Excellence et ouverture, voilà ce qui caractérise depuis toujours l’Ecole Centrale Paris (ECP). Hervé Biausser, son Directeur, revient avec nous sur les grands défis qui s’ouvrent pour l’Ecole, dont le plus ambitieux : emmener Centrale Paris et Supélec vers un avenir commun et ainsi forger la première école d’ingénieurs française.
Vers CentraleSupelec
En quoi les essentiels de Centrale sont-ils renforcés par son alliance avec Supélec ?
Ils seront renforcés car ensemble nous serons plus grands et logiquement nos forces seront décuplées. Dans un contexte international, Centrale- Supélec a pour vocation d’attirer les meilleurs profils, d’étudiants, d’enseignants-chercheurs, de partenaires académiques et industriels. Ensemble, nous serons plus forts pour embrasser l’avenir et répondre aux exigences qu’impose l’excellence académique et scientifique.
Les élèves de Centrale et de Supélec ont organisé ensemble la 4ème Edition du Forum Centrale-Supélec. Estce là le signe de leur totale adhésion à cette alliance ?
Oui, tout à fait. Le Forum est l’un des plus grands événements entreprises, organisé par des étudiants en Europe. Il s’inscrit volontairement dans la construction de CentraleSupélec et de son image auprès des étudiants et des entreprises partenaires. Il est devenu au fil des ans un des grands moments de l’année pour les deux écoles.
Pour son installation sur le campus de Paris-Saclay, l’Ecole mise sur un projet architectural innovant et résolument urbain. Pourquoi est-ce important d’en faire un espace de vie ?
Les écoles sont par essence des espaces de vie puisqu’on y travaille, on y étudie, on s’y restaure… Les étudiants résident à proximité. Le Campus de CentraleSupélec situé sur la commune de Gif-Sur- Yvette (sur le plateau de Saclay), sera le socle d’un nouveau quartier de vie, le Moulon, où résideront des habitants et s’implanteront des commerces et des activités tertiaires. Symboliquement, l’ingénieur sera au centre de la cité, au coeur de l’agora. C’est aussi une façon de réaffirmer le rôle sociétal de l’ingénieur.
Coopérations
Centrale Paris et l’ESSEC ont récemment renforcé leur coopération entreprise en 2009. Quels sont les enjeux de cette nouvelle étape dans leur rapprochement ?
Vous avez raison d’appuyer sur la notion d’étape dans la construction de l’alliance qui nous lie à notre partenaire ESSEC Business School. L’idée est justement de développer progressivement des synergies dans nos deux cursus, ingénieur et manager, pour répondre au mieux, par nos formations, à la demande croissante d’ingénieurs-managers de haut niveau. Ensemble, parce que nous avons aussi cette vision commune de comment doivent être formés les ingénieurs et les managers de demain, nous avons décidé d’échanger sur nos pratiques de l’enseignement et de croiser les regards disciplinaires sur nos offres de formations.
Comment la collaboration du Groupe des Ecoles Centrales s’illustre-t-elle ?
Avec les Ecoles Centrales de Lyon, Lille, Marseille et Nantes, nous formons des ingénieurs généralistes fortement tournés vers l’international. Cette similarité, je dirais même cet héritage commun, nous encourage à échanger régulièrement sur la formation ingénieur. Nous travaillons également de concert sur notre présence à l’international. L’exemple le plus marquant de cette collaboration est la création de l’Ecole Centrale Pékin en Chine avec l’Université Beihang. Nous unissons également nos forces pour nos Job Fair (des forums carrières rassemblant élèves, alumni et entreprises) organisés annuellement au Brésil et à Shanghai.
« CentraleSupélec,
c’est la première fois dans l’histoire de l’enseignement supérieur français
que deux écoles d’ingénieurs de ce niveau s’unissent pour en créer une nouvelle : c’est historique. »
International
Pékin, Casablanca et aujourd’hui l’Inde : parlez-nous de cette stratégie de développement international…
Mahindra Ecole Centrale a ouvert le 4 août dernier en accueillant 170 étudiants pour sa première promotion. Cette école est le fruit d’un partenariat avec le groupe indien Mahindra. Ensemble nous avons imaginé l’école d’ingénieurs qui répond aujourd’hui le mieux à la demande croissante de formation de haut niveau en ingénierie par les pays émergents. L’énergie, l’accès aux ressources, le bâtiment… sont des secteurs qui ont besoin d’embaucher, tant les besoins sont forts et persistants. Nous nous devions d’y répondre en proposant aux jeunes de ces pays un cursus d’excellence, ouvert à l’international et au monde de l’entreprise.
50 nationalités et 33 % de ses élèves ingénieurs sont de nationalité étrangère : l’ECP serait donc ‘‘l’école de l’international’’ ?
Oui. Centrale Paris est d’ailleurs régulièrement classée 1ère école d’ingénieurs à l’international. C’est très important pour nous de proposer le plus large choix d’échanges académiques et de possibilités de stages à l’étranger. Nous avons également à coeur d’accueillir de nombreux étudiants et professeurs étrangers, pour immerger nos étudiants dès la première année, dans un contexte multiculturel et multilingue. Nous souhaitons également encourager nos élèves à imaginer toutes les possibilités de carrières dans leur formation à Centrale Paris. Nous nous félicitons d’ailleurs du nombre important de nos diplômés travaillant à l’international dès la sortie (15 % en 2013).
Enseignement numérique
Parlez-nous de l’engagement de l’ECP pour les MOOCs.
En 2013, nous avons lancé le Digital Institute, structure interne centrée sur les services numériques et l’innovation. Cette structure répond à une volonté affirmée de Centrale Paris d’être une école numérique, en phase avec les évolutions récentes de l’enseignement. L’innovation pédagogique, à travers de nouveaux outils internes comme notre nouvelle plateforme d’apprentissage E-Mentor et notre salle d’enseignement prototype ultramoderne, et l’utilisation de techniques éprouvées comme la vidéo, est une exigence nous permettant d’être une école résolument novatrice. C’est un réel leitmotiv pour CentraleSupélec.
Mon histoire avec Centrale Paris
Quels sont les challenges qui vous animent au quotidien ?
Très concrètement, ce sont bien entendu la construction de CentraleSupélec et la réussite de la création de son campus sur le plateau de Saclay, qui ouvrira en 2017. C’est la première fois dans l’histoire de l’enseignement supérieur français que deux écoles d’ingénieurs de ce niveau s’unissent pour en créer une nouvelle : c’est historique. Aussi, bien sûr, nos implantations en Chine, en Inde et prochainement au Maroc en 2015. Mais également accompagner l’arrivée du numérique dans l’enseignement, qui entraine de profondes mutations au sein de nos institutions. Ce qui m’anime, pour reprendre votre terme, c’est de continuer et de mettre en oeuvre les projets qui, je le crois, mettront nos diplômés sur des trajectoires de réussite.
Centralien aujourd’hui, et demain ?
Les perspectives des Centraliens sont multiples, presque illimitées. Tant au niveau des secteurs d’activités (industrie, conseil, énergie, finance, BTP, technologies de l’information, environnement, pour ne citer qu’eux), que des métiers, (direction, recherche, étude, production, supply chain, administration, marketing,…), dans des grands groupes, des PME, des start-up… La formation à l’ECP, CentraleSupélec, ouvre tout un spectre de professions et de domaines exceptionnellement larges, en France bien sûr mais aussi en Europe et sur tous les continents.
À quoi rêve Hervé Biausser pour…
Centrale et les étudiants ?
Parlons de CentraleSupélec car cette nouvelle institution incarne l’avenir. J’envisage un CentraleSupélec au niveau international aux côtés des plus grands établissements, reconnu pour sa recherche, sa formation d’ingénieurs et sa formation continue et qui aura toute sa place au sein de l’Université Paris Saclay. Pour répondre entièrement à votre question, je rêve d’une mobilité devenue évidente et facile pour tous les étudiants, partout dans le monde.
CW.
Contact : www.ecp.fr