LES ENJEUX DE LA REPRÉSENTATIVITÉ DES FEMMES EN ENTREPRISE
Toute jeune unité opérationnelle de Bouygues Bâtiment, Bouygues Bâtiment Délégations & Partenariats Publics a déjà tout d’une grande. Portrait de cette entité en pleine croissance avec Valérie Papon (ENPC – Collège des Ingénieurs 91), Directrice Commerciale et Innovation, une ingénieure déterminée qui a su faire sa place dans un secteur encore acquis aux hommes.
L’innovation au long cours
Créée en avril 2012, Bouygues Bâtiment D&PP est porteur de projets de conception et de réalisation d’ouvrages adossés à des engagements long terme d’exploitation, maintenance et/ou services. « Travailler dans le cadre de délégations de service public ou de PPP implique de s’engager sur la durée et de garantir à nos clients l’usage, la disponibilité et le fonctionnement de leurs bâtiments.» Et qui dit long terme, dit évidemment innovation. « Commerce et innovation sont ici résolument indissociables. La construction durable est ainsi devenue un de nos fondamentaux : tous nos projets de construction et de rénovation sont homologués HQE et font la part belle aux innovations technologiques (engagements énergétiques et énergies renouvelables notamment), mais aussi juridiques et financières. Le montage de projets importants et inédits comme le nouveau ministère de la Défense à Balard requiert en effet de toujours requestionner nos acquis.»
Assumer une carrière au féminin
Cette remise en question est d’ailleurs, selon Valérie Papon, au coeur de la carrière des femmes. « Atteindre des postes de management n’est pas chose facile. Même si une femme a les compétences requises, sa nomination ne va pas toujours de soi. C’est d’autant plus vrai dans un secteur comme le bâtiment où une telle nomination est encore considérée comme une prise de risques. Mais même s’il faut batailler, la carrière au féminin, ça marche ! Avec volonté et ténacité, il faut mettre en avant ses ambitions, tout en assumant cette sensation permanente d’être vue comme différente. » L’entreprise a d’ailleurs un rôle à jouer dans la féminisation du management. « Bouygues Bâtiment Ile de France est fier de ses 30 % de collaboratrices et prend de nombreuses initiatives pour faire évoluer les mentalités. Elle a par exemple créé un Comité Carrières de Femmes, très attentif au suivi de leur évolution professionnelle, et s’est engagé pour une politique RH en faveur de la parentalité. » Parler de parentalité et non plus de maternité, telle ne serait-elle pas la clé de la parité ?
Trouver des miroirs de réussite
Car pour Valérie Papon, la mixité n’est pas une question de femmes mais bien une question de société. « Sans parité, on se coupe de 50 % des talents et de 50 % des sensibilités, et ce dans tous les domaines : la mixité au travail passe par la mixité au foyer. Il faut accepter qu’hommes et femmes aient le droit de faire carrière tout en s’investissant dans leur vie familiale. C’est uniquement lorsque ce basculement social sera entré dans les moeurs que les femmes prendront réellement conscience de leurs capacités. Pour aider celles qui doutent, je crois résolument en la vertu de l’exemple. Les femmes doivent trouver des modèles, des miroirs de réussite qui leur prouvent que tout est possible, des appuis qui les aident à assumer leur décalage.» Alors à quand une société où la mixité ne serait plus un sujet de débat ?
Quoi de plus naturel qu’une femme manager ?
« Arrêtons de penser qu’ambitionner des postes de manager revient à demander une faveur : c’est normal qu’une femme compétente soit reconnue comme telle. Alors ne vous autocensurez pas. Pour autant, ne vous laissez pas griser par un début de carrière à l’organisation idéale car l’articulation critique se réalise lorsqu’on fonde une famille. Vous devrez alors affronter une intensification de la pression bsociale et familiale et n’aurez qu’une chose à faire : prendre votre destin en mains. Car concilier btravail et famille, ce n’est pas l’Himalaya à gravir chaque matin, c’est juste une question d’équilibre.»
CW.