Confidences pour confidences : Jeu, set et match !

A 15 ans, Laura fait le ch oix d’interrompre ses études. « Quand on veut pratiquer un sport à haut-niveau, je ne pense pas que l’on puisse réellement concilier études et discipline sportive. En tous cas, l’infrastructure que j’avais choisi ne me permettait pas de m’épanouir à la fois sur le plan sportif et scolaire. Il faut dire qu’à cette époque, je pouvais être amenée à m’entrainer 10 heures par jour. » Aujourd’hui Laura a repris ses études, et ell e est actuell ement en Master 2 à Dauphine. Désormais ce sont ses horaires de cours qui ne lui permettent plus de s’entrainer autant qu’ell e le voudrait. «Je m’accorde quand même le plaisir et le temps de participer aux compétitions universitaires et les championnats par équipe en National 2». Mais à présent, c’est le mental d’acier de la joueuse de tennis qui lui permet de pall ier le nombre réduit d’heures d’entrainement. « Aujourd’hui mes matchs se jouent sur mon esprit de compétition et à la force du mental, c’est ce qui me plait ».

 

« J’ai été n°27 française et 452 mondiale ! »

Le tennis au berceau !
Après 23 ans de tennis, ce sport fait désormais partie intégrante de Laura ! En effet, « j’ai commencé le tennis à l’âge de 4 ans, et j’ai participé à ma première compétition à 6 ans, depuis tout s’est enchaîné très vite. » A cette époque, Laura partait régulièrement pour des tournois interrégionaux. A 13 ans, elle était déjà dans les 10 meilleures françaises de son âge ! Si Laura a fait ses débuts dans le monde du tennis en Corse, elle est rapidement amenée à aller s’entrainer à Marseille, puis à Aix en Provence quand elle a eu 14 ans. En effet, ces villes avaient les infrastructures et les aménagements nécessaires à l’entrainement auquel Laura aspirait. « J’étais dans une structure pour joueuses professionnelles, et j’ai eu la chance de m’entrainer avec des sportives qui ont été par la suite classées dans les 200 meilleures mondiales ». En 2003, Laura était classée 27e française en catégorie senior.

 

« Il est beaucoup plus difficile pour moi d’abandonner, que tout donner pour réussir ! »

Pour Laura, c’est tout ou rien !
A 18 ans, Laura finit par reprendre ses études et arrêter le tennis à haut niveau. «J’ai fait le choix d’arrêter car je n’aime pas faire les choses à moitié. Ce fut un choix très douloureux car il a fallu me résigner à laisser tomber. Pour ma part je trouve qu’il est beaucoup plus difficile d’abandonner, que tout donner pour réussir». Effectivement, si le niveau de Laura n’est pas en cause, il faut savoir qu’une saison pour une joueuse de tennis nécessite un investissement financier de 50 000 euros ! Laura ne pouvait plus en demander autant à ses parents et a fait le choix de la raison. Mais la reconversion n’est pas facile, et il n’est pas toujours évident de faire valoir une carrière de joueuse professionnelle que l’on a laissé derrière soi. « En 2009, j’ai voulu tenter de reprendre, mais le problème n’avait pas changé… J’avais beau avoir un très bon niveau, il fallait compter au moins deux ans pour revenir sur le circuit, et quatre ans pour un Grand Chelem. Financièrement ce n’était pas possible. » Aujourd’hui le Master CCA que Laura suit à Dauphine lui permet de poursuivre sa formation comptable. Actuellement en alternance, elle a encore trois années de stage dont deux en cabinet avant de pouvoir exercer à titre libéral. Laura n’exclut d’ailleurs pas de travailler dans le milieu du sport, et pourquoi pas pour le compte de sportifs professionnels.

 

Anne-Sophie Mathieu