Coline, de l'équipe de Compiègne

Championnat de France de Tennis « Grandes Ecoles »: excellence et convivialité (1/2)

C’est à Seyssins, près de Grenoble, qu’ont débarqué mercredi 28 mars 2012 les sept équipes participantes au Championnat de France de Tennis « Grandes Écoles », Trophée BNP Paribas.

Organisé cette année par le CR Sport U Grenoble avec le soutien, d’une part, de la Ligue Dauphiné Savoie de Tennis qui a mis à disposition ses courts, ses locaux et son restaurant, et d’autre part, de Grenoble INP, l’une des écoles participantes, qui a activement contribué à la communication et à la logistique de la manifestation, l’événement opposait 6 établissements : Dauphine (deux équipes), Grenoble INP, INP Toulouse, INSA Lyon, UT Compiègne et UT Troie. Euromed avait déclaré forfait.
Jeudi 29 mars, six de ces sept équipes, constituées chacune de quatre étudiants, se sont donc affrontées en deux simples hommes et femmes, puis un double. Euromed étant absent, Dauphine 1, de loin meilleure équipe sur le papier, était dispensée de participer à cette première journée, et s’est vue attribuer le droit de jouer directement en demi finale. Enfin, vendredi 30 mars, après un dîner gala des plus distrayants la veille, c’est également avec deux simples et un double que la petite finale a opposé Grenoble INP et l’INSA Lyon et que la finale voyait s’affronter Dauphine 1 et l’UT Compiègne.

 

Emmanuelle Cor et Fabien Stange
Le calme avant la tempête
Durant ces deux jours de compétition, derrière le calme trompeur qui régnait sur les courts, seulement rompu par le son des balles heurtant le sol ou par les cris tantôt de rage, tantôt de victoire, que poussaient les concurrents, l’enjeu et la tension s’accentuant plus l’échéance se rapprochait, étaient palpables. A table, le jeudi, entre deux matchs, Emmanuelle Cor, de Grenoble INP rappelait à l’ordre ses camarades : « Il ne faut pas parler trop fort parce que… », interrompant sa phrase pour montrer du doigt l’UT Compiègne située non loin de là. « Tout le monde est en phase d’observation. Les gens regardent notre table et nous regardons la leur », m’expliquait Fabien Stange, le coach de l’équipe, avant de donner quelques consignes à Emmanuelle à propos de son adversaire : « Elle ne va pas t’attaquer, elle va courir, faire des rondelles. Elle va rester au fond à attendre ta faute donc c’est à toi de ne pas paniquer. »
Le vendredi, tactiques et stratégies se complexifiaient tandis que le décompte des points géré jusqu’alors par les joueurs eux-mêmes se trouvait remplacé par le jugement rigide et implacable de deux arbitres au regard sévère.
L’heure de la finale étant arrivée, le public s’est rassemblé, le regard concentré, inquiet, pour voir qui de Compiègne ou de Dauphine 1 remporterait le trophée de champion de France. Les yeux rivés sur cet affrontement sans fin et d’un niveau étonnamment élevé, alors que j’observais la tension sur le visage des joueurs, les mots d’Antoine Micouin, étudiant de Dauphine, avec qui j’avais échangé quelques heures plus tôt, me revenaient, frappants de vérité : « Un match, c’est quand même une sorte de combat. Il y a un aspect psychologique très important. On ne dirait pas que c’est important de l’extérieur, mais ça doit faire 80 % du résultat final. Souvent, il y a un moment crucial où l’on sait que tout peut basculer. En trois erreurs, le match peut changer. »

 

 

Compiègne, l’outsider récompensé

Coline, de l'équipe de Compiègne
Et justement, c’est probablement cet « aspect psychologique » qui a permis à Compiègne de remporter une victoire que l’on aurait pu juger hors de sa portée, face à une Dauphine bien mieux classée. C’est d’ailleurs ce que déclarait Clément, l’un des membres de l’équipe : « Je pense qu’on a gagné parce qu’on a une bonne cohésion d’équipe, une bonne mentalité et on est amis », avant d’ajouter, ravi : « C’est une surprise, on n’était pas favoris, on était clairement outsiders. Ca fait plusieurs années qu’on participe à cette compétition sans la gagner, on est très contents ! » Pour Dauphine, la déception s’est probablement fait sentir, d’autant que Stéphane Boutillier, coach de l’équipe, me déclarait la veille de la finale : « On veut gagner, c’est tout. Je ne conçois pas de venir sur un championnat et de dire juste : je viens pour participer ». Toutefois, avec un titre de vice-champion de France pour la deuxième année consécutive, l’équipe parisienne conserve sa médaille d’argent. D’ailleurs, l’entraîneur avait probablement conscience que la victoire ne serait pas nécessairement de mise, puisqu’il me disait au début de la compétition : « Cette année, on est un peu plus forts que l’année dernière mais les autres aussi, donc on verra bien ». Sur la troisième marche du podium, Grenoble INP gagne une place de plus qu’en 2011, et remplit ainsi l’objectif qu’elle s’était fixée. En effet, dès notre rencontre, Fabien Stange m’annonçait que l’objectif de son équipe était « de finir dans les quatre premiers ». Un pari réussi, mais pas surprenant. « On a un poids d’équipe qui cette année est plus intéressant donc on peut se permettre de viser l‘une des trois premières places », me disait Jérémy Le Gouill, remplaçant dans l’équipe, lors des tournois de barrage. « On a deux nouvelles recrues qui sont des joueurs mieux classés que ceux que l’on avait l’année dernière ». Enfin, c’est l’INSA Lyon qui a remporté la quatrième place, suivi de Dauphine 2, l’INP Toulouse et enfin l’UT Troie.

 

 

Du haut niveau et de la bonne humeur
L’idée à retenir, c’est en tout cas celle d’une compétition de très bon niveau, certes, mais conviviale, pour reprendre les propos de Nadine Stamboulian, Directrice Régionale du CRSport U Grenoble. « La vie de groupe pendant deux jours a été vraiment sympa » se réjouissait ainsi Hadrien Douard, de Dauphine. Si l’événement reste une petite compétition dont les retombées sont relativement faibles en dehors du monde restreint des grandes écoles et universités et de la FFSport U, les étudiants semblent eux, sans aucun doute, séduits par le concept. « Il y a un fort attrait, déjà part parce que c’est une manière de s’évader à un moment donné du campus, ensuite, parce que le climat et l’ambiance sont chouettes, parce qu’il y a le dîner de gala et enfin pour la fierté de représenter son université », déclarait ainsi Fabien Stange.

 

 

Retrouvez la 2ème partie de l’article ici : https://www.mondedesgrandesecoles.fr/championnat-de-france-de-tennis-%C2%AB-grandes-ecoles-%C2%BB-entre-excellence-et-convivialite-1-2/

 

Claire Bouleau
Twitter @ClaireBouleau