Le Jazz est par essence une musique populaire
Clarinettiste chevronné, Etienne adore littéralement le Jazz.
« Il procure un grand sentiment de liberté, c’est une musique qui me touche beaucoup. Il s’agit du genre artistique où l’on fait le plus appel à l’improvisation, c’est le lieu de la créativité la plus pure. » Très influencé par Boris Vian qu’il qualifie spontanément de « Léonard de Vinci du XXe siècle », il voue aussi une véritable admiration à Mozart. « Le Concerto pour clarinette est juste incroyable. Il a été un vrai précurseur dans la démocratisation de cet instrument. Peu de temps avant de mourir, il écrivit même une lettre à son père louant la beauté du son de la clarinette. C’est sans doute pour cette raison que je l’aime bien ! » ajoute t’il amusé.
Encouragé par ses parents, Etienne suit dès l’âge de sept ans une formation classique aussi incontournable que redoutée, le Solfège.
« Une souffrance indispensable pour saisir la démarche d’improvisation de chaque morceau. (…) L’enjeu d’un solo est de créer une osmose entre la partition et l’inspiration du moment. La communication avec les autres musiciens est d’ailleurs constante sur scène. Et en même temps chacun doit rester concentré sur son instrument. » Il renforce son apprentissage au Conservatoire durant ses années collège et lycée. « Je n’ai jamais pensé arrêter la musique de ma vie. J’ai d’ailleurs continué en classe prépa, cela faisait partie de mon équilibre. »
En arrivant à l’Ecole Centrale Paris, il rejoint très vite le groupe Piston Jazz
(nom donné en hommage à Boris Vian) composé de sept étudiants de l’école. « J’ai participé à la première répétition un peu par hasard. J’ai entendu de la musique depuis le couloir et je leur ai demandé s’il n’avait pas besoin d’un clarinettiste… J’ai eu beaucoup de chance ! » Aujourd’hui, d’autres associations de l’école font appel à eux. « Le Jazz étant difficilement accessible, nous choisissons des titres qui plaisent comme Les Aristochats ou Dont stop the music. C’est formidable d’entendre le public chanter avec nous ! »
Un moment fort
Les quelques secondes durant lesquelles le public essaie de reconnaître le morceau que l’on est en train de jouer. Il y a une certaine expectative puis viennent les applaudissements, c’est très intense. J’aime aussi les moments d’improvisation de mes camarades sur scène, j’en profite pour contempler cet instant de pure création.
Ta clarinette
C’est l’objet auquel je suis le plus attaché, elle est comme une extension de mon corps. Je l’ai depuis mes débuts, elle m’accompagne partout !
Ton projet professionnel
Je suis encore en pleine réflexion. Le métier d’ingénieur est très stimulant intellectuellement et l’enregistrement en studio me plait également beaucoup. La musique restera ma passion à vie. Avec le groupe, nous avons d’ailleurs des dates de concert programmées en 2014 !
Un rêve
Etre un instant au contact de grands compositeurs comme Marcus Miller ou Roy Hargrove. Et voir aussi changer l’image du Jazz en France. Ce n’est
pas une musique intellectuelle réservée à une élite, elle est populaire par essence comme le Blues (originaire de la Nouvelle-Orléans).
Audrey Froitier