« La culture constitue la naissance d’une civilisation, la base du contrat social, ce qui transforme les individus en un ensemble. »
Diane Ducret
De l’ENS à l’UE
Après des études à la Sorbonne en histoire de la philosophie et une prépa khâgne et hypokhâgne, j’ai intégré L’ENS Ulm en Magistère. Auteur de films documentaires pour l’émission « Des racines et des ailes », j’ai également animé « le Forum de l’histoire » sur LCI avant d’être chargée de mission pour la promotion de la culture par le Conseil de l’Europe.
La science du présent invalide la véritable politique.
A cet égard, mon point de vue est anti-nietzschéen, Nietzsche pensant qu’il faut vivre dans un éternel présent, à la façon des animaux, sans mémoire. Cela me paraît très dangereux car l’homme se définit par son histoire, la volonté de se souvenir d’un passé et de l’élaborer en tant que science qui lui apprend à se connaître lui-même. Le déficit en connaissances historiques des politiques se fait cruellement sentir. En effet, la politique représentant la compréhension d’un peuple dans son histoire, force est de constater qu’aujourd’hui les dirigeants sont devenus des techniciens qui agissent essentiellement dans le présent. Alors que jusqu’à la Renaissance, le gouvernant était le « Sage » qui connaissait parfaitement l’histoire de la civilisation, le déclin des disciplines historiques que nous connaissons dans l’enseignement risque d’entraîner la formation de leaders qui visent surtout le court terme.
Une culture nationale pour perdurer
La force des Romains a été de s’imposer en acculturant les autres civilisations. Il est remarquable que, dès lors qu’on n’affirme pas ses valeurs culturelles, un ensemble civilisationnel peut disparaître. Aujourd’hui, plutôt que de segmenter les cultures et de façonner des identités, il serait préférable de redéfinir la culture nationale au lieu de l’identité nationale.
Dans les médias, le mot ‘‘culture’’ est galvaudé.
Si les journalistes manquent parfois de connaissances historiques, si importantes pour l’interprétation du présent, les émissions culturelles constituent la plupart du temps un vernis culturel dont le but est de faire du show people. Même les débats politiques relèvent plus du divertissement que de la culture !
La genèse d’un ouvrage
La tentative de suicide de l’Anglaise Unity Mitford pour Adolphe Hitler a suscité en moi une interrogation : pourquoi un homme assez commun physiquement et n’accordant pas une grande place aux femmes dans son programme a-t-il pu les séduire à ce point ? En étudiant la question, je me suis rendue compte qu’il était très entouré par les femmes, ce qui m’a conduit à me concentrer sur les dictateurs de la seconde guerre mondiale. Je prépare un deuxième tome qui s’intéressera aux régimes post-seconde guerre mondiale incluant Fidel Castro, Amin Dada et bien d’autres.
Les femmes aussi !
Je voudrais que mon livre « Femmes de dictateur » (et le suivant) efface deux tabous dans l’histoire, à savoir que les dictateurs ne seraient pas des hommes mais des monstres et que les femmes seraient exemptes de toute violence. Cet ouvrage est également conçu comme un miroir à tendre aux lectrices car la participation amoureuse et politique de ces femmes à la vie des dictateurs est très explicite.
HISTOQUIZZ
Période : L’Egypte antique
Personnages : Alexandre le Grand et Catherine II de Russie
Evénement contemporain : La chute du mur de Berlin
Evénement passé : La bataille des Thermopyles
Architecture : Renaissance
Livre : Les Mémoires de Marc-Aurèle
Tableau : « La douleur du pacha ou le Tigre mort » de Gérôme
Vêtement : Style Empire
Coiffure : Simple, intemporelle
Art de vivre : L’Antiquité égyptienne
Dieu : Je regrette l’évacuation du motif religieux de nos sociétés.
Patrick Simon