conférence sur égalité Femmes-Hommes
Social Builder a organisé le 15 novembre les premières rencontres sur l’éducation à l’égalité Femmes-Hommes dans le supérieur. Si tous s’accordent sur la nécessité de former, les freins à la mise en oeuvre restent tenaces. Les pionniers ont livré conseils et bonnes pratiques.
« Ou vas-tu ? A mon cours sur le genre et toi ? » Cet échange devrait se généraliser entre étudiants pour les intervenants des rencontres organisées par Social Builder. Créée en 2010, l’association développe des actions de sensibilisation et de formation sur les questions de stéréotypes de genre et du management de l’égalité Femmes-Hommes. Elle vient de mettre en ligne un « Recueil de pratiques innovantes de l’éducation à l’égalité femmes-hommes et aux stéréotypes de sexe sur le territoire francilien » sur Orientation : le vrai combat de l’égalité F-H
www.socialbuilder.org/?page_id=698
Le directeur de l’Onisep, Pascal Charvet, estime que dès que l’on s’intéresse à l’orientation « on entre dans le combat ! C’est le coeur du problème car elle est sexuée et génère ensuite des inégalités dans le monde du travail. » En novembre, un sondage Louis Harris auprès d’adolescents sur les métiers scientifiques et technologiques pour l’Onisep apporte un nouvel éclairage. « Certes ils ont des idéesreçues mais apprécient tous les sciences. Les stéréotypes sont surtout le fait des adultes. » L’Onisep lancera début 2013 une campagne « Soyez vous-même » et un site pour les ados « Objectif égalité ». Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche veut impulser un élan à l’égalité F-H Simone Bonnafous, directrice générale pour l’enseignement supérieur et l’insertion professionnelle annoncé que la mise en placed’actions en faveur de l’égalité F-H « fera partie des exigences des contrats à 5 ans que nous signerons à l’avenir avec les établissements. »
L’info !
La CPU, la CGE et la CDEFI préparent une Charte sur l’égalité F-H
avec le ministère des droits des femmes.
Deux pionniers du genre
L’Université Paris-Diderot est la première et unique à avoir un service dédié àl’égalité F-H et à avoir adopté un plan d’action en 2011. Pour la directrice de cabinet Laure Bonnaud, « la première clé estd’institutionnaliser la thématique, de l’inscrire dans le fonctionnement et toutes les activités de l’université. La seconde est d’évaluer avec des critères objectifs l’égalité F-H dans les établissements. A partir de ces bilans, on peut mettre en oeuvre des actions concrètes. » Sciences Po a lancé il y a 2 ans et demi son programme sur le genre, Présage. « Il viseà intégrer une réflexion sur le genre dans toutes nos activités, explique sa co-responsableFrançoise Milewski, en tant que partie intégrante de la formation de tout étudiant en sciences sociales et politiques, et dans nos productions de nouveaux savoirs. L’égalité F-H n’est un problème de féministe, mais bien une question pour analyser la société. »
Le grand témoin, Anne Lauvergeon
Après lui avoir expliqué que la place des femmes était à la maison au cours de son premier entretien, le chef d’Anne Lauvergeon dans son premier poste, se dit très satisfait de son travail lors du second. « J’ai vu là l’occasion de lui demander s’il avait changé d’avis sur les femmes. » Réponse de l’intéressé, « Cela n’a rien à voir, vous n’êtes pas une femme ! » « Un homme ne dirait plus cela, mais beaucoup le pensent encore. Des femmes renoncent à prendre des responsabilités car elles se demandent si elles seront à la hauteur, pourront tout concilier. Je ne me suis jamais posé de question, c’est la porte ouverte à l’autocensure, j’ai foncé ! » Pour Anne Lauvergeon, la performance nait de l’harmonie, donc d’équipes mixtes. « A force de ne fréquenter que des hommes, j’ai fini par ne plus accorder mes adjectifs au féminin ! Au bout d’un moment cela fait froid dans le dos de constamment entendre dire que l’on est la première femme à … Où sont les autres ? Aujourd’hui, il n’y a plus de femme à la tête d’un entreprise du CAC 40 et c’est un nonsujet collectif… »
A. D-F