copyright Gael Dupret

LES CAMPUS DE PLUS EN PLUS VERTS

Suite aux accords de Paris sur le climat en 2015, le souci de la préservation de l’environnement est devenu une préoccupation de tous les instants. Ainsi, les campus universitaires se mettent au vert et les étudiants se montrent plus soucieux face à la question de l’héritage écologique et de la préservation de la planète… Expertise réalisée par Ingrid NAPPI-CHOULET, Professeure de la Chaire Immobilier et Développement Durable, ESSEC Business School

 

Le campus idéal des étudiants

Chaque année, la Chaire Immobilier et Développement Durable de l’ESSEC mène avec Harris Interactive une enquête auprès d’étudiants, sur la ville, le bureau ou le logement de demain. Elle y intègre systématiquement une dimension sur le campus universitaire et y a consacré, en 2017, une rubrique entière.
Il en résulte que les étudiants imaginent leur campus idéal comme étant « écologique et arboré » (51 %), plus qu’intelligent et connecté.
Ils sont partagés quant à savoir si ce campus idéal serait situé en centre-ville (56 %) ou en périphérie (44 %). Dans tous les cas, ils le souhaiteraient relativement proche de leur domicile : 25 minutes, c’est en moyenne la durée de trajet acceptable déclarée par les étudiants.

Des étudiants concernés par l’environnement

Le premier critère évoqué dans le choix de leur ville post-études est le critère environnemental. Ainsi 72 % des étudiants déclarent qu’une mauvaise qualité de l’air dans une ville ou un manque d’espace sont susceptibles de leur faire refuser une opportunité professionnelle dans cette ville.
De plus, les étudiants accordent une grande importance aux caractéristiques écologiques et environnementales de leur logement : pour 90 % d’entre eux l’efficacité énergétique de leur logement sera un critère important dans leur choix futur, 85 % pour la possibilité d’accéder aux commerces et services sans recourir à la voiture, 75 % pour la proportion d’espaces verts dans le quartier, et 69 % la végétalisation des abords immédiats de leur logement (c’est-à-dire les murs, façades, toitures, cour intérieure).
Cette sensibilité concernant la présence d’espaces verts dans leur environnement immédiat se retrouve dans la propension à partager un ou plusieurs éléments dans leur futur logement. 86 % des étudiants se déclarent ainsi prêts à partager, s’ils devaient habiter en appartement dans un immeuble, un ou plusieurs éléments de leur futur logement. En grande majorité il s’agit d’un jardin ou espace potager (54 %).

 

Des campus qui intègrent progressivement la dimension environnementale

Des étudiants de la promo 2016 de la Chaire ont produit leur mémoire sur la thématique du campus universitaire de demain. Ils y ont évoqué les cas des campus Condorcet, en France, et Duke-Kunshan University, en Chine. Pour le premier, plusieurs dimensions écologiques ont été intégrées au projet : optimisation de la gestion de l’eau et des déchets, limitation des consommations énergétiques, conception durable des espaces verts. Pour le second, l’engagement semble encore plus accentué : on y récolte l’eau de pluie, avant de la purifier pour la réutiliser dans les bassins ; des panneaux solaires ont été installés sur les toits des bâtiments afin de produire des énergies renouvelables ; la végétation plantée sur le campus permet de produire 32 % de son oxygène ; des filtres à air ont été installés dans les salles de classe afin d’y purifier l’air.
Le campus de Cornell Tech, quant à lui, est un campus vert et précurseur, dont la fin des travaux est prévue pour 2019.
Étendu sur cinq hectares, ce campus d’un nouveau genre accueillera de nombreux espaces verts et 200 000 m2 de bâtiments à énergie passive.
L’énergie passive consiste à produire autant d’énergie que l’on en consomme. Cela est possible, par exemple, grâce à l’utilisation de triples vitrages, de panneaux solaires ou encore de cellules photovoltaïques (source BFM Business).

 

En conclusion, on peut dire que les mentalités, tant des étudiants que des porteurs de projets, sont en évolution quant à la qualité environnementale des campus. Toutefois, la conscience écologique de chacun reste à développer et la progression est lente.

 

Pour en savoir plus sur Ingrid Nappi Choulet, Professeure de la Chaire Immobilier et Développement Durable, ESSEC Business School, retrouvez la par ici :

@IngridNappi / @chaireimmoDD

www.essec-immobilier.com