
Si tu devais le décrire en quelques mots ?
« Courageux, proche des élèves »
Claire Bouleau et Audrey Froitier
Twitter @ClaireBouleau