ESCE
Il ne se passe pas un jour sans que l’on n’entende un responsable public ou privé critiquer la finance, coupable à ses yeux de la violente crise économique, sociale, morale que nos sociétés traversent et de tous les maux auxquels elles doivent faire face.
Le rôle indispensable de la finance
Même si des dérives inacceptables se sont produites et se produiront toujours, dues à l’avidité des hommes et non au système financier lui-même, il faut, sans cesse, répéter que la finance est nécessaire au développement économique : sa matière première est la monnaie, élément fondamental des échanges, sa fonction est de permettre à des individus, des entreprises, des organismes divers, des Etats ne disposant pas des fonds nécessaires, de consommer et d’investir, grâce à des transferts opérés indirectement par des intermédiaires ou directement sur des marchés, en provenance d’autres individus, d’autres entreprises, d‘autres organismes divers, d’autres Etats détenant des fonds qu’ils n’utilisent pas. De même, la finance n’est pas le temple de la spéculation que l’on se plait à présenter. En effet, elle propose des mécanismes précieux de couverture de toutes sortes de risques dans un monde qui en crée en permanence.
Un secteur en développement constant
Il faut donc parler aux jeunes en général et aux étudiants des écoles de commerce en particulier, de la finance en termes positifs, sans occulter les dérapages possibles. Ceci devrait être d’autant plus facile que « l’industrie financière » est un secteur d’activité qui, pendant de longues années encore, bénéficiera d’une embauche active, dans les métiers « porteurs » qui évoluent au gré des innovations générées en permanence. Il faut, ici encore, casser l’image du financier uniquement synonyme de trader : ce secteur propose, comme n’importe quel autre, des fonctions dans de nombreux domaines, relevant, certes de la finance d’entreprise ou de marchés, mais aussi du marketing, de la vente, de la comptabilité, du contrôle de gestion ou des risques, des relations humaines…
Des spécialisations sans cesse actualisées
Pour parvenir à un poste intéressant, le jeune doit disposer non seulement de solides connaissances financières générales, mais aussi des derniers apports tant théoriques qu’opérationnels de la profession. On peut, à cet égard, prendre l’exemple de l’Ecole Supérieure du Commerce Extérieur (ESCE) qui offre à ses étudiants de Master une spécialisation Finance avec un cursus naturellement en adéquation avec « l’ADN » de l’Ecole, l’international, et qui évolue en fonction des besoins de la profession. Ainsi, à l’heure actuelle, outre les cours financiers de base, l’accent est mis sur quatre points :
– l’éthique qui doit animer tout salarié travaillant dans la finance
– le droit bancaire et financier, en particulier les nouvelles normes prudentielles et les règles applicables aux institutions nouvelles ou considérées comme dangereuses (agences de notation, institutions de trading de haute fréquence, hedge funds…)
– la finance solidaire et la microfinance
– la finance islamique
Un enseignement adapté
L’enseignement de la finance lui-même évolue afin d’intéresser les étudiants ESCE à un domaine qui se caractérise par des bouleversements constants. Leur sont proposés des cours en ligne, des cas réels d’entreprises, par exemple les grandes opérations de fusions – acquisitions dans le monde, des articles théoriques, analytiques ou factuels dans la plupart des revues financières nationales et internationales grâce à la bibliothèque numérique mise à leur disposition. De même, les enseignants – chercheurs de l’Ecole leur font part des résultats de leurs travaux et du dernier état de « l’art financier ». L’expérimentation de la finance clôt cette formation de haut niveau : chaque étudiant doit réaliser un stage de fin d’étude, couronné par un mémoire d’ordre financier, dans un service financier ou une entreprise financière, meilleur moyen d’apprécier tout ce que peut apporter ce secteur d’activité.
Par Paul-Jacques Lehmann
Directeur des programmes de l’ESCE
Derniers ouvrages publiés : Economie des marchés financiers (De Boeck 2011)La politique monétaire (Hermès Lavoisier 2011)