La Finance, comme tout secteur, est un monde de réseau. Le réseau, ce n’est pas une garantie mais cela présente bien des avantages, notamment de passer les barrières habituelles. Une bonne carte parmi d’autres.
Réseau : qu’est-ce que c’est ?
Le réseau, c’est ce qui permet de communiquer : la structure qui porte un message. Mais une structure qui doit non seulement relier adéquatement mais surtout être active. Un réseau mis en place mais pas utilisé est coûteux (en temps, en argent…). Il faut avoir l’optique de le rentabiliser. Un bon exemple est la généralisation dans les banques d’affaires des systèmes de Téléprésence. Ils permettent, façon 24h/Jack Bauer, de relier des équipes via une liaison vidéo en haute définition, où les images apparaissent à la taille. Or, ce réseau une fois en place coûte environ 50 € l’heure qu’il soit utilisé ou non… Très efficace s’il génère des affaires et sinon inutilement coûteux. Or, une affaire se conclut après plusieurs échanges : il faut donc y recourir plusieurs fois, voire assez souvent. Dans le domaine professionnel, on évoque souvent l’image de l’ENA : les énarques ouvriraient chaque semaine leur carnet d’adresse et passeraient une grande partie de leur temps à contacter du monde, à entretenir leurs relations. Cette démarche est souvent parodiée mais si elle constitue un investissement (car l’image dans le fonds est probablement assez juste) c’est qu’elle en vaut le coup. Il ne faut pas en douter.
En première conclusion, donc :
un réseau professionnel nécessite un investissement qui dure dans le temps et coûte trop cher / ne vaut plus le coup s’il n’est plus entretenu. Abandonner, ne pas l’utiliser, rend l’opération inefficace. Aucune allusion à la fréquence, il n’est pas dit qu’il faut intervenir très souvent pour maintenir actif son réseau : c’est plus subtile que ça.
Comment font les professionnels ?
Déjà en 2010, Mergis group menait une étude aux Etats-Unis sur la manière dont les professionnels de la Finance développaient leur réseau. Il en ressortait, d’après le site zdnet.fr, que pour « la majorité de leur «réseautage », 45 % des professionnels de la finance ont révélé qu’ils l’effectuaient par écrit, comme les courriels, lettres, etc. plus d’un quart (28 %) en face-à-face (de visu), tandis que 15 % le font via les réseaux sociaux.
En deuxième conclusion, les approches doivent être variées :
écrit/de face/réseau et il ne faut surtout pas sous-estimer l’importance des rencontres. Point important à souligner, la démarche des réseaux sociaux est «minoritaire» et l’écrit, les courriels inclus, est majoritaire. président du CJF Gardons ça à l’esprit.
Quels sont les principaux acteurs des réseaux en Finance ?
Volontairement, je pense qu’il ne faut pas chercher à répondre à cette question. Elle laisse penser qu’il suffit de rejoindre un groupe pour être bénéficiaire d’un réseau : or, c’est une illusion. Un réseau est multiple par définition et doit être personnalisé. Ne vous laissez pas tromper par une marque ou un discours. Le réseau réel est celui que vous vous faites… en recourant à différents dispositifs existant (le club des jeunes financiers en est un).
Donc, être «actifs» et gérer son réseau…
L’attitude essentielle, à mon sens, consiste à entretenir des relations courtoises et désintéressées avec ceux qui pourraient éventuellement nous rendre un service un jour. Et surtout, SURTOUT, agir à constituer son réseau AVANT D’EN AVOIR le BESOIN. Afin de ne plus avoir à faire d’effort le jour où le besoin apparaît. Autrement dit, «exit» les personnes qui nous contactent uniquement pour avoir directement un stage, «exit» pour les demandes immédiates en général. Ceci, c’est du service immédiat, rien à voir avec le réseau : l’appartenance à un groupe au préalable vous apportera parfois côtoyer et faire preuve de patience, s’intéresser habilement à autrui, laisser les personnes se faire une opinion sur vous par eux-mêmes grâce à l’image constituées par de multiples rencontres qui en dit beaucoup et montrer qu’il y a d’autres intérêts dans le quotidien que vous pouvez partager afin de créer de (vraie) accroche affective. Ca revient à s’apprécier en s’apprivoisant, sans se faire pressant.
Précisons toute de suite l’intérêt à disposer d’un réseau
Cas 01 : vous recherchez un emploi, le marché est fermé mais vous connaissez quelqu’un qui travaille à proximité/avec les personnes qui pourraient vous recruter. Ce quelqu’un a peut-être le pouvoir de poser votre cv juste devant le nez du recruteur potentiel et lui demander d’y jeter un oeil directement.
Cas 02 : vous vous interrogez sur l’avenir de votre carrière que vous avez débutée depuis une année seulement. Une connaissance régulière acquise grâce à votre réseau vous assure de 2 choses : d’abord vous savez que vous pouvez vous «permettre» d’appeler cette connaissance sans le perturber (ni qu’il y ait rejet) et ensuite vous avez déjà une idée de ce que la personne serait prête à faire pour vous.
Cas 03 : bénéficier de soutien si vous revenez dans un secteur ou dans un pays que vous aviez quitté pour quelques temps (stage / césure / 1-2 années). Avoir mis en place un réseau et surtout s’être fait apprécier par ses contacts directs dans la durée (5 / 6 mois au minimum), vous permettra de vous intégrer à l’actualité du marché de l’emploi bien plus rapidement. Vous serez vite mis au parfum, et pourrez éventuellement bénéficier de soutien, si vous êtes appréciés.
Et pour un étudiant ?
Le cas des jeunes professionnels rejoint celui des étudiants mais la situation étudiante est tout de même plus difficile.
Quelques pistes :
•Les professionnels ADORENT la spontanéité et parler de ce qu’ils font avec des jeunes, surtout plusieurs (moins de risque qu’on leur pose un lapin). Proposez à un professionnel contacté via un annuaire quelconque d’être 3/4 personnes à lui proposer un verre après le travail pour mieux comprendre son activité avant de choisir votre spécialité.
• Discutez avec vos profs, en expliquant que vous aimeriez aborder 2/3 sujets pour votre recherche. Et que cela ne prendra pas beaucoup de temps car les questions sont précises, que c’est une question de 10 mn. Faites ça plusieurs fois et votre intérêt pour la matière marquera l’esprit de ce professionnel qui aura plus intérêt à vous soutenir s’il le peut
• Rejoignez des communautés, et en cas d’éloignement, continuez surtout d’échanger et de PRENDRE DES NOUVELLES. C’est basique mais essentiel. Les félicitations suite à des nominations ou des événements organisés peuvent faire mouche mais mieux vaut les formuler avec beaucoup de prudence et de ne pas trop en faire. Et puis, assumez votre style : soyez direct et simple plutôt que d’avoir un langage qui sonne faux.
• Faites-vous faire des cartes de visite : c’est essentiel pour laisser une trace de votre part.
• Impliquez-vous dans des actions étudiantes/ des jeux professionnels, un «prétexte» intelligent à entrer en relation avec des professionnels des établissements partenaires que vous aurez croisé. Dès lors, il faut être réactif 2-3 jours après : vous entrez en relation et demandez à prendre un verre seule (ou à plusieurs ce qui rassure les pros).
Who are finance professionals networking with ?*
*Source : zdnet.fr/Mergis group
Quand est-ce que je commence ?
Dès votre 1ère année d’école, vous pouvez vous faire accompagner via des associations financières étudiantes ou entrer en contact avec des enseignants : osez !
Dernier conseil
Dernière carte maîtresse : pour gérer votre réseau, demandez à ceux qui en ont un ! Ils sont les mieux placés pour vous conseiller. Le Club des Jeunes Financiers vous propose : 1 carte de visite avec une adresse personnalisée (redirigeable vers votre adresse personnelle), 60 rencontres de tous métiers et toute séniorité, des ateliers réseaux pour vous encadrer, l’inscription à l’annuaire des Professions Financières distribué à toute la place financière de Paris.
Classement Dogf inance Aw ards des meilleures associations de finance des écoles et universités (mars 2012) *
*Source dogfinance/jeunesfinanciers
Christophe Connille
Contact :
Club des Jeunes Financiers – 20, rue de l’arcade 75008 Paris
www.jeunesfinanciers.com