Derrière ce mot barbare, se cache une nouvelle tendance : faire appel au public pour financer toutes sortes de projets, le plus souvent artistiques.
Souvenez-vous, en 2009, le chanteur Grégoire explosait les « charts » en France, avec son premier album, financé par des milliers internautes qui croyaient en son potentiel. Le jeune homme devenait alors le premier artiste financé par un label de musique en ligne, Mymajorcompany, dont le principe est d’inviter le public à investir sur ses coups de coeur en quelques clics. L’album ainsi produit a connu un tel succès que beaucoup d’autres ont décidé de suivre la voie ! Mode, cinéma, édition, design…. aujourd’hui, les internautes ont l’embarras du choix pour financer des projets estampillés participatifs. Le « crowdfunding », comme on l’appelle, s’applique désormais à d’autres domaines que la musique et suscite un véritable engouement.
Place au financement participatif, collectif et communautaire
En théorie, le mouvement se veut revendicatif. Le crowdfunding qui signifie littéralement « financement par la foule », a pour ultime objectif de faire circuler de l’argent non pas par l’intermédiaire des banques mais directement des particuliers aux porteurs de projets (qu’il s’agisse d’ailleurs d’une entreprise, d’un particulier ou même d’une association). En pratique, cela donne lieu à un financement participatif, collectif ou encore communautaire. Ce sont les internautes qui choisissent d’investir dans les projets auxquels ils croient
Le concept s’étend à la littérature, au cinéma, à la mode…
Ce concept qui existait déjà aux Etats-Unis, est apparu ces derniers temps simultanément dans de nombreux pays. En France, de plus en plus de sites surfent sur cette tendance du crowfunding et proposent aux artistes de faire financer leur projet par des internautes. Fort de son succès, Mymajorcompany s’est par exemple diversifiée, en se tournant vers la littérature : My Major Company Books propose ainsi de financer des livres. Sur le même créneau, le site des Editions du public offre également aux internautes la possibilité de devenir co-éditeur. Pour les fans de cinéma, la plateforme communautaire Motion Sponsor permet à chacun de devenir en quelque sorte producteur de film, en soutenant un ou plusieurs long ou court métrages de son choix. Côté mode, Brandalley, l’un des leaders du commerce de la mode en ligne a lancé le Lab, un site qui permet à de petits créateurs de présenter leur collection et aux internautes de voter eux. Dès que les 2 000 votes sont atteints, les vêtements sont proposés en précommande avec des réductions pouvant aller jusqu’à – 50 %. Le principe est le même sur la plateforme carnetdemode. com, un portail de lancements pour jeunes créateurs. Et la liste est encore longue. Au final, les internautes ont l’embarras du choix.
« Quand on aime, on ne compte pas ! »
Et, ils y trouvent leur compte ! En contrepartie de leurs investissements, les internautes peuvent en effet profiter de remises ou de prix préférentiels… ,et surtout avoir le sentiment de constituer un maillon essentiel dans une grande chaine de solidarité et de participer ainsi à une grande aventure. Un bémol cependant, force est de reconnaître que le crowfunding reste un geste de soutien qui ne rime pas forcément avec rentabilité : les premiers résultats de ces co-financements montrent pour l’instant que les internautes récupèrent certes leur mise de départ mais qu’ils perçoivent au bout du compte que peu ou pas de bénéfices. Mais comme le dit si bien le dicton, « quand on aime, on ne compte pas » !
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