« Pour réussir dans le journalisme, il faut s’accrocher, travailler, apprendre, apprendre et encore apprendre, être curieux, disponible et avoir confiance dans sa passion. »
Ruth Elkrief sur BFMTV tous les jours à 19 heures
« Dans le journalisme, si la réussite professionnelle consiste d’abord à s’épanouir dans son travail, elle prend forcément la forme d’une réussite collective qui donne l’impression qu’en équipe on a créé et renforcé quelque chose. »
Christophe Barbier, Directeur de la rédaction de L’Express
Les études ! Est-ce toujours nécessaire ?
Si Christophe Barbier estime que c’est important : « Il va de soi que le passage par une grande école ou une université participe de la réussite professionnelle. Si dans le journalisme la seule vérité est celle du terrain, le métier demande une telle mobilisation de techniques diverses qu’un déficit de formation supérieure consiste à partir à l’aventure. » Ruth Elkrief, considère qu’on peut également réussir par d’autres voies. « Si avoir un background comme celui des grandes écoles ou des universités est extrêmement enrichissant et constitue un atout dans la vie, on peut devenir journaliste sans ce type de diplôme. Il s’agit d’un métier d’intuition, de curiosité où il faut être hors-cadre avec des qualités spécifiques que l’on peut acquérir dans toutes sortes d’écoles. »
Comment s’y prendre ?
Ruth Elkrief nous précise l’essentiel. « Le grand secret consiste à faire preuve de beaucoup de volonté, de caractère, d’obstination et de passion. Il ne faut surtout pas se laisser décourager. J’ai d’abord cherché à faire ce que j’aimais puis je me suis accrochée à cette idée en me disant que je voulais que ma vie ne devienne pas une routine. »
Les réseaux constituent-ils un bon support de carrière ?
Réponse identique : le réseau est indispensable… mais de quel réseau s’agit-il ? Pour Ruth Elkrief, « le journaliste doit s’ouvrir à tous les contacts, se souvenir des personnes qu’il rencontre afin de pouvoir les rappeler pour obtenir une information, une explication, un décryptage. »… Version Christophe Barbier, « du point de vue de son activité, un journaliste dispose rarement de réseaux en adéquation avec tous les sujets qu’il traite. De fait, tout journaliste doit essayer de se constituer un portefeuille de sources, un carnet d’adresses au cours de son parcours professionnel. »
La recherche de la notoriété est-elle essentielle pour un journaliste ?
Bien sûr que non. Suivant Christophe Barbier, « nous sommes les ambassadeurs d’une marque, notre notoriété reposant sur celle de médias connus du grand public comme Le monde, TF1 ou l’Express. Dans notre métier, la notoriété ne doit pas être le seul indicateur de réussite. Si le journal télévisé apporte une notoriété exceptionnelle, ce n’est pas le métier le plus difficile à faire en tant que journaliste si on le compare au travail des reporters de guerre, par exemple. » Ruth Elkrief demeure également catégorique sur le sujet. « On ne fait pas du journalisme pour être connu mais pour assouvir sa passion du journalisme. La notoriété comporte des avantages mais également les inconvénients d’une surexposition avec le risque de critiques ou de complications pour votre entourage. »
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Bien sûr, répondent-ils en cœur, sinon serions-nous encore là ? Il s’agit souvent d’un satisfecit de nature collective selon Christophe Barbier. « On connait de grands moments de satisfaction lorsqu’on incarne des titres prestigieux. Personnellement, je participe à l’histoire de l’Express que j’essaierai de transmettre dans le moins mauvais état possible à mon successeur. Il s’agit là d’une grande responsabilité, mais si vous êtes le premier à créer une marque comme Edwy Plenel avec Mediapart, ou Jean-Jacques Servan-Schreiber avec l’Express, vous devenez le père, le créateur qui a accompli quelque chose d’exceptionnel ! » Cette réussite ne s’acquière pas sans effort comme l’explique Ruth Elkrief. « Le journalisme demande une hygiène de vie particulièrement saine : dormir tôt, se nourrir correctement et faire du sport. C’est un métier extrêmement fatigant, fait d’efforts, de contraintes, de pression et de stress. Ensuite… il est très difficile de se désintoxiquer du journalisme car ça devient une véritable drogue ! »
Patrick Drahi
Un entrepreneur pressé
Les grandes écoles mènent à tout, même au sommet !
L’entrepreneuriat version Grande école
Du Maroc à Montpellier en passant par l’École polytechnique et Télécom ParisTech, ce richissime homme d’affaires et entrepreneur franco-israélien résidant en Suisse, est le président-fondateur du consortium luxembourgeois Altice. Cette multinationale spécialisée dans les télécommunications et les réseaux câblés (SFR-Numericable, Virgin Mobile…), est cotée à la bourse d’Amsterdam.
Le temps, c’est de l’argent
Oui mais, à force d’acquisitions menées à vive allure, notamment par le rachat de l’américain Cablevision, le groupe du nouveau poids lourd des télécoms, a accumulé un endettement de 48,2 milliards d’euros. Les banquiers et les actionnaires tirent la sonnette d’alarme. Comme toujours dans ce cas, deux solutions s’imposent : emprunter plus ou réduire les frais. Entrent en jeu les « Drahi boys », son état-major, qui va se mettre à l’œuvre pour éponger une partie du passif. Il suffira de réduire la dette en remplaçant les hommes par la technologie, en passant au peigne fin les dépenses excessives et en réduisant les trains de vie : bref, ça ne va pas chômer… ou peut-être que oui !
Presse-boom !
Entre autre cheval de bataille, Patrick Drahi s’attaque à la presse, en rachetant le groupe Express-Roularta, rebaptisé « Alice Media Group ».
Affaire à suivre…
Patrick Simon