Comment faire de son diplôme un sésame pour l’emploi ? Quels sont les plus qui boostent un CV ? Des questions que se posent les jeunes ingénieurs tant convoités par les entreprises. Quelles réponses leur apportent-elles ?
FAVORISER LES PROFILS MULTI-FACETTES
Si les entreprises ne cherchent pas des « collectionneurs de diplômes », les ingénieurs qui complètent leur formation principale ont leur faveur. Certains doubles-cursus sont d’ailleurs prometteurs comme le diplôme d’ingénieur-architecte né du partenariat entre l’Ensal, l’ENTPE, l’INSA de Lyon et Centrale Lyon, ou le Master Technique, Sciences et Décision de Sciences Po Grenoble et Grenoble INP. De même, Télécom SudParis et l’Institut Statistiques de l’UPMC ont récemment créé un double diplôme pour former des experts dans le domaine des mathématiques appliquées à la modélisation et à l’évaluation des risques, des profils recherchés par les compagnies d’assurance notamment. Ces cursus sont d’excellents marchepieds pour ces jeunes désireux d’accéder rapidement à des postes d’ingénieur-manager. Preuve de cette tendance, 19 % des ingénieurs sont en situation de management dès le 1er emploi (chiffres IESF 2013).
RECRUTER AUTREMENT
Pour attirer les jeunes ingénieurs, les entreprises privilégient aussi des voies de recrutement moins classiques comme l’alternance. C’est en effet l’occasion idéale de pré-recruter des profils plus opérationnels et connectés aux réalités du terrain tout en boostant leurs salaires. Accompagnées par l’enseignement supérieur, elles encouragent aussi le développement d’un vivier de candidats brillants : les femmes. « Aujourd’hui, 28.1 % des ingénieurs sont des femmes. C’est une proportion qui évolue mais qui reste encore insuffisante. Il faut faire connaitre toutes les facettes de ce métier pour y attirer les femmes car elles sont une ressource précieuse pour la vie économique de nos entreprises, dans l’industrie notamment », insiste Christian Lerminiaux, Président de l’UTT et de la CDEFI.
SORTIR DES SENTIERS BATTUS
Pour répondre aux attentes des jeunes ingénieurs, les entreprises doivent aussi jouer sur la mobilité internationale. En effet, selon la dernière enquête IESF, fin 2012 19 % des ingénieurs débutants travaillaient à l’étranger (Allemagne, USA/Canada, Suisse, UK, Afrique, Belgique et Luxembourg principalement). De leur côté, les diplômés gagneraient aussi beaucoup en jouant sur la mobilité sectorielle et en osant se diriger vers les PME, un incroyable vivier d’emplois souffrant cruellement d’un manque d’ingénieur. Christian Lerminiaux l’affirme : « Ils privilégient quasi systématiquement les grands groupes pensant qu’ils sont seuls à pouvoir leur apporter progression rapide et variété de postes. Les PME sont pourtant des actrices essentielles de l’activité économique du pays. Les grandes entreprises internationales ne sont pas immuables et ne sont plus le symbole de la stabilité. Rejoindre une PME c’est participer à une extraordinaire aventure et se challenger au quotidien au contact de tous les métiers de l’entreprise. » Avis aux aventuriers.
LES AUTRES COMPÉTENCES, ÇA COMPTE AUSSI !
Outre les connaissances techniques, les entreprises valorisent aussi les « petits plus » des jeunes candidats. Une bonne maîtrise des langues (et pas seulement de l’anglais, devenu incontournable) est un réel atout pour les carrières à l’international. Une excellente maîtrise de l’écrit et de l’oral est très appréciée, notamment dans la R&D où les présentations synthétiques et les meetings sont nombreux. Les soft skills sont enfin de plus en plus mis en valeur : ce sont eux qui permettent de s’intégrer durablement dans des équipes toujours plus pluridisciplinaires et multiculturelles.
CW